Ouvrir un fichier RAW avec Capture One
Publié : mardi 16 mars 2010 à 20h36
Récemment, Tromer a posté ceci dans photos cons :
Comme suite à la discussion commencée sur le forum il y a quelques semaines, je lui ai proposé de m'envoyer son fichier RAW. C'est un DNG issu d'un appareil spécial au point rouge.
Voici comment je m'y prends pour ouvrir et travailler son fichier avec Capture One.
Le fichier tel qu'il s'affiche lors de sa première ouverture.
La valeur enregistrée lors de la prise de vue est Kelvin 2450, et nuance -6.
La dominante est nettement bleue et verte, comme on le voit à l'œil, mais aussi comme nous l'indiquent dans le bandeau supérieur au centre les chiffres 97 150 159 lorsque le curseur survole des zones de la photo qui devraient en théorie avoir une couleur neutre.
Plus la valeur Kelvin est basse, plus la dominante est froide. Plus le chiffre affiché en nuance est bas, plus la dominante est verte.
Il faut modifier ces valeurs pour rectifier les valeurs de filtrage de la photo qui sont complètement erronées.
Voici le fichier tel qu'il s'affiche après modification des valeurs de température et nuance.
Illustration : déplaçons les deux curseurs vers la droite : valeurs 3700 et 15.
Sur les zones d'ombre de la planche à découper on a les valeurs 207 208 207, et sur le manche du couteau : 7 6 6
tandis que sur les zones les plus claires de la planche à découper, on a 232 232 232, soit une valeur claire parfaitement neutre, ce qui semble logique s'agissant d'une planche de plastique blanc.
En certaines zones, la pipette me montre une très légère dominante verte. Je glisse le curseur des nuances d'un cran ou deux vers la droite. Ces valeurs désagréables disparaissent, tandis que le manche du couteau prend une légère coloration rouge.
Il va falloir faire un choix. Je redescendrai d'un cran, pour obtenir une certaine neutralité générale.
Intéressons-nous aussi à l'exposition de la photo. L'histogramme montre une petite sous-exposition.
Ce qui est intéressant dans un fichier RAW, c'est qu'il y a plus de valeurs enregistrées que les seules visibles à l'ouverture du fichier. En conséquence, si elles ne sont pas très bien calées lors de la prise de vue, on peut agir, au moyen du curseur d'exposition.
Nous avons maintenant des nuances visibles sur le manche noir du couteau : les noirs ne sont plus "bouchés" comme on dit couramment de manière familière. Pour compenser la trop forte prédominance du blanc, on peut jouer sur le calage médian de la courbe (valeur centrale -0,30 sur les niveaux en bas de la capture d'écran) :
Voici l'histogramme affiché par Capture One à l'ouverture du fichier, et après travail :
On lit clairement ce qu'on constate sur l'image : les zones très claires sur la planche ont des courbes de R V et B parfaitement superposées.
Un voit un décalage dans les zones centrales, et on retrouve une superposition en certains points des zones sombres : c'est le manche du couteau.
Attention : toute photo ne doit pas avoir une superposition parfaite des trois courbes, cela dépend des valeurs de couleur. Ici, avec beaucoup de blanc et de noir, c'est très simple à déchiffrer sur les courbes.
Pour une photo faite dans des conditions plus complexes, on peut encore faire toutes sortes de réglages : contrastes, hautes et basses lumières, saturation. Pour celle-ci, j'en reste là, l'enregistre en TIFF 16 bits, pour l'ouvrir ensuite dans photoshop.
À noter qu'à ce stade, j'aurais pu l'enregistrer directement, après recadrage, en jpeg pour le web.
Mais je préfère affiner un tout petit peu avec Photoshop, qui permet quelques manipulations complémentaires.
Il reste une légère dominante rouge, que j'atténue avec la commande niveaux. Cette tonalité très légèrement chaude ne m'a pas semblé préjudiciable à cette photo, et j'ai préféré la conserver, ayant des valeurs très propres et neutres dans les noirs et les blancs.
Toutefois, souvent, à l'ouverture dans Photoshop, on trouve de légers décalages.
Ici, j'ai atténué la dominante rouge sur la lame de couteau, sans la supprimer, en déplaçant par toutes petites valeurs les curseurs centraux des niveaux, et supprimé un décalage résiduel sur le manche noir, en déplaçant les valeurs basses.
Voir sur la palette des "infos", les valeurs avant et après : en bas près des noirs : 8, 6, 5 qui deviennent 7, 7, 7 ;
et au centre, 165, 159, 160, qui deviennent 164, 162, 163.
Dans les blancs, la neutralité totale est conservée : 232, 232, 232.
Je conserve à dessein le léger décalage d'une valeur en moins dans les verts au centre, car j'ai observé que le transfert en jpeg pour le web sursature toujours un peu le vert. Ainsi, je contiens cette désagréable imprécision de la compression jpeg.
Je m'autorise aussi une petite augmentation de la saturation pour avoir à l'écran un rendu plus pétard et rigolo…
Voici le résultat :
Peut-être est-il trop pétard et trop artificiel… Les copies d'écran ci-dessus vous montrent à quel moment le réalisme parfait était obtenu.
D'autres logiciels d'ouverture de RAW
Il y a d'autres logiciels d'ouverture de RAW.
J'ai choisi Capture One car je l'utilise, et parce que c'est le logiciel distribué avec l'appareil photo de Tromer.
La logique est à peu près la même avec tous, seule l'interface change, avec des fonctions plus ou moins développées.
Exemple avec Camera Raw interne à Photoshop :
Ouverture du fichier :
Réglage de la température de couleur et de la teinte :
Les curseurs sont semblables :
Je termine toujours le travail dans Photoshop.
Mais d'autres "ouvreurs" de RAW permettent d'aller plus loin que la version de Capture One 4 "de base" que j'utilise.
Capture One Pro et la version 5 permettent de travailler sur les niveaux des trois couleurs.
Nikon Capture le permet aussi, ainsi que de travailler sur des zones sélectionnées.
Il y a encore d'autres logiciels d'ouverture de RAW.
Il me semble que Capture One donne une pureté de couleur plus aisément accessible que Camera Raw, et que Nikon Capture.
Je ne connais pas les autres.
Comme suite à la discussion commencée sur le forum il y a quelques semaines, je lui ai proposé de m'envoyer son fichier RAW. C'est un DNG issu d'un appareil spécial au point rouge.
Voici comment je m'y prends pour ouvrir et travailler son fichier avec Capture One.
Le fichier tel qu'il s'affiche lors de sa première ouverture.
La valeur enregistrée lors de la prise de vue est Kelvin 2450, et nuance -6.
La dominante est nettement bleue et verte, comme on le voit à l'œil, mais aussi comme nous l'indiquent dans le bandeau supérieur au centre les chiffres 97 150 159 lorsque le curseur survole des zones de la photo qui devraient en théorie avoir une couleur neutre.
Plus la valeur Kelvin est basse, plus la dominante est froide. Plus le chiffre affiché en nuance est bas, plus la dominante est verte.
Il faut modifier ces valeurs pour rectifier les valeurs de filtrage de la photo qui sont complètement erronées.
Voici le fichier tel qu'il s'affiche après modification des valeurs de température et nuance.
Illustration : déplaçons les deux curseurs vers la droite : valeurs 3700 et 15.
Sur les zones d'ombre de la planche à découper on a les valeurs 207 208 207, et sur le manche du couteau : 7 6 6
tandis que sur les zones les plus claires de la planche à découper, on a 232 232 232, soit une valeur claire parfaitement neutre, ce qui semble logique s'agissant d'une planche de plastique blanc.
En certaines zones, la pipette me montre une très légère dominante verte. Je glisse le curseur des nuances d'un cran ou deux vers la droite. Ces valeurs désagréables disparaissent, tandis que le manche du couteau prend une légère coloration rouge.
Il va falloir faire un choix. Je redescendrai d'un cran, pour obtenir une certaine neutralité générale.
Intéressons-nous aussi à l'exposition de la photo. L'histogramme montre une petite sous-exposition.
Ce qui est intéressant dans un fichier RAW, c'est qu'il y a plus de valeurs enregistrées que les seules visibles à l'ouverture du fichier. En conséquence, si elles ne sont pas très bien calées lors de la prise de vue, on peut agir, au moyen du curseur d'exposition.
Nous avons maintenant des nuances visibles sur le manche noir du couteau : les noirs ne sont plus "bouchés" comme on dit couramment de manière familière. Pour compenser la trop forte prédominance du blanc, on peut jouer sur le calage médian de la courbe (valeur centrale -0,30 sur les niveaux en bas de la capture d'écran) :
Voici l'histogramme affiché par Capture One à l'ouverture du fichier, et après travail :
On lit clairement ce qu'on constate sur l'image : les zones très claires sur la planche ont des courbes de R V et B parfaitement superposées.
Un voit un décalage dans les zones centrales, et on retrouve une superposition en certains points des zones sombres : c'est le manche du couteau.
Attention : toute photo ne doit pas avoir une superposition parfaite des trois courbes, cela dépend des valeurs de couleur. Ici, avec beaucoup de blanc et de noir, c'est très simple à déchiffrer sur les courbes.
Pour une photo faite dans des conditions plus complexes, on peut encore faire toutes sortes de réglages : contrastes, hautes et basses lumières, saturation. Pour celle-ci, j'en reste là, l'enregistre en TIFF 16 bits, pour l'ouvrir ensuite dans photoshop.
À noter qu'à ce stade, j'aurais pu l'enregistrer directement, après recadrage, en jpeg pour le web.
Mais je préfère affiner un tout petit peu avec Photoshop, qui permet quelques manipulations complémentaires.
Il reste une légère dominante rouge, que j'atténue avec la commande niveaux. Cette tonalité très légèrement chaude ne m'a pas semblé préjudiciable à cette photo, et j'ai préféré la conserver, ayant des valeurs très propres et neutres dans les noirs et les blancs.
Toutefois, souvent, à l'ouverture dans Photoshop, on trouve de légers décalages.
Ici, j'ai atténué la dominante rouge sur la lame de couteau, sans la supprimer, en déplaçant par toutes petites valeurs les curseurs centraux des niveaux, et supprimé un décalage résiduel sur le manche noir, en déplaçant les valeurs basses.
Voir sur la palette des "infos", les valeurs avant et après : en bas près des noirs : 8, 6, 5 qui deviennent 7, 7, 7 ;
et au centre, 165, 159, 160, qui deviennent 164, 162, 163.
Dans les blancs, la neutralité totale est conservée : 232, 232, 232.
Je conserve à dessein le léger décalage d'une valeur en moins dans les verts au centre, car j'ai observé que le transfert en jpeg pour le web sursature toujours un peu le vert. Ainsi, je contiens cette désagréable imprécision de la compression jpeg.
Je m'autorise aussi une petite augmentation de la saturation pour avoir à l'écran un rendu plus pétard et rigolo…
Voici le résultat :
Peut-être est-il trop pétard et trop artificiel… Les copies d'écran ci-dessus vous montrent à quel moment le réalisme parfait était obtenu.
D'autres logiciels d'ouverture de RAW
Il y a d'autres logiciels d'ouverture de RAW.
J'ai choisi Capture One car je l'utilise, et parce que c'est le logiciel distribué avec l'appareil photo de Tromer.
La logique est à peu près la même avec tous, seule l'interface change, avec des fonctions plus ou moins développées.
Exemple avec Camera Raw interne à Photoshop :
Ouverture du fichier :
Réglage de la température de couleur et de la teinte :
Les curseurs sont semblables :
Je termine toujours le travail dans Photoshop.
Mais d'autres "ouvreurs" de RAW permettent d'aller plus loin que la version de Capture One 4 "de base" que j'utilise.
Capture One Pro et la version 5 permettent de travailler sur les niveaux des trois couleurs.
Nikon Capture le permet aussi, ainsi que de travailler sur des zones sélectionnées.
Il y a encore d'autres logiciels d'ouverture de RAW.
Il me semble que Capture One donne une pureté de couleur plus aisément accessible que Camera Raw, et que Nikon Capture.
Je ne connais pas les autres.