le Pirate Forum

  
Merci coignet pour ce complement d'information.

Je ne connaissais de Chandigarh, jusqu'à hier, que le roman de Tarun J Tejpal "Loin de Chandigarh" plein de charme et sensualité.

Loin en effet des images que j'ai pu trouver sur le net du projet Corbusier... A voir?

  
Lorsqu'on lit les conditions pour faire un projet de ville : quelques semaines de réflexion, et hop, un plan de ville ! cela laisse rêveur.
Bien sûr, Le Corbu n'a certainement pas travaillé seul. Bien sûr, on a bien dû lui transmettre quelques éléments importants pour nourrir la réflexion.
Mais tout de même…

Je suis persuadé que les grands bâtiments que l'on nous montre toujours étaient de belles choses… mais on peut se demander comment elles ont vieilli, ainsi que leur environnement qui nécessite un entretien permanent. Que deviennent les bétons dans ce climat, et quels sont les problèmes posés par leur réalisation à l'époque ?

Mais surtout, on ne nous montre jamais ce que sont devenus les quartiers planifiés, à quoi ressemblent les bâtiments d'habitation.
J'aimerais bien en savoir plus. Est-ce "joli" ? Est complètement vieux et sale ? Est-ce dans l'état voulu par les auteurs ?

À ce sujet, le cas du petit lotissement de Pessac en Gironde est très intéressant : quasiment aucune maison n'est encore dans l'état voulu par Corbu : certaines ont reçu des toits de tuile, d'autres occupants ont modifié les formes des fenêtres horizontales pour leur donner des proportions traditionnelles, etc.
Une intéressante publication avait été faite à ce sujet : Pessac de Le Corbusier - Étude socio-architecturale 1929/85, Philippe Boudon, Éditions Dunod

  
À propos de cadastre, dont il est question dans ces messages page précédente : le cadastre tel que nous le connaissons aujourd'hui a été institué en France en 1807, à la suite de la décision de la Constituante en 1791 de créer une contribution foncière, et d'établir un cadastre parcellaire pour permettre son calcul. C'est au départ un document fiscal, et c'est toujours l'administration fiscale qui le détient.
Mais c'est devenu une cartographie au même titre que les autres, qui est de plus en plus utilisée pour les documents d'urbanisme.
Il a fallu des décennies pour établir le cadastre sur l'ensemble du territoire, et celui dont un extrait est présenté ci-dessous date de seulement 1832.
Ces fonds ont été utilisés, ne comportant que des mises à jour, jusque dans les années 1970, la décision de constituer un cadastre rénové, sur la base de levés nouveaux, datant de 1974.
Ces cadastres anciens sont particulièrement intéressants pour toutes études d'aménagement et de paysage, car ils nous montrent l'état foncier avant les remembrements, et avant l'expansion urbaine. De plus, nous ne disposons généralement pas de documents intermédiaires, car, s'agissant de documents fiscaux, ils ont généralement été détruits. Ces cadastres "napoléoniens" existent encore car ils ont été déposés dans les archives départementales, et un exemplaire existe, parfois, encore dans les mairies.

Pour une étude en cours, j'ai numérisé intégralement et assemblé celui-ci, pour analyser la trame foncière, l'évolution des découpages fonciers, les déplacements de certaines routes et chemins, l'écolution des hameaux, etc.

On voit le travail des géomètres, qui ont reporté les triangulations au crayon pour mettre au point les tracés. Je trouve cela émouvant.

 cadastre de 1832

excellent tout ça...l'oeuvre d'un visionnaire :o))
    Géomètres

J'ai toujours été impressionné par la qualité et par la précision du travail des anciens géomètres. Je viens de passer quelques semaines à Meaux et un témoignage de cette précision nous y est donné par le canal de l'Ourcq pour lequel le niveau de l'eau est parfaitement maîtrisé sur 130 km. Ce canal est, sous sa forme actuelle, vieux de deux siècles. En fait, il ne s'agit que d'un exemple récent car aussi loin que l'on remonte dans les temps historiques, les géomètres ont toujours été une partie prenante déterminante des grands ouvrages.

  
Bonjour et bienvenue à Silou.

En effet, Corbu, avec ses outrances, était un visionnaire et fait partie de ceux, avec le Werkbund, le Bauhaus, qui ont inventé l'architecture et l'urbanisme d'aujourd'hui, pour le meilleur ... et pour le pire.

Concernant les géomètres et le cadastre ; le cadastre est un outil de base pour nous, le meilleur outil cartographique, puisque la cartographie de l'IGN ne s'intéresse pas à cette échelle là et ne descend pas vers plus précis que le 1/20 000e.

Souvent, en ville, les cadastres, anciens comme modernes, sont faux, et nous sommes amenés, pour du travail délicat à l'échelle de l'îlot, à le redessiner ; en effet, les géomètres de cadastre ne relèvent pas les détails du bâti, et souvent, l'implantation des mitoyens est fausse.
En revanche, dans un cas comme celui-ci, le travail est admirable, et la photographie aérienne, le fond topographique IGN, et le cadastre de 1832 se superposent presque à la perfection ! La légère distorsion que j'ai pu trouver au niveau de l'ensemble du territoire communal est peut-être seulement due à la reproduction du cadastre qui a été photographié pour l'occasion.

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Au cinéma depuis quelques jours : L'homme d'à côté, un film de Mariano Cohn et Gaston Duprat, sous titré Le voisin que Le Corbusier n'avait pas prévu.
À voir pour compléter ce sujet ?

Laurent, je me permets, mais ton métier, que j'ai voulu faire mais qui m'a échappé au mauvais moment, me fascine toujours autant.
Fasciné au point d'etre déçu par le relationnel difficile que j'ai depuis plus d'un an avec un archi du cabinet ayant réalisé Elithis à Lyon (je ne nomme pas, tu dois les connaitre), malgré un projetqui mèle les influence du Corbusier et de Perret.

Je me permets donc, je serais curieux de lire, après cet exposé sur Le Corbusier, visionnaire et excessif, ton avis sur Perret, celui du Havre et de la reconstruction de cette ville qui parait si austère, mais qui a surement été l'articulation urbanisme/architecture/construction qui me parait la plus réussie de toutes les expériences urbanistiques de ce monde moderne (bien entendu, cet avis enthousiaste n'engage que moi et je comprends parfaitement que certains puissent être choqués par cette utilisation à outrance du béton).

  
C'est une question complexe qui en comporte plusieurs.
Le contexte de la Reconstruction est à considérer suivant deux angles : le contexte matériel, lié à l'urgence, et le contexte idéologique, qui oppose modernistes et tenants de la tradition.
Choisir Perret était une décision sage, Perret étant à l'époque à la fois un pionnier chez les modernes, et déjà un classique.
Le Corbusier proposait alors des solutions bien plus radicales et simplistes, son credo d'alors se résumant à la multiplication du bâtiment de la Cité Radieuse dont celle de Marseille n'était qu'un prototype. Le plan de reconstruction de Saint-Dié (non retenu) n'était par exemple rien d'autre.
À propos de l'utilisation du béton, dans le contexte de l'époque, on ne parlerait pas d'« outrance ». L'heure était bien alors déjà celle du tout béton pour des projets d'une telle ampleur, et Perret était orfèvre en la matière.
Pour le Ministère de la Reconstruction, il s'agissait de développer l'industrie du bâtiment autour du béton, et des prémisses de la préfabrication lourde, que l'État a inlassablement promu ensuite plusieurs décennies durant.

Se pose aussi la question de la capacité d'un seul concepteur à produire de la ville, comme on produit du bâtiment. C'est là encore un produit de l'urgence, mais aussi un choix lié à l'esprit de l'époque, qui voudrait voir se développer de modernes "Versailles".

Depuis, on a fait les grandes ZUP et les villes nouvelles.
Pour être simple, j'aurais un peu envie de dire que l'ampleur de ces ratages difficilement effaçables des années 60-70 donne envie de considérer avec de l'indulgence ces réalisations d'après-guerre.

Je propose de revisiter ce sujet sur la Reconstruction dans la Manche.

Alors, oui, Le Havre est une belle œuvre, sage, simple, honnête et talentueuse, dont la critique est difficile.
Il me semble que c'est surtout dans ses limites que se trouvent ses faiblesses : au niveau des transitions entre le Havre de Perret et les autres quartiers. C'est le cas de beaucoup d'autres projets de reconstruction, comme par exemple le Vieux-Port de Marseille par Pouillon.

Ce n'est qu'une première réaction, pour alimenter la discussion autour de ce difficile sujet.

J'ai habité Brest quelques années et j'ai redécouvert lors de Brest'92 la ville reconstruite, alors que de nombreuses façades avaient été ravalées et plusieurs rues dédiées temporairement aux piétons, avec moult fleurs aux fenêtres et le long des voiries. Sans parler des magasins qui s'étaient dotés de leurs plus beaux atours. Et bien, je trouve finalement que les urbanistes et architectes de la reconstruction nous y laissent un patrimoine bien intéressant.
A Toulon, les immeubles en façade du port de commerce ont également été ravalés il y a 3-4 ans, alors qu'ils avaient acquis une tonalité uniforme gris crasseux. Ils sont maintenant méconnaissables. Ils auraient toutefois beaucoup plus d'allure si les persiennes coulissantes en bois des loggias avaient été conservées (il n'en reste que quelques unes; les autres ont été remplacées par des volets en plastique qui gâchent profondément l'esthétique générale).
Je pense que les villes reconstruites après la guerre de 39-45 y gagnent beaucoup lorsqu'elles sont rénovées, ce qui se fait malheureusement trop tardivement.

Effectivement, Brest a été reconstruite comme Le Havre.
Malheureusement, pour avoir été étudiant à Brest (comme au Havre), j'ai trouvé au Havre une logique et un bien-être architectural que je n'ai pas senti à Brest.

De mon point de vue, Brest, dont la reconstruction a été pilotée par Mathon, n'est pas une réussite en urbanisme architectural ; le moindre blocage dans la ville se répercutant à l'autre bout du fait des tracés contraints et mal assimilés des différentes vallées qui sectionnent la ville.
Accessoirement, la cité scolaire Kerichen, une verrue en périphérie de Brest, est l'œuvre de Mathon également.

Tandis que le Havre de Perret est spacieux et agréable, même si, comme le souligne Laurent, la liaison avec le reste de la ville est moins réussie, les derniers travaux engagés, articulés autour de Port2000, semblent redonner une liaison entre les docks et le centre-ville.
    Classement mondial de l'UNESCO et Le Corbusier.

Voici une mauvaise nouvelle concernant le classement des œuvres de Le Corbusier au patrimoine mondial de l'UNESCO :
http://www.lemonde.fr/culture/article/2 ... r=RSS-3208
Sur 19 sites proposés, le Conseil international des monuments et des sites (Icomos) suggère d'en supprimer une douzaine, voire de ne conserver que la villa Savoye à Poissy, Notre-Dame-de-Ronchamp (Haute-Saône) et la Cité radieuse à Marseille. Par ailleurs, tous ces sites se trouvent en France. Quid des autres (Brésil et Inde en particulier ?). A priori, chaque pays s'occupe de ses affaires...

  
En effet, comme tu l'écris en fin de message, chaque pays s'occupe de ses affaires, et en l'occurrence, l'Inde n'a justement pas souhaité participer à cette demande de classement.
On imagine qu'ils souhaitent pouvoir faire évoluer leur ville sans obligations ni restrictions.

Bonjour Laurent. Que penses-tu des choix restrictifs suggérés par l'ICOMOS ? Il s'agit sans aucun doute d’œuvres majeures de Le Corbusier en France. Du point de vue bassement économique, il me parait difficile de demander l'inscription de la totalité des créations d'un artiste au patrimoine de l'UNESCO. D'un autre côté, un torchon de Picasso se négocie une fortune...
La suggestion de l'ICOMOS te parait-elle pertinente ou penses-tu qu'il serait souhaitable d'ajouter d'autres œuvres (françaises) à la liste ?
Merci.

  
Voici une première réaction, un peu à chaud et sans grand recul.

Il me semble que l'Icomos a retenu les œuvres les plus évidemment reconnues par le plus grand nombre, et cela me parait cohérent en ce sens qu'il s'agit non pas de promouvoir des chefs d'œuvres méconnus, mais d'inscrire des monuments et sites universellement connus.

L'Icomos a bien précisé qu'elle se refuse à distinguer l'ensemble d'une œuvre en ce qu'elle présenterait "une contribution unique aux valeurs du mouvement moderne", et je ne peux qu'abonder dans ce sens, car non seulement, classer l'ensemble d'une œuvre n'a à mon avis pas beaucoup de sens en architecture (il suffit d'avoir les bons fonds d'archives, plans, dessins, photos, comme le fait la fondation Le Corbusier), et cela créerait un précédent qui, de manière inévitable, supposerait alors de classer aussi l'ensemble d'autres œuvres majeures comme celles, par exemple, de Walter Gropius ou de Franck Lloyd Wright, plus importantes à mon avis que celle de Le Corbusier.
Peut-être y-a-t-il plus important au niveau international, des œuvres bien plus en péril dans des sites bien plus pauvres (les pays européens disposent généralement des budgets et des procédures pour gérer leur patrimoine).

Ainsi, retenir la villa Savoye, devenue une sorte d'icône, me semble en effet particulièrement signifiant, et, quelles que soient par exemple les qualités de la villa Laroche (que j'affectionne à titre personnel), il serait plus difficile de défendre son inscription au patrimoine mondial ; notons qu'elle n'est aucunement en péril, car inscrite comme Monument Historique.

  
Il ne me semble pas que les restrictions soient à considérer pour des raisons bassement économiques comme tu l'écris, mais pour des raisons de signification d'une œuvre par rapport à l'idée de patrimoine, la sélection devenant de plus en plus pointue au fur et à mesure que le périmètre devient large (ici, le monde entier).
Il me semble également évident que cette sélection doit être indépendante de toute considération mercantile et qu'il ne peut être fait de comparaison avec telle ou telle œuvre au prétexte qu'elle se vendrait fort cher sur le marché de l'art. Ce patrimoine là, architectural, urbain et paysager, ne se vend pas directement.
Il ne faut pas oublier non plus l'intérêt particulier que peut y voir une collectivité locale, au sens où elle bénéficiera de retombées bénéfiques pour son image et sa fréquentation.

Merci pour ces éclairages.
J'en ai profité pour rechercher sur internet des photos des villas Laroche et Savoye. Toutefois, j'ai du mal à situer les œuvres de Le Corbusier dans l'évolution de l'architecture au XXème siècle. Pourrais-tu me conseiller un livre ni trop technique, ni trop détaillé ?

  
Si c'est sur Le Corbusier seul, je trouve que les petits livres publiés par Taschen sont très bien faits.
Ils sont tous écrits par un spécialiste, et celui sur Corbu ne déroge pas, car Cohen est le spécialiste en France.
C'est donc celui-ci, dans cette collection qui, complète, constitue déjà une jolie petite encyclopédie illustrée d'architecture contemporaine.

Il existe peu d'histoires de l'architecture contemporaine.
La seule somme est l'histoire de l'architecture moderne en trois tomes, de Leonardo Benevolo.
Le tome 2 concerne les modernes de l'entre-deux-guerres.
Parue chez Dunod dans les années 80, actualisée en 1999, elle n'est plus disponible...

Il existe aussi L'architecture moderne ; une histoire critique de Kenneth Frampton, chez Thames & Hudson, récemment ré-édité en 2010. C'est moins large et objectif (moins scientifique ?), mais intéressant.

Et une encyclopédie récente, très bien faite, à nouveau chez Taschen :
L'architecture moderne de A à Z, collectif, de Peter Gössel, Jean-Louis Cohen, Katja Gazey, Cara Mullio.

Au cas où tu voudrais surtout tout savoir sur Le Corbusier lui-même, se reporter aux divers ouvrages de Cohen, qui a publié les ouvrages les plus exhaustifs.

Mais, pour être ni trop technique, ni trop détaillé comme tu l'écris en fin de ton message, procure-toi à peu de frais, les uns après les autres, les petites monographies Taschen, au hasard de tes goûts et coups de cœur chez le libraire, et tu sauras déjà pas mal de chose, chacun de ces petits bouquins donnant les références des publications plus complètes.

Merci :pic !
    Rep : Classement mondial de l'UNESCO et Le Corbusier.

  
Pythéas
Voici une mauvaise nouvelle concernant le classement des œuvres de Le Corbusier au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Dans Le Monde de ce jour :
« L'Unesco a différé sa décision sur l'œuvre de Le Corbusier ».

Je ne suis pas étonné par cette décision tant il est difficile de décider que, par exemple, Firminy constitue réellement un élément de patrimoine mondial concernant l'humanité tout entière.
Je crois qu'on peut admettre que la différence entre une barre à dynamiter et certaines cités "radieuses" n'est pas toujours évidente, quel que soit le talent plasticien et artistique de l'auteur.
Un de ces jours, je présenterai des photos de l'ensemble de Firminy.
    Cité Radieuse de Briey

  
Un petit coucou pour alimenter ce fil de quelques images de la Cité Radieuse de Briey.
L'extérieur, le couloir ("la rue") ainsi que les appartements du 1er sont classés.
Une association, La première rue, gère un espace d'exposition ainsi que la visite, gracieuse et gratuite, d'un appartement témoin meublé avec des dons des visiteurs.

Voilà les images.

Extérieurs :










Hall d'entrée :




Intérieurs :








La rue, sombre et colorée :

Quelqu'un qui fait des images ne peut pas être rassurant
Raymond Depardon, Errance

Flickr
    Briey revient de loin

  
Merci ô Pote pour ce complément fort intéressant, et bien photographié. Nous n'avons pas visité d'appartements à Marseille, et ces photos sont bienvenues.
Leur conception habile autour des rues intérieures, présentes un niveau sur trois, mérite le regard.
A ce sujet voir aussi ce post en première page de ce sujet, qui présente une coupe d'étude explicite.

dessin de Le Corbusier

 archives Fondation Le Corbusier

Chantier : les casiers des logements sont particulièrement lisibles dans la façade (qui n'est pas porteuse).

 archives Fondation Le Corbusier

La cité de Briey revient de loin, et a eu bien chaud, car elle a bien failli être démolie dans les années 80.

 Libération vers 1984 ?

Plus que Nantes ou Firminy, elle souffrait d'une programmation stupéfiante, destinée à recevoir des ouvriers qui n'y ont jamais habité, les mines locales ayant rapidement fermé après la construction.
Les élans architecturaux sont également appauvris, comme les photos des pilotis le montrent ; les poétiques constructions du toit de la Cité de Marseille n'existent pas non plus ici.
Implantée loin de tout, elle est restée longtemps presque vide, son attrait (tel que pensé par le Corbu) étant par ailleurs bien atténué par l'absence de services, tels qu'ils ont existé à Marseille (école, commerces, etc.)

Après ces vicissitudes, de projet de village vertical ouvrier, elle est devenue, comme Marseille, un haut lieu hype.
Qui l'eut cru il y a quelques années !

  
L'immeuble de Firminy a été le dernier construit de la série, entre 1965 et 1967, avec un budget quatre fois inférieur à celui de la cité de Marseille.

Comme à Briey, on avait vu trop large, et seuls les trois quarts des 414 appartements ont été habités au plus fort de l'occupation de la cité au début des années 1970.

L'office public d'HLM qui le gère a prévu d'en vendre une partie à un hôtel, ce qui ne semble pas encore fait.

Tout a été simplifié par rapport au bâtiment de Marseille : ici, pas de béton travaillé en façade, pas d'effets de coffrages, pas de panneaux d'habillage, pas de sculpture architecturale : seule la fonctionnalité est exprimée, le béton s'apparentant à celui d'un ouvrage d'art routier.

La démesure du programme est particulièrement sensible, pour ce bâtiment juché en haut d'une colline, à l'orée d'un bois.
Hors de proportions, démesurée et inadaptée, la chose n'est cependant pas dépourvue de qualités plastiques.


 1


 2


 3


 4


 5

  
Très intéressant tout cela :D:
La dernière me plaît beaucoup. Je ne sais pas où mène ce couloir ni sur quoi s'ouvrent toutes ces portes mais l'atmosphère qui s'en dégage est bleufante ...

Edith : D'ailleurs je la verrai vois bien ainsi (salut Eric !!!)


Photo LC
:bise:
  • Message par Garp, mardi 13 septembre 2011 à 8h47
    citer

Méfions nous des camemberts normands qui fouettent et qui montent à la tête, des rêves de longs couloirs en couleur Tromer ? :mrgreen2: :)
L'idée d'un univers infini me rend fou

  
Tromer : l'éclairage est réellement sombre, et donne l'ambiance telle que montrée sur la très belle photo de ton serviteur.
Tous ces bâtiments sont faits sur le même modèle, dont Marseille est le prototype 1.
La photo de Jacques, Pote, montrée plus haut dans cette page en témoigne.


Briey - photo Jacques, Pote

Firminy - photo Coignet


On pourrait certes l'interpréter autrement, comme toujours, arguant ici que l'œil s'habitue à l'éclairage volontairement faible de ces rues intérieures (les couloirs), mais alors, il ne faudrait tout de même pas faire disparaître les noirs…

 version éclaircie pour Tromer

_________________
1. Le Corbusier croyait semble-t-il dur comme fer que sa cité était la réponse universelle à la question de l'habitat contemporain.
C'est une vieille obsession, réactivée par la Reconstruction et l'urbanisme centralisé et offensif des années 50-60.
Ainsi par exemple, à Firminy trois immeubles comme celui-ci étaient programmés en 1965. Finalement, un seul aura été réalisé.
Le maire de Firminy était Eugène Claudius-Petit, ancien ministre de la Reconstruction et de l'Urbanisme de l'après-guerre.

Voici comment Le Corbusier voyait Paris dans son plan de 1925, dit Plan Voisin, du nom du constructeur d'automobiles,
avant l'invention de sa Cité Radieuse.

 
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