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16 message(s)
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Bonjour à tous,
Il y a trois ans je suis allé travailler sur le tournage d'un film réalisé par Edouard Molinaro et destiné à la télévision. Il s'agissait de deux épisodes de la série "Hommes de Coeur", basée sur l'histoire de Alain Deloche, chirurgien du coeur, et qui a crée une association qui vient en aide aux enfants cardiaques. Plusieurs hôpitaux ont été construits et du matériel déclassé dans nos régions retrouve une seconde vie là où il n'y a rien. Je suis parti avec un petit appareil numérique Nikon "Coolpix" et j'ai réussi à ramener quelques belles images. J'ai pris assez bien de libertés en ce qui concerne le recadrage après la prise de vues. Comme mon métier (ingénieur du son sur des films) s'exerce dans un monde où l'image est parfois dans des rapports de hauteur/largeur plus proches de ceux d'une boîte aux lettres que celui d'un carré, j'ai tout naturellement recadré autour de ce que j'aimais dans l'image et je trouve qu'il y a une belle dynamique. J'ai fait réaliser des tirages et des encadrements de plusieurs de ces photos qui sont exposées depuis un an dans un restaurant à Bruxelles et je dois dire que ça ne manque pas d'allure. Voici donc ces images. 
Edouard Molinaro. 77 ans à l'époque. Un homme charmant. C'est un plaisir de travailler avec lui et il surpasse beaucoup de réalisateurs avec son intelligence. 
On avait amené une source d'éclairage assez vive dans un quartier pauvre de Phnom Penh où d'habitude il fait très sombre la nuit. 
Des enfants sont venus jouer avec leur ombre. 
Là-bas c'est "vaches maigres" tous les ans. 
Il peut y avoir beaucoup de dureté dans un regard... 
de l'inquiétude... 
de la curiosité... 
de l'amusement... 
Les enfants qui ont la chance de pouvoir aller à l'école échappent à la rue et construiront la conscience du pays. 
Avec de la ficelle, on transporte beaucoup plus de bouteilles que dans des casiers... 
Une moto file le long du Palais. |
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Alors là, et je dirais même plus ALORS LA quand je vois tes photos, Philippe VDD, je suis fier de faire ici partie de cette bande de frapadingues qui font des photos aussi chouettes avec quelque chose qui n'est pas un objet de culte (non j'ai dit culte pourquoi  ) et pourtant je respecte beaucoup le culte  Ta série est superbe et mériterait des clap clap dont on nous prive ici de la jouissance  Je te dis donc simplement bravo et merci. C'est beau. |
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"Tromer",
très honoré! J'ai envie de compléter. J'aurais donc des tas de petites choses à rajouter. Le "filé", c'était pour expliquer à notre assistante cambodgienne que c'était plus marrant de faire les photos en manuel. Et comme le jour disparaissait, j'ai montré ce que produisait l'allongement du temps de pose. Si l'appareil est fixe, on ne voit que ce qui ne bouge pas. Et si l'appareil bouge: tout ce qui bouge en même temps que l'appareil est visible, et tout ce qui est fixe disparaît. Je lui ai montré. "Regarde, quand l'appareil suit le mobile, tout disparaît, excepté ce que tu suis". On joue sur le temps et sur le mouvement. Et puis je me suis rendu compte que c'était comme de la philosophie. J'enseigne le son, mais comme il s'agit d'un sens, je ne peux pas m'empêcher de parler du toucher, du goût, de l'olfaction et de la vue. Mais quand on bouge, le présent se confond avec le passé. Si on court, là où on est c'est le résultat de tous les choix qui précèdent. Donc on est dans le passé. Le présent se trouve devant et c'est ce qu'il faut regarder. Là où on est appartient au passé. Bon, j'arrête... temporairement. |
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Oui, Tromanche, aucun clap-clap ici...
C'est un vrai plaisir de découvrir cette présentation de Philippe VDD ! Un travail de cadrage superbe (j'aime le panoramique des petites filles, dont celle dont les couettes volent au vent), une présentation rythmée, très graphique, aux photos parfaitement calibrées, un mini-récit en images, une approche qui prend en compte le temps et l'espace, tout le contraire de l'instantané, et c'est beau ! |
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merci "coignet" pour cet accueil.
Je continue ma petite histoire... L'image avec les bouteilles ficelées, je ne l'ai découverte que sur mon ordinateur alors que je faisais le tri. J'étais à bord d'un "tuk-tuk", c'est à dire une moitié de moto soudée à une demi carriole. On roulait vers Choeung Ek, le camp d'extermination. Une de mes rares journées de congé (nous sommes restés un mois à Phnom Penh), j'ai décidé de la passer à tenter de comprendre l'histoire récente de ce pays. Une parmi les comédiennes avec laquelle je travaillais, Lin Dahn Pham, d'origine vietnamienne, m'accompagnait. J'essayais d'attraper des images "au vol" au cours du long trajet. La route est pleine de trous et j'ai vu s'approcher un petit bâtiment et quand j'ai appuyé, il y avait cette petite camionnette dans l'image avec ses bouteilles ficelées... Quelques minutes plus tard, j'étais confronté à un spectacle qui restera gravé à jamais dans ma rétine. Les fosses dans lesquelles étaient entassés les cadavres des victimes des khmer rouges. Femmes, enfants, bébés. Exterminés à la barre de fer. Après avoir parcouru 15 kilomètres à pied, du camp S21 et sachant qu'ils marchaient vers la mort. Je n'ai pris aucune photo. Les yeux se remplissaient de larmes. J'avais honte de marcher sur cette terre remplie de cadavres. Je voyais la bête qui est dans chaque homme. Tout peut basculer à tout moment. Les bourreaux essayaient de sauver leur peau. Les victimes aussi. Chacun voulait vivre mais tout s'articulait autour de la mort. Le peuple qui a subi ce massacre avait-il seulement une conscience politique? Je ne le crois pas. Les plus bêtes dominaient. La force ne devrait jamais gagner. A suivre. |
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Désolé, j'ai pas beaucoup de temps pour faire un commentaire plus long.
Juste un petit mot pour dire; merci Philippe pour ces photos ! Et merci aussi pour nous offrir la possiblité de voir la tête de Monsieur Molinaro touche pas à mon hamac !
http://barnackla404.blogspot.com/ |
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Philippe, merci pour ces images.
Ces choix de cadrage donnent une force terrible, orientent - ou guident - notre regard vers le drame, l'inquiétude, la gaieté, voire même la légèreté des situations selon l'image regardée. Comme Coignet, j'adore celle des petites filles, cheveux au vent. Une insouciance, la Vie ! Pour ta visite du camp S21, je ne peux qu'imaginer l'horreur, et ton ressenti. Pour la petite histoire : j'ai fait partie, il y a quelques années, du jury d'une thèse de médecine, dont le sujet était la prise en charge des cardiopathies congénitales au Cambodge, grâce à l'aide de médecins et chirurgiens français (ou européens, je ne sais plus), qui aidaient à l'élaboration de cette prise en charge (mise au point des salles d'opération avec les moyens du bord, l'asepsie, la réanimation post-opératoire, etc) et qui formaient les médecins cambodgiens à devenir autonomes pour cette prise en charge. La difficulté énoncée dans ce travail - difficulté toujours actuelle - était de bien "choisir" les enfants que l'on pouvait espérer guérir grâce à une chirurgie simple, faisable sur place, et de ne choisir que ceux-là. Les autres, plus complexes, nécessitant des chirurgies difficiles, multiples, sans espoir de guérison réel, sont encore laissés à l'"évolution naturelle de la maladie", c'est à dire qu'on les laisse mourir chez eux. C'est un choix épouvantable pour nos consciences de français habitués au luxe et à la débauche de soins, mais c'est, à la lecture de ce travail, le seul moyen, pour ces pays, d'avancer dans le domaine de la santé publique. Dans l'introduction de la thèse, une description de l'état de la médecine à la chute des Khmers Rouges était faite : tous les médecins cambodgiens - à l'exception d'une cinquantaine seulement - avaient été exterminés. Plus de médecin, plus de médecine, plus de soins dans un pays exsangue. Et donc tout à rebâtir, de zéro. |
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Marielle, merci pour ton message. J'avais aussi été sensible à la problématique du choix des enfants qu'on pourra ou qu'on ne pourra pas traiter. Parfois ils sont acheminés en France pour l'opération mais ça dépend des moyens financiers de l'association.
Voici encore quelques images. Nous avons filmé dans un hôpital où on ne pratique que des accouchements et qui avait été bâti par des religieuses. Il reste une grotte de Lourdes avec une Vierge Marie derrière une vitre. Je n'ai pas manqué de laisser mon esprit divaguer devant ce symbole. Les dieux apparaissent là où ils sont certains d'être reconnus: qu'aurait bien pu aller faire Jésus Christ au fin fond de la forêt équatoriale? Et si la Vierge était apparue à Phnom Penh, qui serait tombé à genoux? Toujours est-il que les Cambodgiens lui font des offrandes bouddhistes et font brûler l'encens devant la statue en espérant que la fumée tournera dans la bonne direction... 
La grotte de Lourdes permet d'abriter une moto. 
L'acteur Patrick Catalifo fume une clope en costume de chirurgien. Rassurez-vous: ce n'est pas du vrai sang... 
Votre serviteur a décidé que malgré le masque on doit sourire au Pays du Sourire. 
Le règlement au camp S21. 
Une ombre, mais pas chinoise. C'est la petite fille que regardent les deux enfants et le petit chien de la photo un peu plus haut. 
Sur la route... A bientôt. |
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Celle de Patrick Catalifo, même si c'est pour de faux, elle est impressionnante car on imagine qu'en fait, la réalité n'est pas loin. Quant au réglement au camp S21, que dire ? On aimerait que ce soit aussi "pour de faux"  |
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Bravo pour vos photos d'enfants au Cambodge car c'est plein de sensibilité Passionné par l'Asie j'adore retranscrire par la photo tout ce que je ressens dans ces Pays lointains où les gens sont si merveilleux
malgré souvent leur pauvreté car ils ont la richesse du coeur. Mon sens de l'observation s'est développé très largement grace à la photo et je suis toujours à la recherche de scénes ou d'images insolites. |
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Voici une série spéciale pour Marielle.
Je fouine dans mes photos et je retombe sur les fichiers de mes photos de tournage au Cambodge. Devant le Centre de Cardiologie à Phnom Penh, le réalisateur Edouard Molinaro et la comédienne Nathalie Quenard. 
Ce Centre de Cardiologie a été construit grâce à des dons français, sur un terrain cédé par le Royaume du Cambodge. 
Le téléfilm que nous tournions raconte l'histoire du Professeur Alain Deloche, cardiologue français, qui est venu donner des conseils techniques aux comédiens pour qu'ils accomplissent des gestes crédibles lors des reconstitutions d'opérations. J'ai déjà passé un peu de temps dans des salles d'opération à l'occasion de tournages de films. Rien à voir avec la réalité... Tout est truqué, mais on insère certaines "vraies images" par ci par là pour faire croire... pour préserver la stérilité du lieu, on est tous costumés et le matériel est désinfecté tant bien que mal. 
Pendant les temps morts, je me suis amusé à sculpter un buste du Professeur Deloche dans de la pâte adhésive... Taille réelle de l'oeuvre: environ 6 cm. 
Heureusement, il ne s'est pas vu... Pour ceux que ça intéresse: http://fr.wikipedia.org/wiki/Alain_Deloche |
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Comme je sauvegardais des milliers de photos sur un nouveau disque dur je suis retombé sur quelques images du Cambodge qui pourraient venir rejoindre ici les précédentes.
Transport d'animaux. Ici: 4 cochons vivants... Une bonne façon de ne pas se faire suivre de trop près. Et pas besoin de klaxon... 
La roue de la fortune, sans la télé. 
Les regards sont tous dans la même direction... Ah si la moto avait aussi des yeux... 
A propos du port du casque... 
Traversée nonchalante du Tonlé Sap. 
Un samedi soir sur la terre. On file par trois. 
Carrosse royal... J'espère retourner un jour au Cambodge! |
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Le film en question est programmé demain sur une chaine française. Avis aux amateurs!
"Les Hommes de Coeur" |
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Merci pour l'info |
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Ces photos de tournage constituaient un joli sujet.
Y en aura-t-il d'autres ? |
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Je l'espère.
Je pars travailler en Egypte la semaine prochaine... |
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