le Pirate Forum
    Descente aux enfers
  • Message par ZaZou, mercredi 27 août 2008 à 10h53
    citer

1
Un batiment imposant, sombre, dénué de chaleur. Une lourde porte de fer, une grille; Bienvenue à Breendonck.
"Ici c'est l'enfer et je suis le diable" Fernand Wyss, officier SS et gardien à Breendonck.



Des couloirs interminables, grillagés et à l'éclairage faible...



La première salle, face à la porte, l'aigle, la croix et la tête de mort symbole de la suprématie nazie...



La cour, sur la photo un groupe de détenus durant le comptage du matin, l'un d'eux sera abattu. A minuit les officiers font l'appel et les détenus se retrouvent devant le corps criblé de balles de leur camarade placé sous un spot... Ils défileront devant, voilà ce qui arrive à ceux qui ne respectent pas les règles...



Les chambres, fermées par une lourde barre de fer de l'extérieur elles sont divisées en deux rangées de lits étroits...



Un sac vaguement remplis de paille, en-dessous des lattes de bois...



Le matin, une minute pour transformer son "matelas" en un sac de jute au pied du lit, mal fait ou pas assez vite et c'est le passage à tabac...



La chambre à travers le fond troué d'une assiette...



Le couloir des cellules d'isolement...



Le plafond d'une cellule et toujours ces éternels barbelés...



Pour la nuit une planche, en journée les gardiens la relèvent : il est alors interdit de s'asseoir ou simplement de toucher les murs...



Le visage de l'espoir...



La salle de torture, au milieu une poulie à laquelle étaient pendus les détenus soumis à la torture. Le premier mort de Breendonck; un détenu oublié à la poulie durant une journée...



La rigole d'évacuation du sang et de l'urine...



L'extérieur, des fils barbelés sur des murs gris à perte de vue...



Au premier plan le peloton d'exécution en arrière plan l'échafaud...



Les douches, installées pour le confort et la sécurité des gardiens qui craignaient une épidémie grave, un supplice de plus pour les détenus. Une heure pour quatre-cent détenus, quelques secondes sous l'eau froide et une minute sous l'eau chaude...



Ici les chevaux ont des noms, pas les hommes!



Dernière salle, un plafond recouvert des photos des victimes du camp...




On rentre à Breendonck tel qu'on est mais on en ressort changé. Que l'on soit condamné ou simple visiteur bien des années plus tard ce séjour provoque un changement en chacun de nous...

Que jamais cet endroit ne soit détruit...

  
Merci et félicitations pour ce sujet difficile, et "casse-gueule", traité avec finesse et élégance.
Le travail de recadrage est intéressant et mené avec soin.

  
comme coignet, je trouve que ce sujet difficile est très bien traité
des photos qui donnent des frissons

oui dur ... ça me rappelle la visite du Strutoff en Alsace tu sors de là plus du tout comme tu étais ...
beau reportage mais terrible
aide toi ! et ... (si tu comptes sur moi t'es pas dans la m...)

  
Merci, Zazou, pour ce reportage.

Toujours cette question qui me taraude : comment l'Homme peut-il arriver à tant de monstruosité ?
Et pas de réponse.
J'en ai les cheveux dressés sur la tête.

Ne jamais oublier !
Je me souviens d'une visite à Dachau, il y a une vingtaine d'années. Il faisait un temps magnifique, ciel bleu limpide, oiseaux dans les arbres, petit ruisseau au milieu du camp. Tout était calme dans un bel après midi d'été Ce décalage rendait les lieux encore plus terribles, inhumains - et j'en étais d'autant plus mal à l'aise: les lieux n'auraient-ils pas la mémoire de l'horreur en se permettant d'être si jolis ?
  • Message par insoL, vendredi 29 août 2008 à 8h22
    citer

Marielle, …
… "Tout ce qu’il faut pour que le mal triomphe, c’est que les braves gens ne fassent rien."
Edmund Burke
  • Message par ZaZou, vendredi 29 août 2008 à 11h20
    citer

1
J'ai étudié en cours, qu'en tout homme sommeil un bourreau, il suffit de le stimuler un petit peu pour que n'importe quel homme se transforme en monstre...

Cette visite de Breendonck est très dure, même si l'on y passe que deux heures, rester dans ces couloirs sombres et étroits est étouffant, je sais pas comment expliquer, un peu comme s'il suffisait de quelques minutes dans cet endroit pour devenir claustrophobe. Les quelques moments de la visite qui se passent à l'extérieur des batiments sont comme une bouffée d'oxygène quand on se noie...
  • Message par insoL, vendredi 29 août 2008 à 12h28
    citer

La charge émotionnelle mise à part, la conformation du Fort de Breendonk est similaire à nombre de forts construits au début du XXe siècle pour la défense du port d'Antwerpen (Anvers).

http://www.fortiff.be/ifb/index.php?p=1
Rien ne peut être pensé sans son contraire.
Héraclite
  • Message par ZaZou, mardi 2 septembre 2008 à 19h22
    citer

1
Pour la petite histoire, le premier mari de mon arrière grand-mère à été fusillé à Breendonck... il avait 31 ans et ils n'étaient pas mariés depuis un an...

Quand ma grand-mère s'est rendue à Breendonck il y a trente ans chaque photo était exposée dans une vitrine avec chaque nom, aujourd'hui sa photo est exposée quelque part sur le plafond de la dernière salle et son nom est affiché sur la plaque commémorative située sur le lieu du peloton d'exécution...Il s'appelait Edmond Auteveld...


  
Ces images poignantes prennent à la gorge.
La violence du lieu est très bien rendu, sans artifice excessif, mais avec beaucoup de sensibilité et de pudeur.

Dire que certains persistent à qualifier tout ceci de "détail de l'histoire" !

en visite : Gougueule et 0 invité(s)
Il y a -1947 jours payés jusqu'au 31/12/2018
Le Pirate derniers flux RSS des sujets
forum phpBB - adaptation P I R A T E
nous contacter :
courriel