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    Essai capteur Nikon full trame
  • Message par Garp, mardi 17 mars 2009 à 23h13
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Je transpose ici Laurent nos essais "haute sensibilité" de nos capteurs aux yeux de chats. :shock:

J'ai fait cette image uniquement dans le but de tester le capteur à 6400 iso. Je n'y voyais rien du tout, aucun détail, juste la silhouette des statues...

et voilà :shock2:




6400 iso, 1/8°, 24-70 mm à f2,8.
L'idée d'un univers infini me rend fou

  
J'ai fait hier après-midi celle-ci, dans le but d'avoir une image utile pour un travail en cours concernant la réhabilitation de cet immeuble.
Comme on n'y voyait rien, j'ai fait un petit feu (un chiffon qui trainait et n'était pas trop humide), et j'ai déclenché à l'aveugle, car dans le viseur, tout était noir.



D700 à 6400 ISO, Super-Elmar 15mm, 1/2 sec.
déjà postée dans un autre sujet


Je me permettrais une remarque… a priori le terme full frame serait impropre, même s'il est très utilisé.
On parlerait plutôt tout simplement de capteur 24x36.
On peut corriger ton titre, si tu le veux bien… :bise:

Astucieux, le chiffon!

Je lis le titre "full trame".
Coignet parle de "full frame".
J'ai aussi suivi ailleurs une amorce de débat à propos de ce terme "full frame".

Je me propose de vous apporter mon point de vue de cinéaste, dans un but documentaire.

Certains articles qu'on peut trouver sur le net vous donneront des informations très précises. Ce que je vais vous expliquer vient de mon expérience personnelle.

Il y a fort longtemps que ce terme "full frame" est utilisé dans le monde de l'image animée.
Bien avant l'apparition du capteur numérique.

Le mot anglais "frame" exprime une image filmée. Exemple: 24 fps se traduit par 24 images par seconde.
Mais "frame" exprime aussi la totalité de la surface de pellicule exposée: ce qui correspond à la surface de la fenêtre de prise de vues. Cette image n'est en principe jamais montrée dans son entier.

On parlera de "full frame" lorsque le cache du projecteur de cinéma laisse apparaître la totalité de la surface de pellicule exposée.
Ce qui se fait très rarement car en général sur les bords traînent des éléments parasites comme des micros, des perches, des morceaux de projecteurs d'éclairage ou des éléments de ceux-ci (drapeaux, filtres...) ou des "poils" (petites particules qui peuvent être des petites poussières ou des petits dépots d'émulsion qui se déposent au bord du cadre en raison du défilement rapide (40 cm/sec en 35mm).

Ainsi, pour l'anecdote, certains films qui sont passés par le télécinéma ont été transféré en vidéo en laissant apparaître la totalité de l'image impressionnée, ce qui a donné lieu à des festivals de perches et de micros visibles.

Ainsi, l'image au cinéma est toujours "recadrée" par le projecteur. Il y a aussi des films qui sont réalisés dans des formats "aplatis" mais dont l'image a été capturée sur une surface beaucoup plus grande que nécessaire. Le cadreur a des repères sur le dépoli qui représentent l'image telle qu'elle sera projetée mais l'image impressionnée sur la pellicule est plus large.

En cinéma, le cadreur a toujours dans son viseur une image plus grande que ce qui sera impressionné sur la pellicule.
On appelle ça le cadre périphérique.

ça lui permet lors de mouvements de caméra, de "prévoir" ce qui va rentrer dans le champ et de corriger ou d'ajuster le mouvement en fonction de ce qui ne doit pas être vu.

Et sur certaines caméras vidéo ou les nouvelles caméras "ciné-numériques", le capteur permet de laisser apparaître un cadre plus grand que l'image utile, pour les mêmes raisons de vision périphérique.

Dans mon métier de preneur de sons, je travaille avec un écran de contrôle qui me permet de voir le "full frame", qui n'est en aucun cas l'image définitive (plus petite). De cette manière je peux me rendre compte de la précision du travail de perchage et des possibilités d'approcher des micros au plus près du bord de l'image finale.

Voilà. Je ne vais pas conclure, je voulais simplement ajouter un élément au débat et j'invite ceux qui aimeraient compléter ou corriger ces informations à venir enrichir nos échanges.

  
Merci beaucoup pour ces explications, qui légitiment le vocabulaire employé, et lèvent l'ambiguïté par rapport à un mot qui désigne également une technologie de capteur.
Mais diable, pourquoi, en Belgique et en France probablement, les métiers du cinéma disent-ils full frame et non plein cadre ?

Mais oui, diable!

Il y a peut-être une explication dans la mixité des équipes de tournage où, avec le jeu de la coproduction, on se retrouve parfois avec un chef-opérateur anglais ou un réalisateur américain.

Et puis il y a la revue "American Cinematographer" qui doit avoir une influence.
Et il y a un aussi un certain "staylle" qui consiste à jargonner en angliche...

Tu as raison, il faut défendre le terme français quand il existe (et citer son équivalent anglais au besoin, pour éclairer).

En tant que professeur (de son, dans une école de cinéma et au Conservatoire), j'utilise les mots français même si ça sonne aux jeunes oreilles comme du latin aux miennes.

Ainsi quand ils disent "equalizer" je dis correcteur graphique ou quand ils disent "bass-cut" je dis filtre passe-haut et je dis microphone au lieu de "mic" parce que c'est un mot beaucoup plus joli!

A la radio, quand j'étais petit j'écoutais le "journal parlé", puis c'est devenu les "informations" avant de devenir les "infos" puis "l'info" et maintenant c'est "l'actu"...


Sur certains forums du monde de l'audio c'est extrêmement pénible et si on s'y exprime dans un français correct on se fait taxer d'élitiste et si tu ne jargonnes pas c'est comme si tu étais transparent...

Quoi qu'il en soit, les mots sont rudement intéressants et ils méritent qu'on les défende.

  
Plein de sagesse Philippe VDD termine son riche développement en écrivant :
Quoi qu'il en soit, les mots sont rudement intéressants et ils méritent qu'on les défende.

Et je dirai même plus ; qu'on défende le sens de ce que les mots nous enseignent par leur signification ... ce qui, actuellement, à cause de (ou avec ou grâce à) la pensée unique, devient parfois très courageux voire suicidaire dans certains milieux :(
  • Message par insoL, mercredi 18 mars 2009 à 18h46
    citer

Merci à Philipe VDD
Et je me permets d'ajouter qu'en Belgique, c'est un peu particulier à cause du bilinguisme (sans compter l'allemand).
À Bruxelles, beaucoup estiment plus commode d'utiliser l'anglais que les deux langues officielles mais, parfois, cela nous vaut de subir des trouvailles aussi créatives qu'officielles (si-si) comme BOZAR pour Beaux-Arts, BOOTIK pour boutique, Kiosk pour Kiosque.
Tous ces termes ayant été condamnés par une très sérieuse et inutile "Commission Permanente de Contrôle Linguistique" chargée de "veiller à l'application des lois sur l'emploi des langues en matière administrative".
:rollr:
Rien ne peut être pensé sans son contraire.
Héraclite

piratilux.net
Mais "full frame" désigne aussi un type de capteur. Il y a des capteur "full frame" de toutes les tailles et qui ne couvrent pas forcément tout le champ. Kodak en propose par exemple toute une gamme (le Leica M8 est équipé d'un capteur CCD "full frame"). C'est pourquoi il est préférable, si l'on parle de capteurs, d'utiliser les termes "plein format" ou "24 x 36".

Le terme est souvent galvaudé mais ce n'est pas une raison pour faire de même.

  
Tout va bien, car il a titré full trame !

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