coignet a écrit :
Jacques, Pote, je pense qu'il ne suffit pas d'être à la barre et de gouverner tranquille, mais qu'il faut donner du sens à l'action, car contrairement à Paga, je suis persuadé qu'il ne s'agit pas que d'être un bon capitaine dans la tempête, mais que l'action doit comporter du sens issu d'une réflexion collective.
L'action sarkozienne est petit à petit apparue vide de sens, relayée par un entourage aux ordres particulièrement arrogant, pendant que le débat sur le sens de l'action politique avait publiquement longuement lieu à gauche pendant les primaires.
Ce mode de pensée ne concerne qu'une petite minorité de l'électorat.
La majorité songe à ses intérêts à court terme, par nécessité ou par égoïsme.
Par ailleurs les imprévus de l'histoire, par nature contingente, s'impose aux gouvernants.
Dans ce contexte, s'attacher de trop près "au sens de l'action" peut vite déboucher sur de l'idéologie pure dénuée de tout pragmatisme, une totémisation de principes sans objectifs (en vrac les 35 heures, la baisse des charges ou des impôts, l'arrêt du nucléaire, la diminution - ou l'augmentation - du nombre des fonctionnaires, la dérégulation, ...), car il faut bien incarner "le sens de l'action" dans l'espace public, sous une forme sacrificielle de préférence.
Je connais particulièrement bien deux dossiers qui illustrent cela, la politique environnementale et la politique énergétique.
Et je n'aborde pas la question de la décentralisation, qui complique encore le tableau.
Pour une réflexion de fond je conseille
cette émission de Canal Académie sur Bergson et Jaurès encore en téléchargement libre pour quelques jours. Un peu long mais passionnant, l'optimiste de gauche vs le pessimiste de droite...