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Je n'ai pas lu le dernier livre d'Onfray car la lecture de certains précédents m'ont laissé sur ma faim , a la fois d'un point de vue littéraire et intellectuel.
Pour moi, c'est l'inverse. Je ne l'avais jamais lu jusque là, étant naturellement assez agacé par le personnage public.
Ayant lu Freud, il y a maintenant bien longtemps, ayant côtoyé diverses personnes fréquentant les psychanalystes et m'en étant généralement éloigné pour cette raison, constatant une modification profonde dans leur manière d'être ; en révolte pure, et refusant absolument d'admettre que des gens au niveau intellectuel pourtant élevé aillent s'épancher auprès de praticiens hors de prix dont la thérapie repose sur l'échange d'argent, imposant comme lois absolues des choses aussi discutables que le meurtre du père, le manque de pénis, ou le complexe d'œdipe, en vue d'une révision de la manière de se penser soi-même.
Dans un premier temps, je me suis amusé qu'un personnage public s'attaque à Freud. Je me suis même dit, enfin !
Mais cela en est resté là, car dans la vie, je dois l'avouer, lorsque je prends le temps de lire, je lis plutôt les historiens que les philosophes, et diverses revues de sciences sociales.
Onfray aurait-il eu cet impact sans la réaction de ceux qui vivent de la psychanalyse ?
Lire un article d'Elisabeth Rudinesco est un antidote puissant à la psychanalyse, et un appel sans frein vers la lecture de ceux qui l'ont mise dans cet état de haine public.
C'est ainsi que j'ai commencé à lire la dernière production d'Onfray.
Pour l'instant, je m'en délecte, car quelqu'un a mis en forme ce que je pense.
Avec un regret majeur : l'absence de références précises, de notes de bas de page, une démarche absolument non scientifique.
Mais tant pis, je m'intéresse maintenant surtout au débat public qui, je l'espère, va se développer, et cesser d'être trusté par les pontes de la psychanalyse française, qui ont imposé des points de vue hypothétiques comme science, et certains rites qui s'apparentent au vaudou comme médecine.
De plus, la psychanalyse est imposée comme une démarche scientifique, alors que sa pratique relève de la magie et du confessionnal, et, plus gênant, qu'elle ne peut se penser sans rapport direct avec la grande figure tutélaire de Freud. Qu'une démarche soi disant scientifique et médicale repose sur des présupposés émis par un homme du XIX
e siècle et transmis comme lois me paraît absolument aberrant.
Je l'ai tout particulièrement compris à la lecture de
Totems et tabous.
En ce qui concerne Onfray et la psychanalyse, il a aussi le droit de faire de l'argent. Son prochain livre sera consacré à l'écologie, c'est aussi un bon filon.
Je suis relativement étonné que l'on reproche à un auteur d'être payé pour la publication de ses ouvrages. C'est la moindre des choses, sinon, pourquoi ne pas reprocher à un architecte d'être payé alors qu'il fait un métier amusant, à un médecin d'être payé alors qu'il ne devrait que s'occuper du malheur de son prochain, et même au postier d'être payé puisque sa joie devrait être grande de participer à la vie publique.
Je publie, et suis payé pour cela, je n'ai jamais songé que je volais cet argent.
Pire, je veux publier plus encore, non seulement car j'aime transmettre, mais aussi pour en vivre.
Le fait que certains sujets seraient à certains moments particulièrement intéressants pour le public doit-il en éloigner les auteurs ?
J'espère bien que Jacques, Pote, nous parlera un peu de tout ceci de manière détaillée, bien que cela soit un débat public actuel.
Notez qu'il ne sera pas rémunéré pour cela, il est vrai.
Il est également non moins vrai que certains ne publient que dans le but de profiter d'une vague qui leur permettra de vendre absolument n'importe quoi. C'est évidemment le cas de Claude Allègre.
Cela rejoint l'activité de Lady Gaga : faire n'importe quoi pour être entendu et en vivre, et nous revoici revenus à l'origine de ce fil...