Heu... Ça fait quand même un bail que les ressources issues de nos ex-colonies se sont stabilisées...
Si on veut aller vers l'"origine du mal", et toujours d'après moi, il y a 2 éléments factuels prépondérants :
- d'un point de vue des finances publiques : pas un seul budget de l'État voté en équilibre depuis 1974 (de mémoire) ; c'est tout juste du grand n'importe quoi ; seul Bayrou a dit des choses à peu près vraies à ce sujet pendant la campagne ;
- d'un point de vue des finances privées : si Henri Ford (que nul ne pourra taxer de communisme je pense) avait compris qu'il faut que les travailleurs (par opposition sémantique aux capitalistes ; oui, ça fait un peu marxiste comme vocabulaire, mais il s'agissait d'un vocabulaire neutre au moment où Le Capital a été écrit) gagnent correctement leur vie pour consommer, il faudrait que les capitalistes d'aujourd'hui comprennent la même chose ; c'est loin d'être le cas, la part des salaires dans la répartition de la valeur ajoutée n'ayant cessé de baisser depuis 30 ans, cf. par exemple ce graphique :
Source :
INSEE
Définitions :
Revenu mixte brut : Solde du compte d'exploitation pour les entreprises individuelles. Il contient deux éléments indissociables : la rémunération du travail effectué par le propriétaire et éventuellement les membres de sa famille, et son profit en tant qu'entrepreneur.
--> on peut sans trop se tromper (bien que ce soit tout de même une véritable approximation) ajouter salaires aux revenus mixtes pour représenter la part allant aux "travailleurs" (parmi lesquels, donc, artisans et commerçants).
Les enseignements en sont surprenants, contre-intuitifs pour des gens qui pensent être au fait de la politique française, mais complètement intuitifs pour ceux qui votent Le Pen :
- les 30 Glorieuses se sont soldées par une diminution drastique du nombre d'entreprises individuelles (les petits commerçants/artisans, etc. Pouf, disparus) ;
- cette disparition a dans un 1er temps "profité" aux salariés et aux actionnaires des sociétés (parmi lesquels l'État, de façon importante au début des années 80, puis de moins en moins ensuite) ;
- 1 à 3 ans après la vague de reprivatisations, la valeur ajoutée qui va aux "capitalistes" continue de croître doucement, quelle que soit la couleur du gouvernement en place.
Donc, l'ennui quand Le Pen dit que "gauche et droite c'est pareil, ça changera rien pour vous les sans grade", c'est que l'histoire économique récente lui donne raison.
Et si Hollande doit réaliser un vrai changement, c'est non seulement par rapport à Sarkosy, mais aussi par rapport à Jospin, Fabius...