le Pirate Forum
    Une réflexion sans aucun intérêt.

  
Je m'étonne de ce choix qui fut fait de condamner (voir page précédente), par la pose de ce magnifique papier peint, cet espace de rangement, qui plus est en y laissant des livres !
Qui aurait cette drôle d'idée de nos jours ?

Trompe Oeil

  
Pour faire cela bien, rien de tel que de voir ce que font les autres :

à Grasse hier matin :





jolie réhabilitation respectueuse du bâti, pour créer du logement social en centre ancien


à Troyes aujourd'hui :





belle intervention en Secteur Sauvegardé, qui permet à la fois de restaurer avec respect une belle bâtisse XVIe et de créer du logement neuf.

  
Page 2 de ce passionnant sujet, je vous montrais ceci, il y a deux ans et demi :



Il faut être patient lorsque l'on fait ce type d'étude, et, parfois, s'attendre à n'avoir fait que du papier pour les archives.
Cette fois, ce ne sera pas que du papier, et on en parle même aujourd'hui dans le grand journal Vaucluse-Matin :


Entre la rue du Saule et la rue Saint-Lazare, il est une place, dite Place Saint-Véran, qui a vécu divers épisodes. Cette place est en fait un espace vide entre les parcelles bâties dans ce quartier.

Quelques maisons l’occupaient avant les années 80. Suivant une mode nationale visant à aérer l’espace entre les constructions, ces maisons en mauvais état avaient été démolies, sur décision de la municipalité pendant le premier mandat du maire Jean-Claude Andrieu.

Chacun utilisa alors la placette publique à sa façon : passage, endroit pour mettre un banc et regarder les passants. Parfois, les enfants s’en servaient de lieu de retrouvailles, autour de jeux variés.

Du public au privé

Et finalement, la place Saint-Véran a “mal tourné” : les voitures l’ont envahie, les ordures s’y sont accumulées. L’endroit est devenu inutile et sale, dégradant pour le quartier. Les maisons abandonnées restées en place sont devenues lieux de squat. Il fallait prendre une décision quant à l’avenir de cette place.

Le mardi 27 septembre dernier, lors du conseil municipal, il fut décidé que du domaine public, la place Saint-Véran retournerait dans le domaine privé. L’objectif est de réhabiliter le quartier souffrant d’une mauvaise image, en créant des conditions incitant des propriétaires à investir. La Maison de l’Habitat a été investie de la prise en charge des projets, dans le cadre d’une Opération programmée d’amélioration de l’habitat (OPAH).

Les idées n’ont pas tardé : deux petites maisons seront probablement construites et l’espace restant sera divisé en jardins privatifs. Les familles occupant les logements les plus proches seront d’abord consultées. Les jardins leur reviendraient en priorité. Les conditions de vie de chacun en seront plus agréables.

Les travaux commenceront début de 2012. Quelques points restent à définir, quant aux modalités et à la date de début des travaux.

Éliette GIRARD le 15/11/2011

  
Allons-nous pouvoir suivre l'avancée des travaux et des transformations ?
J'espère bien car c'est vraiment très intéressant.
Peut-être Sans doute coignet pourrait-il créer un fil spécial comme celui qui fut dédié à la construction d'un bâtiment d'habitations dans une de ces belles petites bourgades du sud-est ?
:D:
Je mettrais bien un lien vers ce fameux sujet mais je ne le trouve plus :cry:

  
Non, désolé, car lorsqu'on fait ce type d'étude de programmation/planification, il est de règle de ne pas faire ensuite l'architecte.
Cela n'empêchera pas de vous tenir au courant, mais je ne ferai pas de chantier.

Concernant le fil chantier, il est là, ainsi que celui de l'escalier.

Laurent, tu fais un bien beau métier :D:

...et j'avais raté l'histoire du "chantier de Vileneuve" (mais pas celle de l'escalier) que j'ai trouvé un peu long quand même (le chantier, donc) ?
Je m'interroge aussi sur l'utilisation de "briques" en béton: cela doit être plus long à poser et beaucoup plus cher que des murs préfabriqués d'un seul tenant? quel est donc l'intérêt de ce choix?
Le résultat est impressionnant de par l'harmonie qui s'en dégage et sa parfaite intégration avec l'ancien. Reste à observer ce que va donner le "ciment humain".

  
J'espère qu'il est prévu de la vigne.

"Quand tu ne ris pas tu ne vis pas"

  
Orville : tout se finit toujours avec des bouteilles !

Solange : ces briques de béton sont des blocs d'agglomérés de ciment, appelés familièrement "agglos" sur les chantiers.
Pourquoi les utiliser ? Parce que c'est le matériau de loin le moins cher en France, tout bêtement.
Lorsqu'on le peut, je préfère largement utiliser des briques de terre cuite : c'est plus léger, plus facile à travailler, meilleur du point de vue thermique.
Mais la France, depuis les années d'après-guerre, a favorisé l'industrie du tout béton.
Dans certaines régions, on utilise plutôt la brique, car de solides industries de terre cuite de construction sont traditionnellement implantées, comme dans le nord, et le sud-ouest. Du point de vue de l'aspect final, cela ne change rien, car il s'agit de briques creuses à peu près du même format, faites pour être enduites.
On utilisera probablement de plus en plus la brique, car c'est actuellement encouragé par le fameux "Grenelle de l'environnement", en raison de ses meilleures performances thermiques. Ce projet est ante-grenelle.

Tu remarqueras que le rez-de-chaussée partiellement enterré est réalisé en béton coulé en place, appelé béton banché (les plaques qui servent à le mouler s'appellent des banches). Il y a deux raisons à cela : ce niveau porte l'ensemble du bâtiment, et doit aussi résister à la poussée des terres ; de plus, la trame porteuse est en partie différente de celle des étages, car elle sert à recevoir des voitures et des caves. L'utilisation de béton armé rend les choses plus aisées à réaliser. L'autre raison est esthétique : le soubassement visible a été coulé en place d'un seul bloc, avec un béton dont la teinte est celle du sable de la région, conservé brut sans enduit.

Dans les étages, l'ossature de béton armé est légère, et ne comporte que quelques raidisseurs : l'usage du béton peut être très réduit, et une maçonnerie traditionnelle est largement suffisante, et plus économique. De plus, une maçonnerie traditionnelle de petits éléments hourdés au mortier vieillit mieux (quelque soient ces éléments, pierres, briques ou "agglos", et, éventuellement, se modifie mieux, si d'aventure, plus tard, on souhaitait modifier le bâtiment (créer des passages dans un mur porteur par exemple). Dernière raison enfin, une maçonnerie d'éléments creux est plus légère qu'un mur de béton armé.

Tu fais allusion à l'usage non de béton banché coulé en place, mais de murs préfabriqués d'un seul tenant ; la préfabrication n'est rentable que lorsque des éléments issus d'un moule peuvent être réutilisés plusieurs fois, car on rentabilise le moule qui doit être créé sur mesure en usine avant que les éléments soient livrés sur le chantier. Ces moules sont coûteux, les pans de murs préfabriqués devant comporter les emplacements des fenêtres, leurs appuis, les profils latéraux et horizontaux permettant l'assemblage, etc. Ils peuvent être rentables dans de grandes opérations comportant des trames constructives répétitives, ce qui n'est pas du tout le cas ici.
En revanche, nous avons utilisé des planchers préfabriqués, dont l'on voit la livraison et le positionnement à la grue sur certaines photos du chantier. Ceci était intéressant car il était possible, contrairement aux façades, de produire des éléments répétitifs, d'autant plus que les planchers sont les mêmes, avec les mêmes portées d'un étage à l'autre. Dans les zones de raccordements complexes, on coule sur place les raccords, avec des coffrages sur mesure construits sur le chantier.

Mais tu auras remarqué que l'escalier a été coulé en place, et non préfabriqué comme on le voit sur de nombreux chantiers.
Lorsqu'ils le sont, c'est généralement parce qu'ils sont répétitifs, ou même, issus d'un catalogue d'usine.
Ici, nous avons voulu un escalier dessiné spécifiquement pour le bâtiment et l'ambiance de la cage d'escalier, pas seulement un truc avec des marches. Comme il est non seulement sur mesure, mais pièce unique, il était plus économique de l'exécuter sur place, que de l'amener en convoi spécial depuis une usine de préfabrication.

Et la terre banchée ?

http://www.meda-corpus.net/frn/portails ... 08_MED.PDF

http://www.asterre.org/spip.php?article62

Les murs de notre maison normande en sont une variante, ainsi que le mur entourant le terrain.

  
La terre banchée est un très intéressant matériau.
Pas mal d'expériences récentes ont été faites, tant en terre banchée qu'en brique de terre crue compressée.

Pour construire du logement social et l'équiper correctement, ce n'est pas vraiment possible en raison des coûts.

Pour ces techniques de construction traditionnelles, une bonne référence… :huhu:
La maison ancienne, chez Eyrolles


:rollr:

Dans la même collection, Terre crue, de Bruno Pignal est très bien fait.
  • Message par Jul59, mercredi 11 janvier 2012 à 9h58
    citer

Je viens de m'enfiler les six pages et je peux maintenant le dire : J'aime le pourri.

Oui, bon, dit comme ça, ça fait bizarre. J'ai spécialement beaucoup aimé les photos de coignet montrant des lieux abandonnés. Ce genre de choses me fascine, et s'il y a un plus vaste topic à ce sujet, je serais heureuse de voir ce que vous proposez !
« - Voulez-vous me prendre en photo avec mon chapeau ? - Ce serait plus facile avec un appareil photo ! »
Philippe Geluck

  
Merci !

Presque tout est là.

J'avais aussi créé un autre fil, assez proche : indiscrétions.
    L'autre marque rouge

  
Je remonte ce fil qui vient comme en écho au sublissime fil d'à côté
Durant toute mon enfance j'ai entendu parler de ce site qui donnait du travail à une grande majorité de femmes et d'hommes de la région. Grande fierté locale qui vit sa renommée s'étendre au monde entier. Les ustentiles de la "marque rouge" emplissaient peu à peu les étagères des meubles de cuisine et rares étaient les fêtes des mères qui ne se voyaient accompagner du nouveau robot censé rendre la vie plus belle à la ménagère, qu'elle ait plus ou moins de 50 ans !
Le temps a passé et la mondialisation avec ... ou dessus ? Une grande partie des batiments a été rasée et les reflexions ne finissent de tourner en rond afin de savoir s'il faut "réhabiliter le site historique" en créant une sorte de "musée local à la mémoire des Moulinex", ou s'il ne vaut mieux pas tout raser et s'ouvrir vers l'avenir. Dans un cas comme dans l'autre les finances n'existent pas.
Je n'ai pas osé m'aventurer sur le site et d'ailleurs c'était la première fois que je m'en approchais de si près. Un terrible silence règnait et j'essayais d'imaginer la ronde des cars qui venaient déposer les ouvières venues de tous les petits villages entourant la ville...


  
Non, mon goût pour l'activité en secteur "pourri" n'a pas tari.
Je ne montre pas tout par pudeur…

Cette nuit, un violent orage a secoué le secteur de mes prochains méfaits.
Venant cet après-midi compléter mes relevés, et faire les photos nécessaires, j'ai constaté que le troisième étage avait décidé de rejoindre le deuxième…







  
voilà de quoi occuper un architecte :roll:
est-ce toujours sur le secteur de Carpentras?

  
Oui, toujours.
J'y travaille depuis 15 ans, d'abord un projet urbain, puis une ZPPAUP et des études détaillées d'îlots, puis un PNRQAD (ce dernier pas étudié par moi), puis maintenant, dernier stade opérationnel pour certains îlots, dont les chantiers devraient commencer rapidement.
Tout ceci est de très longue haleine... mais rassurez-vous, des réhabilitations ont déjà été menées, même s'il en reste encore pour quelques années.
Cet immeuble effondré cette semaine fait partie de la série photographiée en début de ce sujet, il y a 3 ans et demi. Ces délais de mise en place sont impressionnants, et cela l'est plus encore si l'on songe qu'ils sont inhabités depuis 25 à 30 ans dans les rez-de-chaussées, plus encore dans les étages, et que l'opération qui va être menée l'an prochain a été décidée lors de mon étude de 1997...
C'est trop long, mais, même avec les divers programmes d'aide depuis ces dernières années, dont le dernier PNRU, les crédits manquent pour tout réaliser aussi rapidement que cela serait nécessaire.

lien à visiter comportant en photo la première réalisation, création d'une place publique en 2001-2002.



Le bâtiment rouge était plus fatigué, mais bien plus beau...
Problème de coût en partie, bien sûr, mais aussi de sensibilité des intervenants, décideurs, investisseurs, architectes, entreprises.
Comment réhabiliter en évitant de faire du disney TM ?

Ce commentaire fait, je suis très content de cette place publique. Peut-être en posterai-je des photos.

Cette page de 2011 dit "13 ans" et j'ai écrit "15 ans" : je suis intervenu en 1997 avant la convention d'aménagement de 1998, en ayant établi le programme.

  
J'aime beaucoup ce travail de rénovation ... lorsque cela est possible quoi de plus beau

  
Alors je continue le catalogue…



    plus aristocratique

  
J'ai eu l'occasion, lundi, de faire connaissance avec un autre type de bâti en déshérence dans un centre ville, beaucoup moins vernaculaire.

vue sur cour,




la salle du premier étage… :gaga:





  
C'est toujours un plaisir de participer à ces visites clandestines de lieux abandonnés
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Il y a -1914 jours payés jusqu'au 31/12/2018
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