le Pirate Forum

  
Hello les Pirates,

Ça fait longtemps que je n'étais pas passé. Boulot, vacances... Pour la peine, voici un petit sujet qui j'espère vous plaira. J'ai essayé de faire aussi simple que les gens que j'ai photographiés.

Pendant mes vacances dans les Cévennes, je louais un gîte à M. et Mme Roziers, éleveurs de chèvres. Ils ont gentiment accepté que je les photographie pendant la traite du soir.

M. et Mme Roziers ont passé leur exploitation à leur fils, qui vit avec eux. Ils ont 110 chèvres, ce qui n'est pas assez aujourd'hui pour faire des bénéfices. La coopérative à laquelle ils vendent leur lait ne les a pas payés depuis 4 mois. Heureusement pour eux, ils sont autonomes : légumes du jardin, vin des vignes, viande de la chasse et de la pêche.
Leur crainte actuelle, c'est le retour du loup. Il y en a de plus en plus dans le coin, même si l'ONF a tendance à mettre les morts de mouton sur le compte de chiens errants.

Avant la traite, les chèvres sont parquées dans un hangar à côté de la salle où se trouve la machine.

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Une fois les chèvres entrées, on les "branche" à la trayeuse, et on attend, en vérifiant que tout se passe bien. M. Roziers a 70 ans.

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On a le temps de penser un peu. Jean-Pierre, le fils, a 45 ans. Il est célibataire. L'un de ses copains a participé à "l'amour est dans le pré", mais son histoire avec une parisienne n'a pas tenu. Les Cévennes, l'hiver, c'est dur. La première supérette est à 45mn de route, alors les beaux magasins, le cinéma...

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Mme Roziers a la petite soixantaine. Elle gardera les chèvres à la pâture, après la traite. Elle aurait bien aimé avoir des petits-enfants.

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M. Roziers parle beaucoup de son service militaire, à Rambouillet d'abord, en Algérie ensuite. Ce sont ses seuls voyages. Les Roziers, comme beaucoup de paysans, ne prennent jamais de vacances. Et pour que le fromage produit par la coopérative, le Pélardon, garde son Appellation d'Origine Protégée, les chèvres doivent être à l'extérieur au moins 180 jours par an.

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Parfois, M. Roziers a besoin de s'asseoir.

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Les chèvres rentrent par groupes de 16 dans la pièce, un système de portes coulissantes permet de faire entrer le nombre juste.

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Mme Roziers veille, discute...

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Après la traite, direction le pré. Il faut d'abord rejoindre la route...

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... en profiter pour bouffer ce qui est à proximité...

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... et faire quelques centaines de mètres, avant le repas, qui permettra de produire le lait qui sera trait le lendemain matin.

11.
Coin.

Tu viens d'ouvrir la boite aux souvenirs marquée "Cévennes" et j'en ai presque le goût du pélardon en bouche (...je vais prendre un café). Il y a beaucoup de "M. et Mme Roziers" dans ce beau pays dont j'ai déjà fait le tour deux fois par les sentiers de randonnée. J'aimerais bien y retourner :cool:

  
Hello Souriceau !
Ça fait plaisir de te retrouver à bord et je te remercie doublement pour cette belle série.
1) Bien entendu à cause grâce à ton histoire simple mais joliment racontée par des clichés aux tendres noirs et blancs qui habillent à merveille la dureté de la vie de ces paysans cévenols et de leur région.
J'ai fréquenté cette magnifique région durant mon adolescence et j'y ai forgé de solides amitiés et collecté de fichus souvenirs. La taille des pierres pour remonter de vieux murs, se bruler la plante des pieds en marchant sur la lauze chauffée par le soleil, la joie sans limite, à la fin de la journée, de plonger nu dans les ruisseaux aux eaux limpides ... les nuits étoilées à attendre le lever du soleil en luttant contre les effets du clinton (petit vin local très particulier...). Et les troupeaux de chèvres avec la meneuse, la craintive, la fofolle ... l'odeur du lait, la chasse aux mouches avant d'entrer dans le "laboratoire". Et ce petit pélardon si merveilleux lorsqu'il est réussi et pourtant si ingrat lorsqu'il est raté ! Tiens, ce soir, j'échangerai volontiers un bon camembert Gillot moulé à la louche contre une demi douzaine de ces sublimes petits pavés .... Bon, j'aurais aussi aimé revoir les couleurs des Cévennes mais peut-être auras-tu d'autres photos à nous montrer puisque, veinard, tu sembles y avoir passé quelques temps :D:
2) Je te remercie aussi de nous avoir permis de retrouver Solange qui finalement n'est pas encore partie arpenter on ne sait quelle forêt sur son fier mais néanmoins docile vélo ... :rollr:

  
La lumière est belle, les cadrages parlent bien, l'odeur monte en mes souvenirs.

En parallèle, je vous renvoie à cette autre étable, que je connais bien.

Ah! Souriceau que de remerciements ne te devons-nous pas pour avoir enfin donné l'occasion à notre gentil coignet de nous montrer cette savoureuse série montagnarde qu'il gardait jalousement par devers lui depuis si longtemps.
Finalement, nous avons tous (un peu) quelques souvenirs en commun, bien que je n'ai jamais rencontré le moindre Tromer sur les chemins cévenols...

(et mon vélo des montagnes, que je délaisse un peu depuis quelque temps, n'est pas si docile que ça, parfois)
    par devers qui ?

  
M'enfin, je ne la gardais pas par devers qui que ce soit, cette jolie visite aux veaux, vaches (et pas cochons) de marielle.

  
Las, mon bon coignet, notre Solange est toute troublée d'autant de souvenirs ainsi remémorés ...
... et qui sait de ne point avoir, parmi ceux-ci, retrouvé de Tromer, nageant nu, dans un frais ruisseau cévenol :mrgreen2:

J'ose faire l'hypothèse que, suite aux conséquences physiologiques d'une eau cévenole plus que fraiche, ce qui en d'autres circonstances plus favorables m'eut certainement provoqué quelque trouble n'aurait pu que me faire un peu sourire :kl:

  
C'est pas faux :oops: ...
... mais faire sourire c'est déjà pas si mal :D:
Cessons de polluer ce beau fil des chèvres à Souriceau qui pourra peut-être nous en montrer davantage (et nous dire dans quel coin des Cévennes cela se passe...)

  
Je n'ai aucun souvenir dans la région des Cévennes :-x .
Pourtant j'ai été conquis par ce reportage. Tant par la qualité des photos que par le texte d'accompagnement. Tu as réussi à rentrer dans l'intimité de cette famille avec pudeur et empathie.
Vraiment Bravo Souriceau :D: :D:
Et je suis content de te retrouver sur le rafiot :wink:

  
Merci à tous, content que ça vous ait plu :)
Je posterai quelques photos de paysage demain, mais malheureusement pas beaucoup de couleurs : il a fait très humide cette année là-bas aussi, tout est encore très vert, très uniforme. Le N&B permet mieux de jouer sur les différents plans.
Coin.

  
Ho non, poste donc du vert et vert.
Cessez de virer vos couleurs...

:cry:

  
J'arrive un peu après tout le monde, mais pas trop tard pour dire écrire combien j'aime ce genre de photos qui nous permettent d'entrer dans la vie quotidienne, voire l'intimité des gens, grâce, également, au texte sobre mais précis et tout en délicatesse qui les accompagne.
Sans compter que les photos (cadrages, lumière, sujet, N&B) sont vraiment très réussies !
Je suis comme Proteus : aucun souvenir cévenol, mais ces agriculteurs semblent de la même veine que Jean-Michel et Michaël de mon village.

Jean-Pierre, le fils, a 45 ans. (...)
Mme Roziers (...) aurait bien aimé avoir des petits-enfants

Où l'on voit quel choix de vie difficile ces agriculteurs doivent faire, bien malgré eux, pour continuer à fabriquer nos Pélardons et autres Chèvres secs.
  • Message par HB, mercredi 11 juillet 2012 à 8h31
    citer

  
Non Marielle, t'es pas la dernière à féliciter le beau travail de notre ami :wink:
Belle lumière ( déjà dit ) bons cadrages pour un sujet, peut-être courant dans tous les arrières pays, que ce soit en montagne ou même où je vis, dans les Deux-Sêvres pays du fromage de chèvre...
Un choix pour le noir et blanc afin de rendre à ce reportage, eh oui, bien un reportage, toute sa vérité intellectuelle :wink: Bravo

  
Merci encore :)
Pour info, c'était à Sainte-Croix-Vallée-Française. Très joli coin, nous y retournerons je pense.
Coin.

Il y a -1915 jours payés jusqu'au 31/12/2018
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