le Pirate Forum

  
Puisque c'est ouvert à d'autres suggestions (et pas seulement 5...), voici les films que je rajouterais... (sans en enlever aucun précédemment cité par :pic , en particulier l'Île nue - quelle merveille !!!)
En vrac, aussi, selon la beauté plastique de l’œuvre, son message, ou simplement l'impression forte, ou amusée que le film m'aura laissée:

La trilogie d'Apu de Satyajit Ray
Johnny got his gun de Dalton Trumbo
La Grande Illusion et Partie de campagne de Jean Renoir
Les enfants du paradis de Marcel Carné
Docteur Jivago de David Lean
L'évangile selon Saint-Mathieu, Médée, et le moyen métrage La Terre vue de la Lune de Pier Paolo Pasolini
Le septième sceau d'Ingmar Bergman
La leçon de piano de Jane Campion
Sur la route de Madison de Clint Eastwood
Bagdad Café de Percy Adlon
Quand Harry rencontre Sally de Rob Reiner
On connait la chanson d'Alain Resnais
8 femmes de François Ozon
Breaking the waves de Lars von Trier
Excalibur de John Boorman
Les lumières de la ville de Charles Chaplin
D'actualité électorale: Le nom des gens de Michel Leclerc
D'actualité humaine : Et maintenant, on va où ? de Nadine Labaki

_________________
Argh, j'ai tourné la page !!
    sélection présidentielle de films

  
comme cela me vient à l'esprit

Barry Lindon de Stanley Kubrick
Manhattan de Woody Allen et tous les autres films de Woody Allen
Série noire d'Alain Corneau avec Patrick Dewaere
Aguirre ou la colère de Dieu de Werner Herzog
Taxi Driver de Martin Scorcèse
La femme d'à côté de Truffaut
Rocco et ses frères de Visconti
Certains l'aiment chaud de Billie Wilder
Max et les ferrailleurs de Claude Sautet avec Romy Schneider
Le mauvais fils de Claude Sautet avec Patrick Dewaere
Les demoiselles de Rochefort de Jacques Demy
Fenêtre sur cour d'Hitchock
La Dolce vita de Fellini

et bien d'autres encore :lol:

  
Macunaïma de Joaquim Pedro de Andrade
Scène de chasse en Bavière de Peter Fleischmann
Mr Freedom de William Klein
Dr Folamour de Stanley Kubrick
Johnny got his gun de Dalton Trumbo
Oedipe Roi et La Ricotta de Pasolini
Jour de fête de Jacques Tati
Roma de Fellini
La nuit des morts vivants de George Romero
les Buster Keaton.

Et c'est tout :kl:
"Quand tu ne ris pas tu ne vis pas"

La Règle du Jeu de Jean Renoir

  
Il n'y a presque pas de recoupements dans ces listes des piratiens !
L'avez-vous fait exprès pour compléter la liste, ou nos tops sont-ils sans intersection ?

  
Pour ma part, j'ai ajouté.

(je remarque le recoupement de Johnny got his gun avec Orville - pourtant, il n'y est pas question de rire...)
Dans l'ensemble, la vidéothèque pirate a déjà fière allure !

  
Les panneaux sont prêts.



  
coignet a écrit :
Il n'y a presque pas de recoupements dans ces listes des piratiens !
L'avez-vous fait exprès pour compléter la liste, ou nos tops sont-ils sans intersection ?


Je n'ai vu que peu de tous les films cités, je compte une douzaine, de mémoire...
Quelqu'un qui fait des images ne peut pas être rassurant
Raymond Depardon, Errance

Flickr

  
coignet a écrit :
Il n'y a presque pas de recoupements dans ces listes des piratiens !
L'avez-vous fait exprès pour compléter la liste, ou nos tops sont-ils sans intersection ?


Pour ma part, je n'ai pas tenu compte des films cités.
    Toujours en retard pour les élections...

L'amant (M. Duras)
Cria Cuervos (C. Saura)
Persona (I. Bergman)
La 317ème section (P. Schoendoerffer)
Out of Africa (S. Pollack)
The crying game (N. Jordan)
Nathalie Granger (M. Duras)
Etreintes brisées (Almodovar)
Mulholland drive (D. Lynch)
Le mépris (Godard)
In the mood for love (Wong Kar-Wai)
Blow-up (M. Antonioni)
Respiro (E. Crialese)
Paris, Texas (W. Wenders)
Sur la route de Madison (C. Eastwood)
Wild side (S. Lifshitz)
Eyes wide shut (S. Kubrick)
Jules et Jim (Truffaut)
Un carnet de bal (J. Duvivier)
Annie Hall (Woody Allen)
Parle avec elle (Almodovar)
Under Fire (R. Spottiswoode)
Romance X (C. Breillat)
Contes moraux, contes des 4 saisons (E. Rohmer)
Pretty woman (G. Marshall)
Blade runner (R. Scott)
Tout le plaisir est pour moi (I. Broué)
Un thé au Sahara (J. Malkovich)
La gloire de mon pére/ Le château de ma mère (Y. Robert)
La fille du puisatier (M. Pagnol)

Beaucoup de ceux déja cités aussi et ceux que je n'ai pas en tête et que j'ai le plaisir de retrouver de temps en temps.

...et je ne sais toujours pas pour qui voter :oops:

  
On retrouve dans ta liste le film d'Isabelle Broué : veux-tu être mon premier ministre ?
Je peux te garantir que tout le plaisir sera pour moi.

  
Solange a écrit :
...et je ne sais toujours pas pour qui voter :oops:

Et en quête de voix, coignet lui fait des propositions pré-électorales tout à fait grossières:
veux-tu être mon premier ministre


Pour se décider, il y a mieux : un comparateur de programmes très bien fait.
Pour ma part, j'ai choisi après la lecture comparée de certains des programmes ainsi présentés.

  
marielle a écrit :
Pour ma part, j'ai ajouté.

(je remarque le recoupement de Johnny got his gun avec Orville - pourtant, il n'y est pas question de rire...)
Dans l'ensemble, la vidéothèque pirate a déjà fière allure !


Cela me fait penser que je devrais apprendre le morse, ça peut toujours servir.
"Quand tu ne ris pas tu ne vis pas"

En fait, Laurent, je te verrais plutôt comme mon ministre de l'aménagement du territoire (urbanisme, patrimoine, logements sociaux, ruralté, ...) et lorsque je considère ces catalogues d'annonces et de mesurettes plus ou moins démagogiques où je ne distingue aucune vision pour la France et sa place dans ce monde si bouillonnant et exigeant, je suis consternée.
Par contre, oui, on pourrait se construire un(e) canditat(e) acceptable à partir d'éléments pris chez les uns et les autres.
Si l'on fait abstraction de nos quelques intérêts personnels, qui n'ont guère de place dans une telle élection, force est de constater que seuls les candidats de l'UMP et du PS sont en mesure de "diriger" les affaires. Avec Sarko, on prend les mêmes et on recommence ; avec Hollande, très pénalisé par son image de "mou", c'est le retour à un renforcement bureaucratique de l'intervention de l'Etat dans tous les domaines: très sympathique dans le contexte d'une gestion municipale mais bien mortifère pour notre pays dans le monde d'aujourd'hui.
Conclusion: j'aurais du me présenter :kl:

  
Solange écrit :
force est de constater que seuls les candidats de l'UMP et du PS sont en mesure de "diriger" les affaires

Bien sûr, et c'est bien là le problème de ce genre d'élections.
C'est un des seuls moments où les "petits" candidats ont l'occasion de se présenter et de défendre leurs idées, mais sans aucune chance d'obtenir quoi que ce soit.
Est-ce pour ça que d'autres pays (comme l'Angleterre ou les USA) limitent les participations aux deux seuls gros partis ? ça doit avoir un intérêt, notamment de ne pas perdre de temps (et d'argent ?) pour entendre les élucubrations de certains à même hauteur que ceux qui ont la capacité de tenir les rennes du pays. Je trouve néanmoins ce genre de choix limité extrèmement réducteur, blanc/noir, gauche/droite, oui/non.
On ne peut pas être d'accord avec l'ensemble de propositions d'un seul candidat. L'utopie serait de créer notre candidat idéal ( :pic ) - mais à moins d'une révolution, nous ne resterions que du côté des "petits candidats sans espoir".
On peut aussi choisir de voter pour celui (celle) qui regroupe le plus d'idées que l'on souhaite voir défendues - même si les chances du (de la) candidat(e) d'être aux affaires est nulle.
C'est ce que je ferai au premier tour.
  • Message par HB, mercredi 18 avril 2012 à 12h34
    citer

  
C'est ce qui s'est passé en 2002, non ?

  
Solange a écrit :
En fait, Laurent, je te verrais plutôt comme mon ministre de l'aménagement du territoire

Heaven :!:
Sic transit gloria pirati : me voici destitué, rétrogradé, avant même d'être élu.


Concernant le rôle de l'État dans l'aménagement du territoire, deux écoles s'affrontent : celle qui souhaite que l'État aille au devant des problèmes, et celle qui pense qu'on les réglera tant bien que mal lorsque la situation sera perdue.
La couleur politique n'est pas nécessairement celle que l'on pourrait attendre, car c'est par exemple Jacques Chirac qui a créé le dispositif ANRU/PNRU en 2003, mettant en place des structures de réflexion et des financements sans précédent pour la rénovation des quartiers anciens dégradés.
Il n'est ainsi pas si évident que le rôle prépondérant d'une administration d'État serait le fait de la gauche.

L'explosion urbaine et la croissance accélérée génèrent des déplacements massifs de population en même temps que de la ségrégation, créant de nouveaux quartiers en même temps que d'autres sont abandonnés, ou investis par d'autres types de populations.
Ces mouvements génèrent de la ségrégation. L'organisation administrative du pouvoir local la renforce, les municipalités pouvant, par leurs programmes, déterminer en partie le standing moyen de leurs futurs administrés.
C'est l'une des raisons de la création des communautés de commune, pour défragmenter la décision, et réduire le pouvoir local sur de micro-territoires.
Mais dans de nombreux cas, en particulier en zone rurale, la loi du 16 décembre 2010 portant réforme des collectivités territoriales réduit la démocratie locale. Elle est néanmoins en continuité avec 50 ans de réflexion ouverte et constructive à ce sujet, depuis la création des districts (loi de 1959), passant par les communautés urbaines de 1966, les lois de décentralisation, les communautés d'agglomérations de 1999 (loi dite Chevènement), et la loi SRU de décembre 2000.
Prévoir et réglementer, en un mot planifier, sont indispensables, mais que cela soit fait par des agences publiques n'est malheureusement pas nécessairement gage de haute qualité, comme nos principaux quartiers et villes nouvelles d'après-guerre nous le montrent de manière trop éclatante.

Je serais bien embêté si j'étais ministre de l'aménagement du territoire. Le premier acte serait peut-être de financer des missions d'analyse de ce que font et ont fait nos voisins anglais et allemands, ainsi que ceux du nord de l'Europe, Hollande, Danemark, Suède, etc.
Car dans les faits, la situation française est en théorie l'une des plus enviables : un État fort qui a abandonné l'interventionnisme direct, une démocratie locale active, des financements non négligeables, donnant pourtant l'un des résultats paysagers et urbains les plus médiocres.

Le principal problème ne serait-il pas culturel ? Des élus insuffisamment formés à ces problèmes, une administration régalienne souvent de très haut niveau (1), mais aussi fort hétérogène (2), des administrations territoriales parfois très développées, mais aussi souvent presque inexistantes, trop souvent au service direct du politique ; et également, un niveau de savoir faire moyen des professionnels très insuffisant.

Mon programme :
  • de la culture, encore de la culture, former les responsables auprès de nos grands voisins ;
  • réformer les écoles d'architecture pour en faire de vraies écoles de projeteurs efficaces, à l'image des écoles autrichiennes, allemandes, et aussi souvent italiennes ;
  • des écoles d'urbanisme séparées des écoles d'architecture (à l'image des excellentes écoles de paysage), basées sur l'exercice du projet et l'étude de l'histoire de l'aménagement, écoles pouvant passer des accords avec les écoles d'architecture, pour créer des "passerelles" à destination de leurs étudiants.
    Aujourd'hui, les organismes donnant des formations d'urbanisme sont épars, et souvent liés à des spécialisations de l'université ou de l'institut qui les accueille : droit, économie, géographie. Ces urbanistes ne sont pas des projeteurs, ils n'ont pas de culture architecturale.
    Quant aux architectes, ils sont formés pour voir le projet urbain comme un grand projet d'architecture ; mais ce n'est pas si simple, car on ne fait pas Versailles tous les jours.
  • mener une réflexion en profondeur sur les leviers utilisés en aménagement, en particulier en quartiers difficiles : quel équilibre entre les aides diverses aux particuliers et aux entreprises (défiscalisation, zones franches urbaines, etc.), et le pilotage plus ou moins directif de la collectivité pour s'assurer que ces "cadeaux" de la Nation ne soient pas dévoyés ou perdus ?

______________
1. souvent je suis admiratif devant le travail des fonctionnaires de l'État auprès des collectivités.
2. car on peut aussi dans certains cas être littéralement atterré…

Un programme à diffuser et mettre en oeuvre.

  
marielle a écrit :
Est-ce pour ça que d'autres pays (comme l'Angleterre ou les USA) limitent les participations aux deux seuls gros partis ? ça doit avoir un intérêt, notamment de ne pas perdre de temps (et d'argent ?) pour entendre les élucubrations de certains à même hauteur que ceux qui ont la capacité de tenir les rennes du pays...


C'est vrai cette histoire de rennes, pendant ce temps les petits candidats font des lettres au père Noël :D :mask:

Le vrai ridicule de la situation électorale est de faire penser qu'un "programme" peut être appliqué à la façon d'un contrat.

Gouverner c'est vivre dans le risque et le contingent en permanence. Greenspan, pourtant républicain, n'a jamais pardonné à Bush d'avoir essayé de tenir ses promesses dans un contexte défavorable.

Voter pour un petit candidat ne sert qu'à compliquer la tâche de celui qui sera élu.

J'en profite pour revenir aux extrêmes, gauche et droite.

Paga, tu ne dois pas oublier que la violence est depuis fort longtemps dans le camp des fondamentalistes, civils ou religieux, qui fabriquent des différences sur la base des identités, et les exploitent. Breivik, le 11 septembre, ... tout cela c'est de l'extrême droite, avec le racisme, l'antisémitisme, ... Voir aussi ce qui se passe en Hongrie.

Même si elle prône la lutte des classes, l'extrême gauche fonde son action sur la solidarité de condition. Je ne connais pas de skinheads de gauche.

De ce point de vue je ne vois aucune symétrie, mais bien une différence foncière.

Et à propos du cinéma, je n'aime pas trop les vieux films.
Quelqu'un qui fait des images ne peut pas être rassurant
Raymond Depardon, Errance

Flickr

  
Jacques, pote a écrit :
marielle a écrit :
ceux qui ont la capacité de tenir les rennes du pays...


C'est vrai cette histoire de rennes, pendant ce temps les petits candidats font des lettres au père Noël :D :mask:

:marteau:
La prochaine fois, je tenterai de mieux tenir les rênes de mon orthographe débridée...
Je ne crois plus au père Noël.
Mais si voter pour les petits candidats ne sert à rien, si ce n'est compliquer la tâche des gros, qu'on change de système électoral !
(en 2002, je n'ai pas fait partie de ceux qui ont eu des remords au soir du 21 avril)

Jacques, pote a écrit :
...Paga, tu ne dois pas oublier que la violence est depuis fort longtemps dans le camp des fondamentalistes, civils ou religieux, qui fabriquent des différences sur la base des identités, et les exploitent. Breivik, le 11 septembre, ... tout cela c'est de l'extrême droite, avec le racisme, l'antisémitisme, ...
Le communisme et ses très nombreux avatars (Mao, Castro, Cambodge, Albanie, Vietnam, ...) est-il d'extrême droite? Le racisme et l'antisémitisme sont-ils spécifiques des "skinheads"?, de l'extrême-droite? L'islamisme est-il de droite ou de gauche?
    exactement Solange: droite, gauche, qu'est ce que c'est après tout!?
  • Message par paga, jeudi 19 avril 2012 à 4h38
    citer

hédoniste nihiliste
Pour moi tous les extrêmes sont à éviter, religieux et politiques: autant le fascisme, la xénophobie, l'anti-étrange et anti-étranger, TOUT autant que la gauche révolutionnaire, elle aussi extreme, violente et qui elle aussi se fonde, se fédère, contre UN groupe (les "riches", les "banquiers", les "intellectuels", les "bourgeois", faites votre choix).
Notre histoire la plus proche et la plus fraiche dans nos mémoires, espérons le, est plus fortement marquée par les horreurs dites de droite, c'est à dire le fascisme et les régimes qui ont tournés autour (Franco, Pétain, Mussolini) et qui prennent traditionnellement pour cible un groupe ethnique plus ou moins facilement identifiable.
Mais il faut reconnaitre que c'est aussi ce qui nous touche le plus parce qu'on y a joué un role (en tout cas nos proches, grand parent, oncles, tantes, car tout les Francais n'ont pas été des "justes" ou des résistants, les parti communiste inclus, tout comme tout le monde n'a pas collaboré mais tout de même assez pour que ça laisse des traces...)
Et depuis ça, mis à part quelques erreurs/horreurs coloniales, en Europe de l'Ouest on n'a pas connu de près les horreurs des camps Soviétiques et l'absurdité des systèmes totalitaires Chinois de la révolution culturelle, le Cambodge, les Arméniens, et les Russes etc... qui pourtant ont fait autant de morts que ce qu'on attribue aux Nazis, s'il fallait un palmarès ou un barème pour noter l'horreur. Mais à ce niveau la, il n'y a plus de gauche ou de droite, ça ne veut plus rien dire bien entendu. Pas plus que les fascistes ne sont pas des avocats du libéralisme.
Staline, Paul Pot etc. n'étaient pas vraiment des dictateurs "de gauche", qu'est ce que ça voudrait dire exactement: au sens de leur plan économique ou parce qu'ils se réclamaient de Karl Marx au lieu d'Adam Smith? Tous, de droite comme de gauche, font appel aux mêmes pulsions primaires, avant tout l'envie, le désir que tout le monde soit traité pareil, mais seule la gauche donne l'illusion d'un plan où on pourrait de façon viable et à long terme effectivement partager tout en prenant dans la poche des uns pour le mettre dans la poches des autres.
Au final on finit tous au trou et on prend aux pauvres pour mettre dans la poche des pauvres...

:salue :bise:
    extrême gauche française : un peu d'histoire…

  
Je crois qu'il faut accepter l'idée que hors certaines tendances ultra-minoritaires, le français votant extrême-gauche aujourd'hui n'est pas un partisan de Pol Pot.

Extrême gauche française : un peu d'histoire…  :vuz:

Les Internationales
Il y a deux grandes tendances dites d'extrême gauche en France : celle issue de la 3e Internationale née de la Révolution Soviétique en 1919, et celle issue de la 4e Internationale, dite trotskiste, fondée en 38 par Trotski lui-même.
On peut citer aussi, bien que beaucoup plus minoritaire et aujourd'hui sans héritiers (hors des nostaliques du PC albanais), les maoïstes.

La deuxième Internationale est l'actuelle Internationale Socialiste à laquelle adhèrent les réformistes comme le PS français, le SPD allemand, les travaillistes anglais, etc.

Les représentants français
En France, les partis issus de la quatrième Internationale sont Lutte Ouvrière (LO) représentée longtemps par Arlette Laguillier, feue la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR) dirigée par Alain Krivine, et presque feu le Parti ouvrier indépendant (POI) (Daniel Gluckstein, représenté aux dernières élections par Chivardi).
Ce dernier a changé plusieurs fois de forme : d'abord PCI (Parti Communiste Internationaliste fondé par Lambert), puis Mouvement pour un Parti de Travailleurs (MPPT dans les années 80); puis Parti des Travailleurs (PT), et maintenant POI.

Ces partis trotskistes se détestent…
Ils n'ont en commun que d'avoir une idéologie de base communiste, en rupture avec Staline et l'URSS.

LO est une organisation relativement sectaire, qui pratique le secret : militants avec un pseudo clandestin par exemple, et on ne sait pas vraiment qui dirige. Il y a peu de militants, mais Arlette Laguillier a bénéficié d'une sympathie publique qui lui a fait avoir des scores aux élections sans grand rapport avec son influence politique relativement nulle.

La LCR a été le mouvement le plus visible et le plus actif.
Ils regroupaient beaucoup d'étudiants, et militaient pour des actions radicales. Ils ont souvent soutenu le terrorisme (Action Directe, Rote Armee Fraktion).
Ils ont tenté, avec Besancenot comme porte-parole, d'avoir une audience plus large, et une image plus sage, moins "casseur", plus ouvrière.
C'est dans ce but qu'a été créé le NPA, qui se déclare "anticapitaliste" mais non trotskiste, espérant ratisser plus large.

C'est le problème de ces petits partis : avoir des militants et grossir. Alors il y a régulièrement des tentatives de monter des mouvements différents qui se veulent ouverts à toute sensibilités de gauche radicale non PS et non PC.
Avec son MPPT (voir ci-dessus) dans les années 80, l'OCI de Lambert avait tenté la même chose : rameuter des déçus du PS, des fâchés avec le PC et son attitude stalinienne, etc.)

Aujourd'hui, on pourrait dire que le NPA essaie de faire oublier une certaine violence de la LCR, et de présenter un visage moins dogmatique, espérant rassembler dans une période d'inquiétude et de montée du chômage.
Ils espèrent faire venir à eux des jeunes et des ouvriers qui ne savent même pas qui est Trotski.
Si Besancenot semblait capable de relever le défi, Poutou échoue manifestement.

Militantisme et entrisme
Les partis Trotskistes se sont distingués aussi par leur attitude tranchée autour de l'idée d'entrisme, et de la notion de militant.
Ceci est à l'origine de plusieurs scissions, qui ont chacune eu un représentant français :

1. Les pablistes autour de Michel Pablo : voulaient pratiquer l'entrisme des partis staliniens pour les modifier de l'intérieur, aussi bien en URSS qu'en Europe. La LCR en France représentait cette tendance.

2. Les lambertistes souhaitaient s'allier avec les Partis Socialistes démocrates et participer au pouvoir avec eux. Ils se sont déchirés sur cette question, lorsqu'une grande partie d'entre eux a démissionné pour rejoindre le PS de Mitterrand : Cambadelis en vient, ainsi que Mélenchon.
D'autres ont pratiqué un "entrisme" au PS ; parmi les plus connus, Lionel Jospin, qui a adhéré aux deux partis, étant au PCI de manière clandestine lorsqu'il était premier secrétaire du PS dans les années 80.
Actuellement, en tant que parti, ils sont relativement invisibles ; ils sont assez présents dans le syndicat CGT-FO (qui est issu d'une scission en 1947 d'avec la CGT "normale", qui comporte essentiellement des communistes du PCF).

3. Lutte Ouvrière est issue d'un mouvement créé en 1939, plusieurs fois fermé puis recomposé, qui donne en 1968 le mouvement actuel. Leur particularité est de vouloir être uniquement un parti ouvrier, alors que les deux autres cherchent à avoir avec eux des étudiants, des intellectuels.

Aujourd'hui
Aujourd'hui, la 4e Internationale (trotskiste) peut être considérée comme presque morte.
La 3e (stalinienne) est moribonde.

PCI => OCI => MPPT => PT => POI - Pas de candidat en 2012.
LO - Candidate 2012 : Nathalie Arthaud.
LCR => NPA - Candidat 2012 : Philippe Poutou.
PCF - dissous dans le Front de Gauche - Candidat 2012 : Jean-Luc Mélenchon.

Le Front de gauche tente un mariage entre les déçus de l'aile gauche du PS, les nostalgiques du PCF, et les autres.

Il manque, à mon avis, une claire lecture publique de ses positions par rapport à ce que fut l'histoire de l'extrême gauche, et les références faites encore à certains états totalitaires, ou au mieux, semi-totalitaires, si elles servent à attirer un certain électorat à qui il faudrait faire croire qu'un peu de brutalité soulagera leurs souffrances, posent le problème de l'absence de clarification d'une grande fraction de l'extrême gauche par rapport à son passé.
Ceci vaut aussi pour l'héritage communiste, le PCF étant héritier d'un parti qui a longtemps été totalement corrompu, de deux manières au moins :
- politique, en refusant toute lecture critique de ce qui se passait dans les partis frères au niveau international ;
- financière, en développant un grand réseau de corruption pour alimenter le parti (remarquez que cela était fait avec beaucoup de discipline, les détournements de fonds n'ayant pratiquement jamais été faits pour enrichir des hommes, mais seulement le parti).
De nombreux bureaux d'étude du bâtiment et des travaux publics ont participé à l'évaporation de fonds au travers des marchés publics, comme par exemple le BERIM (fondé par feu Raymond Aubrac).

La lecture qu'on peut en avoir est d'autant plus complexe que de nombreux élus communistes sont sincèrement démocrates et dévoués.

**
*
Bientôt, l'extrême droite en France

:kl:
Pendant ce temps, les colleurs d'affiche agissent.

  
Solange a écrit :
Le communisme et ses très nombreux avatars (Mao, Castro, Cambodge, Albanie, Vietnam, ...) est-il d'extrême droite? Le racisme et l'antisémistisme sont-ils spécifiques des "skinheads"?, de l'extrême-droite?

Non, je ne pense pas qu'on puisse dire que ces avatars communistes soient d'extrême droite, ils sont à l'évidence d'extrême-gauche.
Le fait qu'ils soient meurtriers et liberticides ne suffit pas à les classer dans le même panier ; de la même manière, l'antisémitisme est en effet plutôt d'extrême droite. C'est un constat historique, même si on peut observer, très à la marge et de manière non significative, un certain anti-sionisme teinté d’anti-sémitisme dans certaines mouvances de la gauche actuelle.
Ses théoriciens Drumont et Maurras sont évidemment de droite, même si l'on peut considérer que l'ensemble de la société française du début du siècle est plutôt anti-sémite, comme le personnage du juif de La Grande illusion de Renoir le montre fort bien : il est présenté comme affable et sympathique, apprécié par ses compagnons, mais le fait qu'il soit juif lui colle à la peau, et son personnage porte tous les attributs des préjugés anti-sémites les plus délirants et éculés dans l'entre-deux-guerres : sa famille fraîchement immigrée de l'est dans la pauvreté est devenue en l'espace d'une génération une sorte de famille Rothschild, banquiers possédant de nombreuses propriétés foncières ainsi que des titres de noblesse achetés…

L'extrême gauche tant totalitaire que démocrate s'est distinguée par l'idée du progrès, de l'égalité, et de l'internationalisme, dussent-ils être imposés par la force. La confiscation du pouvoir par une caste ou un homme est faite dans un but de progrès, même lorsque ses buts et ses moyens sont délirants et meurtriers.
L'extrême-droite (ou droite radicale) s'est quant à elle toujours exprimée dans l'idée du repli, vers un "avant", vers l'entre-soi, dans les frontières, vers l'origine biologique, qui voudrait que les groupes humains fonctionnent comme les meutes d'animaux : non miscibles, sur des territoires délimités.

Certes, il existe des passerelles sémantiques diverses ; le nazisme généralement considéré comme d'extrême droite se disait socialiste, et depuis une dizaine d'année, le FN se plait à se dire national et social.
De même, et peut-être est-ce lié au fait qu'il est des personnalités avant tout attirées par l'idée du renversement total de nos sociétés démocrates chrétiennes, certaines sont allègrement passées d'un côté à l'autre, dans le passé comme Pierre Laval, qui est passé du Cartel des Gauches de 1925 au gouvernement de Vichy en 1942, dans le présent comme Alain Soral, passé du Parti Communiste au Front National.

Contrairement à l'extrême gauche qui présente aux élections plusieurs candidats représentant les fractions en présences (divers trotskismes ennemis, et communisme officiel du PCF), l'extrême droite française peine, depuis l'après-guerre, à développer ses micro-courants, qui probablement manquent de militants, mais qui font également peut-être plus peur que l'extrême gauche.

Elle est, elle aussi, très hétérogène, probablement plus que l’extrême-gauche, passant par des mouvements royalistes, nostalgiques du 3e Reich, anciens collaborateurs de la 2e guerre mondiale, catholiques intégristes, mais aussi païens, néo-paganistes…
Le Front National a réussi l'exploit particulier d'arriver à représenter successivement, et parfois conjointement, l'ensemble de ces tendances, qui, à un moment ou à un autre, y sont entrées, pensant semble-t-il être le vrai FN contre les autres, ou espérant le retourner ou le faire évoluer vers leur mouvance. L'incident de la sission de Bruno Mégret semble être pour l'instant sans lendemain.
Depuis une dizaine d'années, ce mouvement, qui fût à un moment surtout proche des anciens collaborateurs, des intégristes religieux, des nostalgiques de la droite radicale de l'entre-deux-guerre, puis ultra-libérale, s'oriente vers une nouvelle position politique nationale socialisante : il défend les services publics, veut nationaliser certains aspects de la vie économique, prétend sauver l'assurance maladie…
La seule constance, après ce grand virage idéologique, se trouve dans le refus de l'étranger qui nous volerait notre pain, la volonté de fermer les frontières, le rejet de la finance internationale.
Il n'est plus anti-sémite (il se contente de faire savoir que telle ou telle personnalité est juive, mine de rien), mais ouvertement anti-islam.

Enfin, ultime essai de ma part de différencier ces extrêmes : l'extrême-gauche prétend défendre le pauvre et l'opprimé contre ceux qui confisquent le pouvoir, la bourgeoisie, les possédants ; il s'agit d'une lutte des classes, plus ou moins fine, plus ou moins agressive, plus ou moins réaliste… mais toujours d'une lutte des classes.
L'extrême droite, quelle que soit la tendance, défend le groupe humain qui serait naturellement en droit de bénéficier de telle ou telle place dans la société, pour des raisons de culture, de civilisation, de traditions, ou de sol et de sang, place qui lui serait prise par un envahisseur, que cela ait pu être le juif, ou la finance internationale, ou maintenant l'immigré pratiquant l'islam : le bouc-émissaire est toujours l'autre, celui qui n'est pas de ce sol, ou pas de ce sang.
Cette différence est fondamentale.

Ceci étant, j'admets volontiers qu'il en est qui brouillent les pistes, à l'instar de Chevènement, qui avait intégré dans son mouvement présenté aux élections de 2002, des personnalités royalistes et nationalistes (anciens Villieristes).
À titre personnel, je considère que l'on peut classer ce mouvement comme étant de droite, un peu de même nature que l'éphémère Chasse, pêche nature et traditions.
C'est amusant de penser que l'on considère généralement qu'il a siphonné les voix de la gauche.
:mask:

Mais le chevènementisme et le CPNTisme sont-ils des extrêmes ? Je ne le crois pas, mais ce sont des nationalismes, qui partagent avec la droite de la droite la peur du déclassement de la France.
Cette cote mal taillée explique peut-être l'échec total de ces mouvements, dont les membres se sont depuis dispersés un peu partout dans l'échiquier politique.
re :mask:

Solange a écrit :
L'islamisme est-il de droite ou de gauche?

Il est de droite.
:salue
  • Message par paga, jeudi 19 avril 2012 à 19h46
    citer

hédoniste nihiliste
Donc a en croire l'explication ci-dessus, et en résumé:
    Bad, méchant = droite
    Good, gentil = gauche


CQFD :bla:

Moi qui me demandais ce que ça voulait dire droite et gauche, me voila fixé! :lol:

:marteau:
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