Le Traitement C41 à domicile
Publié : lundi 23 février 2009 à 18h15
Bonjour,
Tout est dans le titre
en sous titre : retour d'expérience d'un débutant.
Je me suis remis au développement argentique il y a maintenant 9 mois. Je développe dans une simple cuve Paterson et j'ai trouvé mon rythme de croisière. Après le D76, j'ai expérimenté le Rodinal (pour l'APX 100) puis le Xtol (pour la Tmax 400 new). J'ai débuté le traitement des films poussés.
Je fais aussi du négatif couleur. Jusqu'à cet été je donnais mes films à un labo de ville qui s'intéressait encore à la photo argentique et les résultats n'étaient pas trop mauvais.
Suite à mon déménagement, je n'ai pas trouvé de labo équivalent et j'ai donné 2 films dans une enseigne nationale qui a pour seul mérite de pas être trop loin de mon lieu de travail. Les difficultés ont commencé : pas possible d'avoir des bandes de 6 photos (leur machine ne sortent que des bandes de 4 photos - impossible à archiver dans mes feuillets de classeur) . Le préposé au guichet à qui je demande quelle solution d'archivage il me propose commence à s'énerver et fini par me proposer de me rendre le film non coupé. Je pensais avoir à disposition un film correctement protégé et enroulé pas trop serré dans un contenant adapté. Que nenni ! films livrés pliés
Le préposé prend de haut mes remarques, pressé qu'il est de vendre ses téléphones portables puisque cette marque semble se désintéresser de la photo.
C'est à ce moment là que j'ai pris la décision de traiter moi même mes négatifs couleurs
Bien m'en a pris. C'est simplissime pour celui qui pratique déjà le développement "classique".
Produit et matériel nécessaires et suffisants :
Le Kit contient la totalité des produits nécessaires au développement : révélateur chromogène — l'agent de blanchiment-fixage — le stabilisant.
La notice explicative est très bien faite et permet aisément la préparation des produits et le traitement des films.
Le reste du matériel est classique et est celui que vous utilisez pour développer habituellement :
Reconstitution des produits :
Elle se fait à une température de 20 à 45°c. Personnellement j'ai travaillé à 40°c, avec de l'eau du robinet (mon eau n'est absolument pas calcaire).
Les produits de base sont liquides et la reconstitution est plus simple que la préparation du D76 en cristaux.
Je les ai stockés dans des bouteilles en verre de jus de fruit (j'ai choisit du verre pour son inertie chimique et sa bonne conduction thermique). Ces bouteilles ont ensuite été entourées de papier d'aluminium alimentaire. Elles sont stockées à température de 12 à 14 ° dans mon cellier. Je n'ai pas eu de phénomène de précipitation de cristaux.
Développement :
J'ai suivi méthodiquement la procédure très claire indiquée dans la documentation.
Le traitement peut se faire à 38 ° ou 30 °. Le maintien d'une température précise est la clé du développement. la marge est de +- 0.5 °c
J'ai opté pour le traitement à 30° pour plusieurs raisons :
Le kit de 1 litre permet de traiter de 12 à 16 bobines 135 ou 120. Il est parfaitement adapté à ma cuve Paterson (600 ml pour 2 films).
Les temps des différentes étapes de traitement sont à adapter en fonction du nombre de films traités (pensez à garder le total des films traités dans un carnet ) : pour le développement : de 8' à 11'. La documentation est très claire.
Les différentes étapes sont parfaitement décrites.
En pratique, je fais un bain-marie dans un des bacs de mon évier à 32 °c. Il absorbe la différence de température des flacons et se stabilise rapidement à 30°c. Mes flacons sont immergés le plus haut possible.
À coté, dans une petite cuvette je fais un second bain marie à 32 °c dans lequel je positionne ma résistance réglée sur 30°c. Ce second bain-marie permettra à la cuve de rester bien au chaud pendant toute la phase du traitement.
Il ne faut pas agiter par retournement mais par rotation permanente des spires. J'utilise l'embout cannelé qui est vendu avec la cuve Paterson, en faisant des petits quarts de tours réguliers et non violents.
Seule l'étape de développement requiert de maintenir la température dans la fourchette de 30°c -+ 0.5°. La tolérance est de +- 5° pour les étapes suivantes. Le lavage et la stabilisation peuvent se faire de 20 à 40°c.
Pour les habitués du bain perdu, ne pas oublier de récupérer les produits en fin de traitement
Résultats :
Mon expérience est limitée :
Tous mes films traités sont exploitables
En respectant les temps prescrits, je n'ai pas de films sur ou sous développés.
Je n'ai pas de dominante colorée particulière.
voici quelques exemples :
Couleur (Fuji supéria 200) :
Crop 100 % de la précédente
NB (Kodak BW 400CN) :
Crop 100 % de la précédente
Crop 100 % de la précédente
Conclusion :
La photo négative couleur à domicile pour un amateur "moyen", c'est parfaitement réalisable, sans prise de tête. En particulier le maintien d'une température constante de 30°c n'est pas un problème même dans une pièce à 16°c. Il n'est donc pas nécessaire de sur-chauffer une pièce comme je l'ai lu ici et là (c'est dispendieux et anti-écologique).
Pour qui aime le labo, c'est même un véritable plaisir de regarder ses films humides sortir de la cuve.
Personnellement je conçois le labo (et le post traitement numérique) comme une suite logique de la prise de vue et je n'envisage plus de donner aucun film à développer.
Et merde pour les marchands de soupe (comme le dirait un certain Alain sur un autre forum) qui nous bousillent nos négatifs (attention, je n'inclus pas dans cette critique les labos pro qui font sans doute un travail correct).
Merci de m'avoir lu.
Les photos explicatives ont été réalisées au Nikon D200
Les photos du chapitre "résultat" : au Leica R4S2 ou au nikon F2-DP1.
Tout est dans le titre
en sous titre : retour d'expérience d'un débutant.
Je me suis remis au développement argentique il y a maintenant 9 mois. Je développe dans une simple cuve Paterson et j'ai trouvé mon rythme de croisière. Après le D76, j'ai expérimenté le Rodinal (pour l'APX 100) puis le Xtol (pour la Tmax 400 new). J'ai débuté le traitement des films poussés.
Je fais aussi du négatif couleur. Jusqu'à cet été je donnais mes films à un labo de ville qui s'intéressait encore à la photo argentique et les résultats n'étaient pas trop mauvais.
Suite à mon déménagement, je n'ai pas trouvé de labo équivalent et j'ai donné 2 films dans une enseigne nationale qui a pour seul mérite de pas être trop loin de mon lieu de travail. Les difficultés ont commencé : pas possible d'avoir des bandes de 6 photos (leur machine ne sortent que des bandes de 4 photos - impossible à archiver dans mes feuillets de classeur) . Le préposé au guichet à qui je demande quelle solution d'archivage il me propose commence à s'énerver et fini par me proposer de me rendre le film non coupé. Je pensais avoir à disposition un film correctement protégé et enroulé pas trop serré dans un contenant adapté. Que nenni ! films livrés pliés
Le préposé prend de haut mes remarques, pressé qu'il est de vendre ses téléphones portables puisque cette marque semble se désintéresser de la photo.
C'est à ce moment là que j'ai pris la décision de traiter moi même mes négatifs couleurs
Bien m'en a pris. C'est simplissime pour celui qui pratique déjà le développement "classique".
Produit et matériel nécessaires et suffisants :
- un Kit C41. À ma connaissance il n'en existe qu'une marque sur le marché : le kit TETENAL COLORTEC C-41.
Le Kit contient la totalité des produits nécessaires au développement : révélateur chromogène — l'agent de blanchiment-fixage — le stabilisant.
La notice explicative est très bien faite et permet aisément la préparation des produits et le traitement des films.
Le reste du matériel est classique et est celui que vous utilisez pour développer habituellement :
- une cuve Paterson avec l'embout permettant la rotation des spires
- 3 flacons de 1 litre pour les produits reconstitués
- un thermomètre
- un verre gradué.
Reconstitution des produits :
Elle se fait à une température de 20 à 45°c. Personnellement j'ai travaillé à 40°c, avec de l'eau du robinet (mon eau n'est absolument pas calcaire).
Les produits de base sont liquides et la reconstitution est plus simple que la préparation du D76 en cristaux.
Je les ai stockés dans des bouteilles en verre de jus de fruit (j'ai choisit du verre pour son inertie chimique et sa bonne conduction thermique). Ces bouteilles ont ensuite été entourées de papier d'aluminium alimentaire. Elles sont stockées à température de 12 à 14 ° dans mon cellier. Je n'ai pas eu de phénomène de précipitation de cristaux.
Développement :
J'ai suivi méthodiquement la procédure très claire indiquée dans la documentation.
Le traitement peut se faire à 38 ° ou 30 °. Le maintien d'une température précise est la clé du développement. la marge est de +- 0.5 °c
J'ai opté pour le traitement à 30° pour plusieurs raisons :
- l'écart thermique avec la température de ma cuisine (de l'ordre de 16°c) est moindre, et donc, si je me rappelle bien mes cours de physique, la décroissance thermique sera beaucoup plus lente.
- il est facile de maintenir un bain marie à 30°. J'utilise une résistance destinée au chauffage des aquariums, que je place dans la cuvette du bain marie. Cette résistance permet de produire une température maxi de 32°c. Elle est réglable degré par degré. C'est le seul élément ajouté par rapport à mon matériel habituel.
- les temps de traitement à 38°c sont courts (3'15 pour le développement) et le risque d'erreur relative est important.
Le kit de 1 litre permet de traiter de 12 à 16 bobines 135 ou 120. Il est parfaitement adapté à ma cuve Paterson (600 ml pour 2 films).
Les temps des différentes étapes de traitement sont à adapter en fonction du nombre de films traités (pensez à garder le total des films traités dans un carnet ) : pour le développement : de 8' à 11'. La documentation est très claire.
Les différentes étapes sont parfaitement décrites.
En pratique, je fais un bain-marie dans un des bacs de mon évier à 32 °c. Il absorbe la différence de température des flacons et se stabilise rapidement à 30°c. Mes flacons sont immergés le plus haut possible.
À coté, dans une petite cuvette je fais un second bain marie à 32 °c dans lequel je positionne ma résistance réglée sur 30°c. Ce second bain-marie permettra à la cuve de rester bien au chaud pendant toute la phase du traitement.
Il ne faut pas agiter par retournement mais par rotation permanente des spires. J'utilise l'embout cannelé qui est vendu avec la cuve Paterson, en faisant des petits quarts de tours réguliers et non violents.
Seule l'étape de développement requiert de maintenir la température dans la fourchette de 30°c -+ 0.5°. La tolérance est de +- 5° pour les étapes suivantes. Le lavage et la stabilisation peuvent se faire de 20 à 40°c.
Pour les habitués du bain perdu, ne pas oublier de récupérer les produits en fin de traitement
Résultats :
Mon expérience est limitée :
- 4 films fuji supéria 200
- 8 films kodak BW 400CN (noir et blanc chromogénique - je n'ai pas pu résister à le tester).
Tous mes films traités sont exploitables
En respectant les temps prescrits, je n'ai pas de films sur ou sous développés.
Je n'ai pas de dominante colorée particulière.
voici quelques exemples :
Couleur (Fuji supéria 200) :
Crop 100 % de la précédente
NB (Kodak BW 400CN) :
Crop 100 % de la précédente
Crop 100 % de la précédente
Conclusion :
La photo négative couleur à domicile pour un amateur "moyen", c'est parfaitement réalisable, sans prise de tête. En particulier le maintien d'une température constante de 30°c n'est pas un problème même dans une pièce à 16°c. Il n'est donc pas nécessaire de sur-chauffer une pièce comme je l'ai lu ici et là (c'est dispendieux et anti-écologique).
Pour qui aime le labo, c'est même un véritable plaisir de regarder ses films humides sortir de la cuve.
Personnellement je conçois le labo (et le post traitement numérique) comme une suite logique de la prise de vue et je n'envisage plus de donner aucun film à développer.
Et merde pour les marchands de soupe (comme le dirait un certain Alain sur un autre forum) qui nous bousillent nos négatifs (attention, je n'inclus pas dans cette critique les labos pro qui font sans doute un travail correct).
Merci de m'avoir lu.
Les photos explicatives ont été réalisées au Nikon D200
Les photos du chapitre "résultat" : au Leica R4S2 ou au nikon F2-DP1.