Oui, Édouard H., et ceci, ainsi que le niveau bizarre de ce plancher par rapport à ceux des immeubles voisins, m'a donné envie de sonder pour vérifier.
Au premier étage, le plancher a été rehaussé, ainsi que l'appui de baie, sans modification du volet !
Je voulais voir si le plancher et l'appui du second étage auraient aussi été rehaussés, hypothèse hautement probable.
Les risques sont tout à fait limités !
Je le fais moi-même car cela évite de chercher une entreprise avec laquelle il faudrait passer un marché juste pour cela : complexe, long, et inutile.
Le but de l'étude en cours sur cet ensemble d'immeubles, dont les étages sont vacants et en semi-ruine depuis 30 à 40 ans, et les commerces depuis 10 ans ou moins…, et de faire une recomposition d'ampleur, permettant de créer des logements neufs, et de nouvelles emprises commerciales, en regroupant l'ensemble autour d'une seule cage d'escalier.
En effet, ce type de maison de ville comporte un commerce au rez-de-chaussée et un logement sur deux ou trois niveaux accessibles seulement par un escalier étroit distribué par le commerce.
Pour les besoins d'un commerce "moderne", les emprises commerciales de ces bâtiments sont beaucoup trop étroites, et aucun commerçant, de nos jours, ne souhaite habiter au-dessus de son commerce. C'est la raison pour laquelle les étages ont été abandonnés avant les rez-de-chaussées, les commerçants dès les années 1950 déménageant en banlieue ou à la campagne, tout en continuant à utiliser le commerce, laissant souvent les étages totalement à l'abandon, sans entretien.
Dans les années 1990, les exploitants de ces petites emprises aux rez-de-chaussées d'immeubles vétustes et insalubres, prennent leur retraite, et ne trouvent pas repreneur : l'ensemble est abandonné et se dégrade.
Ce scénario est courant dans toutes les villes moyennes.
Ici, la Ville rachète tout ce qui a été identifié comme ne pouvant être réhabilité par initiative privée, et organise des opérations de remembrement et regroupement, sur la base d'études à la fois struturelles (est-ce que les immeubles tiennent debout et sont-ils réhabilitables), patrimoniales (y-a-t-il des éléments particulier à protéger), géométrique (peut-on y mettre ce qu'on souhaiterait, soit des logements aux normes, confortables et lumineux, et des commerces correspondant aux besoins d'aujourd'hui), et financières, bien entendu.
Sur cet ensemble de cinq bâtiments, le projet consiste en la création d'une cage d'escalier commune pour distribuer l'ensemble des étages indépendamment des commerces, en la création d'emprises commerciales regroupant deux ou trois des anciennes emprises, le tout dans le respect de la physionomie de la rue.
Pour ce faire, j'aurais souhaité baisser le plancher de l'immeuble sondé ce matin pour qu'il soit à même niveau que celui de ses voisins. Pour celà, dans ce secteur protégé, pour le proposer à l'Architecte des Bâtiments de France, il est mieux qu'il y ait une raison historique. Ce que j'ai vu en faisant ce sondage va nous permettre de le faire.
Voilà ce qu'on peut en dire de manière très très condensée.