le Pirate Forum
    Bilan photographique (2007, 08, 09, 10, 11)

  
Voici venu le temps de mon bilan photographique annuel !
En 2007, 14 films diapos et 2 négatifs couleur, soit environ 570 photos. S’y ajoutent environ autant de photos téléphone, mais dont une bonne part est partie à la poubelle, selon la loi du genre ! Aucun achat ni vente de matériel.
En 2005, j’avais fait environ 1350 photos argentiques, et environ 740 en 2006.
Si d’aucuns, à la lecture de ces bilans chiffrés, étaient conduits à s’interroger sur ma santé mentale, je précise que ces détails me sont connus grâce à mon système d’archivage, tenu à jour sur une feuille excel – quant au photophone il incrémente de lui-même, un jeu d’enfant donc...
La tendance est donc au reflux.
Ma question existentielle actuelle, dans ce contexte de reflux, tient à la pertinence de faire l’acquisition d’un boîtier numérique (un EOS 40D) pour en finir avec le scan. Depuis 2003 j’ai fait environ 4500 photos avec mon M, dont un bon nombre sinon la quasi totalité ont été scannées, ce qui prend beaucoup de temps que je n'ai guère.
Mes réserves sur le numérique sont pourtant toujours les mêmes : le format, obligeant à l’utilisation de focales trop courtes et trop peu lumineuses, et la faible latitude de pose. J’ai également du mal à projeter ma pratique photo dans ce monde, et la perspective de trimballer à nouveau un boîtier encombrant ne me réjouit guère… Qui vivra verra !

A vous lire, si vous êtes adeptes de l'archivage de précision.

Bonne année à toutes et tous !
Quelqu'un qui fait des images ne peut pas être rassurant
Raymond Depardon, Errance

Flickr

  
Je n'ai pas grande opinion à propos de ce type de matériel (EOS 40 ou autre numéro) si ce n'est qu'en effet, c'est encombrant. J'aime la compacité des Leica, tant petits R que M, et depuis peu, celle de mon petit Coolpix à moins de 100 euros au supermarché.

Mais il est vrai que de constater qu'on utilise peu un matériel peut amener à se demander pourquoi on le conserverait.

Si je joue le même jeu que toi, je peux dire pour 2007 :

1800 photos noir et blanc au Leica M
900 photos noir et blanc au Leica R,
_________________________________
soit 2700 photos en noir et blanc développées à la maison, dont 900 pour le travail, toutes scannées, et 1800 pour le plaisir, dont quelques 25% scannées, et une dizaine imprimées ou tirées !

Puis 3 films en couleur argentique, pour le travail.

Enfin, quelques 400 photos avec le petit numérique du supermarché, dont quelques unes vues ici, quelques unes pour le travail, et tout le reste détruit au fur et à mesure.

Bonne année !
  • Message par JYR, dimanche 30 décembre 2007 à 19h12
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Mes enfants grandissant, bien que sans animosité pour l'objectif qui les a tant mitraillés, ma production décroit beaucoup depuis quelques années. Elle se recentre sur mes carnets de voyage, dont j'ai publié certains sur le site Summilux. Soit une cinquantaine de films N&B en tout et pour tout en 2007. Sans compter mes photos "pro" de terrain, au réflex numérique (environ 2000 photos car cette année j'ai fait plus de terrain que d'habitude).

Comme Paul mon Pote, j'ai de moins en moins de temps pour le labo (numérique ou argentique), ce qui me fait hésiter parfois à prendre mon M pour une fête de famille, alors que les photos d'il y a un an ne sont pas encore tirées... Le numérique est tentant de ce point de vue... A condition de s'astreindre à faire imprimer les meilleures photos chez un prestataire. J'ai de plus en plus de plaisir à travailler mes photos avec l'ordinateur et j'aborderai peut-être cela sérieusement dans un futur proche.

Mais l'archivage de mes négatifs me tient encore à coeur.

Pour ne rien simplifier, l'alternative entre argentique et numérique (car c'en est toujours une au moment de photographier) se superpose pour moi à l'alternative entre N&B et couleur. Je vais partir en février en Patagonie et j'hésite encore entre mon M au Tx, mon M au Kodachrome (j'élimine l'étape du développement maison), ou mon réflex D (flemmardise maximale)...

:-x
"Trois choses me semblent essentielles : l'art, l'amour, la mort." Charles Morgan, Sparkenbroke.
  • Message par rainer, dimanche 30 décembre 2007 à 20h26
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Très bon fil. Je compte pas mes films. Apres une 36 poses par jour suis passé à environ une 36 tout les deux jours.
Mais progressivement le 120 a pris le dessus. Au faite sur une planche de 12 vues il y avait proportionellement beaucoup moins de déchets et tout Leica qu'il est le M7, il m'apporté plus rien.
Alors depuis un mois je tourne 100% moyen format et regrette rien (au moins pour le moment). En me prommenent dans la ville je me dis souvent, tiens, LA j'aurais porté le Leica à l'oeil et me demande, pourquoi???? Beaucoup voir enormement des photos qu'on voit ont au faite aucun interet. Quoi bon de photographier une mémé qui achete un kilo de carottes au marché ou que sais je d'autre.
Dans une serie ça pourrais marcher mais comme photo unique.......
Ceci concerne bien sur mes photos egalement.
Photographier des gens de dos....rraaagghhh, quel horreur et le pire c'est, de le montrer FIEREMENT :? et SERIEUSEMENT :?
Le M est discret....et alors, mon blad fait un claque d'enfer mais quand la photo est faite elle est faite.
Pour moi l'an 2007 etais une serieuse mise en question du systeme M jusqu'a la seperation. L'attitude de pas mal d'utilisateurs est pas completement etrangere à ce faite.
En plus je vois des photos faite avec des appareils 10 fois moins chers et 100 fois superieur a ce qu'on peut voir sur le net.
Le moyen format m'apporte quelque chose de neuf (maintenant que je m'en sert à 100% ) et quand ça s'arréte, ben en passe à autre chose (le grand format et les cours de dessin, tiens)
En attendant, ......Bonne année à tous :bise:

  
rainer
Beaucoup voir enormement des photos qu'on voit ont au faite aucun interet. Quoi bon de photographier une mémé qui achete un kilo de carottes au marché ou que sais je d'autre.
Dans une serie ça pourrais marcher mais comme photo unique.......


Et voilà même Rainer est atteint...
J'ai arrêté le N&B quand je me suis rendu compte qu'en 24x36 il m'apparaissait grossier, un peu comme un brouillon, sans assez de modelé. Je n'avais pas le courage de changer de format, MF ou plus. Trop lourd à pratiquer pour un amateur très occupé par ailleurs.

Et à quoi bon mitrailler ? Pour dire quoi ? Pour en jeter 90% ? Quand le propos est sûr, le foisonnement à la prise de vue est nuisible à sa clarté. Rainer tu es sur la voie du salut :wink:

Il faut donc viser à un équilibre entre la pratique - la technique -, et le propos. Du moins pour ceux chez qui l'idée de photographier relève du propos.

Je finis à l'instant un ouvrage - Noël oblige - de David Campany sur les relations complexes entre l'art conceptuel et la photo. Très intéressante réflexion...

Pour en revenir à un détail pratique, Jean-Yves laisse tomber la kodachrome. Nous sommes en 2007, la guerre du Vietnam est finie et Brejnev est mort. MS-DOS ne fait plus recette et il existe maintenant de vrais films couleur inversibles.

Quelqu'un qui fait des images ne peut pas être rassurant
Raymond Depardon, Errance

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Seriez-vous devenus des adeptes de Picratus cette année ?
On verra plus tard (Picratus 225 ajc-?)
  • Message par nel, lundi 31 décembre 2007 à 9h30
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Pour moi ça donne :

Photos perso et clients perso : 8000 photos dont 1000 acquisitions scan, 1000 avec le machin Suédois, le reste moitié chose Allemande et moitié truc Japonais. Le tout en numérique.
Photos pour mon patron : 16 000 ! J'hallucines, et je peux vous certifier qu'il y a là dedans beaucoup de "documents" et très peu "d'images"

J'éditerai mercredi pour rajouter ce que j'ai fait pour mon patron. (c'est fait)

Bilan : dans tout ça il n'y a rien d'intéressant, beaucoup de ces images ont été utilisées, imprimées en offset, en jet d'encre, exposées, publiées sur internet, projetées etc...
Mais pour le moment je n'en retiens pas beaucoup, voire aucune.

Un ami me disait que quoi qu'on fasse on ne produit qu'à peine une dizaine "d'images" par an, et que l'idéal serait de réussir à ne faire que celles là et aucune autre.

Ce serait effectivement très Picratique !

Aujourd'hui je sors un peu déçue et vide de cette année photographique, mais c'est vrai que j'ai fait plus de maçonnerie que de photos.
  • Message par insoL, lundi 31 décembre 2007 à 10h37
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Pas de statistiques et je suis trop peu motivé pour faire les comptes en ce moment.

Je fais peu de photos que j'estime être des "images", comme dit nel, mais encore assez bien de "documents".

Quand je réussis une "image", c'est le plus souvent inopinément et c'est pourquoi, je trimbale toujours au moins un boîtier et trois objectifs (plus un flash dans la voiture).
L'encombrement ne me dérange pas et les rares fois où je n'emporte rien, il m'arrive d'avoir la désagréable impression d'avoir oublié mon sac.

Mis à part un téléphone portable, avec une "section photo" plus que sommaire, je ne possède pas de numérique, mais après avoir assisté à une déferlante numérique lors des événements familiaux des deux années précédentes, j'ai constaté, cette année, que j'étais à nouveau le seul à faire des "photos-souvenirs".

Je produis, en moyenne et par an, deux ou trois "images" mais je ne vois pas pourquoi je me priverais de faire des "documents" qui me servent peut-être à "garder la main".

  
Ce que vous dites tous est intéressant : entre 3 et 10 "images" que vous retiendriez. C'est à peu près ce que je constate aussi, et cela correspond aux seules 10 "images" que j'ai imprimées ou faites tirer, dont je dirais que seules deux valaient le coup. L'an précédent, c'était le même compte.

C'est en effet un peu curieux d'exposer à la lumière tant de km de film pour en ressortir si peu, c'est là la spécifité de la photographie instantanée.

Je conçois qu'on ne peut devenir réellement picratique qu'après avoir ainsi consommé de très grands kilométrages : le picratisme est l'aboutissement de l'essai de saisir la vie, le temps, au risque de découvrir que rien ne remplacera la mémoire, le croquis, la peinture, les vrais arts en général.

Pour ma part, utilisant beaucoup la photographie pour des raisons professionnelles, réussir de bons documents (pertinents, accompagnant le propos, plaisants à regarder, techniquement bien menés), me donne de réels grands plaisirs, et ce n'est pas toujours si facile que cela. Je rejoins donc aisément insoL sur ce terrain là. J'ai la chance d'utiliser la photo comme documents (illustration d'une démarche d'analyse urbaine, de projet architectural, ou illustration de publications), de manière totalement libre : les photos ne sont pas des commandes, mais des outils que je choisis d'utiliser en liberté, dans le cadre d'une commande autre (analyser, construire, publier). Je le fais donc avec un plaisir toujours renouvelé, dans lequel le fait de choisir mes émulsions, développer moi-même, préparer mes fichiers numériques, etc., fait partie du plaisir.

Contrairement à insoL, je ne promène pas de malette volumineuse (son modèle de la chose allemande est gros, il dit partir avec 3 optiques) : je m'astreins à n'utiliser la plupart du temps qu'une seule focale (le 50mm généralement), ce qui demande un effort d'analyse avant de déclencher, plus important que de changer de focale (et je ne parle pas des zooms).
Lorsque je travaille, bien entendu, c'est différent : analyse urbaine (comme ) : malette avec 15mm, 24, 50 et 90. Architecture et détails de construction (comme ici) : 50mm et 90mm.

Encore bonne année !
  • Message par insoL, lundi 31 décembre 2007 à 16h08
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Vous seriez surpris de voir ma "mallette de tous les jours", deux compartiments, le large pour la "grosse chose allemande", posée sur le dos, avec un objectif monté et le petit avec deux objectifs couplés par une bague (± 25 x 11 x 25).

  
Intéressant ce qui se dit sur ce fil.
Ainsi donc, voilà plusieurs photographes « de profession » disant ne faire que quelques « bonnes images » par an.
Mais comment les définissez-vous ?
Par leur succès dans le top de summilux ? (je plaisante…)
Par leur succès auprès d’un public particulier, touché de quelle manière ?
Ou tout simplement de votre propre point de vue, et dans l’affirmative sur quels critères ?

Personnellement je considère que nombre de mes photos ont un intérêt à mes yeux. Ensuite se posent plusieurs questions : cet intérêt est-il communicatif, si oui, parle-t-il au « public » (tout dépend du cercle, évidemment), si oui lui parle-t-il « vraiment » et sur quel registre ??
Sachant que je ne pratique pas la « photo-objet », tirage ou papier (pourtant je pense que c’est un tort, mais c’est beaucoup trop lourd et cher)

Je terminerai par : très bien, quelques images vous dites, alors montrez-les. Montrez votre best of 2007.
Quelqu'un qui fait des images ne peut pas être rassurant
Raymond Depardon, Errance

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  • Message par JYR, lundi 31 décembre 2007 à 19h27
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Hum... difficile à faire, Paul...

Contrairement à mes petits camarades qui shootent pour leur boulot, je n'attache que très peu d'importance aux photos que je fais sur le terrain. A quelques rares reprises, je me rappelle m'être arrêté pour photographier autre chose, des chèvres dans le couchant de la Thessalie, des poteaux télégraphiques en Nouvelle Zélande.... Mais franchement cela ne m'a pas laissé un souvenir ineffable.

Quelques exemples de photos prises en mission, avec du matériel qui n'est pas mon graal photographique :


Météores, Thessalie (Grèce), septembre 2007. Cette falaise de conglomérats m'intéresse du point de vue sédimentologique (je travaille dans cette région de Grèce depuis 10 ans). J'utiliserai cette photo documentaire pour présenter l'objet lors d'un congrès. Elle n'a aucun intérêt photographique pour moi. De très nombreux touristes rapportent de leur passage en Grèce (ou ailleurs) des photos comparables, qu'on retrouve parfois sur Summilux (ou ailleurs), ce qui suggère que mon point de vue est un peu particulier.


Lors d'un congrès à Patras l'été dernier. Pour tester la sensibilité du boitier numérique, cette photo volée de couples complices.


Escale à Hong-Kong, entre deux avions, 2007. Comme je pars sur le terrain, j'ai le boitier. Comme j'ai le boitier, et que je n'ai rien à faire d'autre, je fais des photos...


Le même jour à Hong-Kong. Même motif même punition. Incroyables, ces échaffaudages tout en bambou sur des gratte-ciel ultra-modernes.


Port de Wellington, Nouvelle Zélande, en février dernier. Ces jeux visuels ne sont que des gammes machinales. Je viens de faire trois semaines de terrain et demain je reprends l'avion. Je pense à autre chose...

----


Je suis un peu schizophrène, le moi photographique ne connait pas l'autre et il est exclusif. Je n'émerge pleinement dans la photographie qu'au bout de quelques jours de déambulation, l'esprit libre à 100%. Quand je ne déambule pas, je ne fais pas feu de toute occasion visuelle. Je serais plutôt du genre à réfléchir deux jours pour photographier un coquillage.

Je rejoins de ce point de vue Rainer (la photo est l'aboutissement d'une création mentale très excitante, pas d'un bombardement compulsif), mais je voudrais souligner que je ne suis pas d'accord avec ce qui a été dit plus haut sur le 24x36. La facilité et la discrétion du "petit appareil" n'ont pas seulement permis le développement du photoreportage sur le vif dans les années 30 mais également l'émergence d'une nouvelle approche conceptuelle (comme par exemple la révélation du hasard objectif, entre autres). Photographier des gens de dos n'est déprisable que si c'est l'aveu d'une incapacité à rencontrer l'autre ; mais il y a beaucoup d'autres cas de figure.
"Trois choses me semblent essentielles : l'art, l'amour, la mort." Charles Morgan, Sparkenbroke.

Rraahhh, je me régale de vous lire et de voir vos photos (merci J.Yves)…l’intellectuel couplé de la tolérance, la subtilité ajoutée à la délicatesse J . Dois-je me justifier ? Je pense pas. Vous voyez plus loin que le bout de votre nez mais il y a des petits malentendus, enfin si j'ose dire ça commeca.
Je m’excuse de pas montrer des choses que je trouve sortent du lot, il y’en a pas et c’est pas le fausse modestie.
JY, je voulais pas dire que le fait de photographier les gens de dos est mal mais c’est pas non plus le must dans la photographie des gens. Il faut un contexte, un environnement….quelque chose qui se passe, quoi.
Shooter un couple qui marche dans la rue, ça peut être bien mais de dos….faut vraiment être costaud pour faire passer quelque chose.
Je sais, il y a eu des vrais reussites dans le genre. Me vient à l’esprit la photo de Friedlander, l’ombre de tête sur la fourrure d’une passante et les mains croisées dans le dos du passant d’une photo de Saul Leiter…mais rien d’autre me vient.

Au faite, Paul, perso mes références se trouvent pas dans le top ten de summilux (même que j’aime pas le number one) (véridique)

:lov:

....00:06 ...bonne année


@ Paul, pote

Sur quels critères ?
Pour moi, c'est sur des critères d'ordre "plastiques" et donc de "composition" ou de "mise en forme".

Généralement, le piège est de croire que c'est le sujet qui fait la photo, alors qu'il n'est que le prétexte à l'organisation de surfaces dans un plan.
De surfaces et donc de contours, de valeurs et de teintes, de directions, etc., organisées pour la vision, comme les sons d'une musique le sont pour l'oreille humaine.

Ce qui fait alors, il me semble, la spécificité de la photo, par rapport aux autres pratiques plasticiennes, c'est l'instantanéité de l'acte que certains ont désignés comme un "instant décisif" et qui explique, peut-être, la rareté des "grands clichés" par rapport à toutes les compositions élaborées consciemment sur base des règles les mieux admises.
(de toutes façon, "il y a moins d'ŒUVRES que d'artistes") :mrgreen:

Je ne suis pas certain de m'être fait comprendre, mais il suffit de commencer par se dire que dans le cas le plus simple, par exemple un sujet simple sur un fond uni, la forme du fond a autant d'importance que la forme du sujet.

Bonne année !
:cool:

Ce débat devient furieusement picratique !

Une image : c'est aussi un document qui en plus la réalité qu'il reproduit, parle de l'existence du photographe (de son état intime dans la réalité qu'il photographie) et résonne dans la personnalité de celui qui regarde.

Insol : la forme (composition, format, choix du support etc...) est aussi essentielle, c'est elle qui rend la lecture limpide, qui donne l'accès mental aux contenus documentaires et psychiques.

C'est une tentative de définition, milles excuse si ce n'est pas clair.

Mais continuons...
On verra plus tard (Picratus 225 ajc-?)

Heu … picratique comme le vin rouge ? :cool:

Oui, alors, pour le spectateur, "l'émotion" résulterait d'une organisation* plastique qui transcende le sujet … parce que une "organisation décisive" (instantanée) a résulté de "l'émotion" du photographe face à son sujet.
Mais, malheureusement, je crains que cela n'arrive que rarement dans une vie de photographe et, pour les clichés de tous les jours, faute de mieux, on organise consciemment et du mieux qu'on peut en se basant sur les règles les plus évidentes ("trucs").

À propos de l'exemple que je donne, ci-dessus, "forme du fond" :
la définition, psychologique, du fond suppose la continuité de celui-ci derrière la forme, et donc l'absence de contour, alors que la vision "plasticienne" mettrait en œuvre les interactions de surfaces situées dans LE (même) PLAN.

* organisation "interactive", car je crois que toute perception suppose des interactions qui sont, parfois, décelables, comme le contraste ou l'assimilation.

(l'année commence fort :shock2: )

  
La discussion devient très sérieuse !
On va bientôt même parler de philosophie de la perception, d'image mentale, et certainement de plein de choses.

Il a été aussi fait allusion à l'idée de montrer, dans ce bilan photographique concernant 2007, nos meilleures images.
C'est bien difficile.

J'ai personnellement fait, sur une année, un choix mensuel, qui regroupait à la fois ce que je croyais avoir réussi, et ce qui m'amusait (il était question de photos de Kim) : c'est ici, sur cette "galerie", que je vais probablement interrompre, avant de trouver mieux : il s'agit de Kim mois après mois.

Il est particulièrement difficile de choisir soi-même sa meilleure image : elle est peut-être l'un de ces milliers de chichés que j'ai faits de manière compulsive et qui n'ont jamais quitté le classeur de négatifs car j'ai choisi de les écarter ?

Je conserve une tendresse toute personnelle pour celles-ci :

....

....
A l'origine de la plupart, un désir de jeu.

Parfois, ce désir est vicieux. Par exemple, je recherche, depuis la création du sujet éponyme, la meilleure photo con possible. Dans cet esprit, j'ai fait celle-ci :



La photographie est une chose étrange, que je ne cerne toujours pas très bien. Pour réussir cette dernière, il y a :
- une certaine culture de la mise en page, du graphisme
- un jeu : photographier ses pieds
- un goût du dérisoire (un quai de métro parisien)
- un plaisir sensuel pour le rendu des matières tel que le permet l'émulsion photographique.

Ainsi, je suis pris au piège : cette photo n'a strictement aucun intérêt, mais elle me parle tout de même. Je n'arrive, malgré tout, pas à la considérer vraiment comme con, et pourtant...

  
Campany (op.cit.) dit que ce qui caractérise la photographie, c’est précisément qu’elle n’est pas caractérisable en tant que telle : autant de photographes, autant de définitions de la photographie. Elle échapperait ainsi à tout définition. Ce fil, et les discussions sur les forums en sont un bon exemple.
De ce fait, hors les photos « utilitaires » (vacances, famille, …), le photographe est amené à se poser la question de la définition de son « art », emboîtant ainsi le pas, modestement, à M. Duchamp : non « qu’est-ce qu’une bonne photo ? » mais « qu’est-ce qu’une photo ? ».
En effet, si l’on suit ce raisonnement, il ne peut y avoir de « canons » de la photographie, et pourtant il existe une tendance désagréable à en créer : les règles balisent un monde dont la créativité est absente.
Il est étonnant de voir que les usagers professionnels de la photo ont répondu ici, et pour dire à peu près la même chose : les photos « utilitaires » sont considérées « sans intérêt » (et pourtant certains payent pour cela !), les rares bonnes photos seraient dans les photos gratuites (ou « photo cons »), les critères de sélection étant inhérents à l’auteur.
Donc si je vous suis, il faut photographier peu : la sélection ne serait pas statistique, même si la chance y entre en jeu (l’idée d’une photo demande la chance de voir ses conditions se réaliser).
De ce point de vue, je suis sur la bonne voie !

J’illustre avec une image dont j’aime la complexité de formes et de messages, faite sur le parvis du quartier de la Défense. Dernière du film, pas de réserve…


Reste à parler un jour de la forme et du format de restitution…
Quelqu'un qui fait des images ne peut pas être rassurant
Raymond Depardon, Errance

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Inspiré par le "pêle-mêle" de Coignet, quelques clichés dont les sujets m'ont "tapé dans l'œil" en 2007.







Allez savoir pourquoi ?

@ Paul, pote
Beau désordre et d'accord pour parler de la "forme", mais qu'est-ce que le "format de restitution" ?

  
Bonne année 2008 !

De mon côté, je ne fais pas plus de trois films par mois, et encore !
Donc, pas plus de trente films par an, y compris les vacances.

Peut-être que pour savoir si une photo, ou plutôt une démarche photographique est bonne, il faut la soumettre aux regards des photographes professionnels.
Mais puisque la photo ce n'est pas mon gagne pain, je préfère partager ici ou ailleurs mon affectivité :roll:

Jean-Yves, je pense que le mieux est de faire du noir et blanc et de la couleur en Patagonie :D: Mais attention, fevrier. ici, c'est l'été. Et la lumière est très très contrastée au sud du continent. Alors, lève toi de bonne heure ! Bonnes photos !

Voilà mes dernières photos de l'année 2007. Un cocktail de fin d'année où j'ai revu quelques vieilles têtes.
Le malbec est probablement le fil conducteur de ces quatre images.











touche pas à mon hamac !
http://barnackla404.blogspot.com/

  
C'est une bonne idée de montrer ainsi les images que vous retenez de l'année 2007.
On reconnait bien, pour chacun d'entre vous, votre "patte", et vos sujets de prédilection, ainsi que votre manière.

On pourrait créer un sujet où chacun montrerait ce qu'il pense être sa meilleure photo, non de 2007, mais de sa carrière photographique ? Avec un petit texte pour expliquer pourquoi il la retient ?
Ce sujet pourrait se faire sur le long terme, car il faut avoir sous la main la fameuse meilleure photo, et avant tout, l'identifier, ce qui n'est pas évident.

Matériellement, je ne peux pas encore jouer le jeu, car mes films sont loin de moi, et le matériel permettant de les scanner et les montrer aussi. Et vous ?

En attendant, continuez ici, c'est intéressant.

Garotinho : je crois comprendre que le malbec est une chose qui se boit ?
  • Message par nel, jeudi 3 janvier 2008 à 17h37
    citer

Décidemment Garothino je t'aime !
Sais-tu que le malbec est un cépage issu de la région où je vis ? C'est avec lui qu'on fait le vin de Cahors soit en léger mélange soit en 100% (c'est ce qui se fait de plus en plus).
Une mission de viticulteurs vient de rentrer d'Argentine où ils sont allés voir ce que vous saviez faire avec notre cépage.

Voici ce qu'en dit Wikipédia :
Le côt a donné son nom à une famille de cépages originaires du sud-ouest. Ainsi, il est cousin du Tannat N, de la Négrette N ou du Prunelard N.
Il semble issu du Quercy. Il aurait été transplanté en vallée de la Loire au moment de la Renaissance. A Bordeaux, il a représenté jusqu'à 80 % des vignobles de Côte de Blayes et Côte de Bourg avant le phylloxera. La nécessité de greffage lui a causé beaucoup de tort: il est devenu très sensible à la pourriture et trop productif. Seul le causse du Quercy lui a permis de conserver des qualités dignes d'un grand vin. La sélection clonale a permis de diminuer le problème de coulure physiologique. Aujourd'hui, c'est le cépage indispensable du vignoble de Cahors. Il est classé recommandé dans de nombreux départements du Sud-Ouest et du Languedoc. Il est actuellement peu répandu dans la vallée de la Loire (AOC Touraine et Rosé d'Anjou).
En régression en France, sa surface plantée est de 5300 ha en 1994; elle a été divisée par 2 entre 1958 et 1994. Le Malbec a été introduit en Argentine par l'agronome français Michel Pouget en 1868. Il s'est particulièrement bien exprimé sur ce terroir, et donne des vins plus fins que dans le sud-ouest de la France. Après avoir atteint 50000 hectares, le vignoble argentin de Malbec couvre aujourd'hui 25000 hectares. On en trouve aussi 6000 ha au Chili ainsi que quelques plants en Californie, en Australie et en Italie. Sur le plan gustatif, les vins sud américains issus de cépage Malbec partagent certaines des caractéristiques des vins de Cahors.

Je te propose un échange transatlantique de bouteille afin que nous puissions, à une date définie ensemble, trinquer en l'honneur du Malbec !

Je pense que par format de restitution Le Pote évoque le fait que pour chaque image il existe un format physique idéal, par exemple un paysage peut atteindre son intensité en 10/15 (Plossu tire beaucoup en petit format) ou autre exemple il me semble que les images de Rainer atteindraient cette intensité en format 50/50cm voir plus grand etc ...
C'est d'ailleurs un des trucs qui me gênent avec internet, certaines images perdent beaucoup, voire n'existent plus, dans un écran.
C'est une question que je voulais aborder depuis longtemps.
On verra plus tard (Picratus 225 ajc-?)
  • Message par nel, jeudi 3 janvier 2008 à 17h58
    citer

J'ai mis à jour mon bilan 2007 plus haut.
Je vais ouvrir une galerie spécifique pour les quelques images réalisées en 2007 que je trouve digne de mon immense talent totalement ignoré et incompris par ailleurs !

Je le ferai au fur et à mesure que ces 4 ou 5 (je crois que je suis optimiste) photos réapparaitront.

J'abonde dans le sens de Lucterius sur la question du format, je suis aussi très dérangée pas la vision sur un écran. Une des dernières images que j'ai postée est typique de çà j'en ai fait un tirage A3+ et l'image vit mieux, j'en ferai un A2 sur un papier digne de ce nom car elle me plait vraiment.

Je vous la remets :



Continuons cet intéressant débat...


Paul Pote j'aime beaucoup ton image elle mérite, je crois, un format plus grand.
Suivant

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