Voici un autre exemple pour Antochine, tout en ne sachant pas si cela répond à ses questions.
Ce que je montre là a été fait dans NikonScan, mais dans Photoshop, c'est pareil : les outils sont similaires.
Il est bien entendu qu'on a réglé ses matériels de la même manière : on leur a indiqué le gamma du moniteur, on a calibré ce dernier, on est en espace de couleur Adobe RVB98 sur le scanner et dans Photoshop, ou autre espace de couleur large (pas sRGB qui est un profil appauvri réservé à la création de fichiers web) ; enfin, bien sûr, on fait tout en 16 bits.
Dans Photoshop : Edition => Couleurs…
Ceci montre pas forcément exactement ce qu'il faut faire, mais ce que je fais.
Dans ce cas-ci, pour me faciliter le travail en vue du calage d'une série (un petit reportage), j'ai disposé un outil qui m'aide à faire le premier calage : une charte que j'ai photographiée sur place.
Elle me permet de caler les zones neutres, et de vérifier ensuite à l'œil les valeurs des couleurs : j'ai la photo à l'écran, et l'objet sous les yeux.
J'ai choisi d'utiliser cet exemple, car je fais d'une pierre deux coups, et c'est ainsi peut-être plus didactique.
Dans ce cas-ci, on
sait que le noir est noir et le blanc est blanc.
Laisser éventuellement plus de bleu, ou plus de vert, sera choix de rendu final, mais au départ, on cherche la neutralité, pour pouvoir bien en juger.
Noter que rarement, les noirs sont noirs, et les blancs blancs : non seulement il faut prendre en compte la température de couleur, mais aussi, des reflets. Ainsi, ci-dessous, ce noir n'est pas noir, il est gris très foncé (valeur 31).
Pour le rendu final, j'augmenterai certainement les contrastes, et baisserai ces valeurs, mais pas tout de suite, car sinon, je vais "couper" des valeurs plus sombres dans la photo.
A noter que le travail du rendu final sera différent suivant que je le destine à un tirage, ou à une vue à l'écran.
Sur le noir de la charte, j'ai les valeurs suivantes : R = 41, V = 38, B = 39
Après réglage, j'ai R = 31, V = 31, B = 31
Sur le blanc j'ai R = 247, V = 253, B = 254
Après réglage, j'ai R = 249, V = 249, B = 249
Je vérifie sur une zone théoriquement neutre, sur laquelle j'avais R = 151, V = 163, B = 155
Après réglage, j'ai R = 150, V = 150, B = 150
À noter sur le noir en dessous de la zone grise analysée par le curseur, j'ai les valeurs R = 8, V = 8, B = 8 :
ceci montre bien qu'il ne fallait pas baisser les valeurs '31' de la charte (étape 1 ci-dessus). Éventuellement, en toute fin, je baisserai cette zone à '1' ou même ponctuellement '0'.
En théorie, je ne suis pas loin de la réalité.
Le reste est maintenant affaire d'interprétation.
Dans les zones les plus proches de la lumière électrique, il y aura des dominantes jaunes ;
dans les zones proches de l'extérieur, il y aura des dominantes bleues.
C'est alors le travail du photographe/tireur de choisir cet équilibre, sur une base saine.
On remarque qu'il a fallu pour ce premier calage, réduire une dominante rouge dans les zones sombres, une dominante bleue dans les zones claires, une dominante verte dans les zones médianes et claires.
L'outil des courbes de Photoshop fonctionne exactement de la même manière.
Dans ce cas-ci, ce qui est pour moi fort pratique, c'est que NikonScan me permet d'enregistrer ce réglage que je vais utiliser pour les prévisualisations de l'ensemble de la série réalisée sur place. Cela servira de base pour numériser les autres photos.
Dans Photoshop, on peut aussi enregistrer un réglage de courbes, comme de niveaux :
Quelques manipulations de base (ici sur le bleu) :
comprimer l'histogramme (réduction des constrastes, réduction des valeurs sombres et des valeurs claires, valeurs médianes inchangées)
élargir l'histogramme, augmentation des contrastes
réduire les dominantes bleues dans les zones de valeurs médianes
ajouter du bleu dans les zones sombres, et enlever du bleu dans les zones claires
etc.
Ceci se fait en utilisant l'œil, la pipette, et bien sûr, l'affichage des histogrammes :