Panne de GPS, batteries du portable HS, perdue dans ces contrées étranges de Basse-Normandie, je continue ma route vers l'Ouest. Enfin un lieu habité, la "Grande Rue" où quelques autochnones à la démarche lente ne semblent pas me remarquer. Malgré leur étrange parler, je peux me faire indiquer une échoppe de cochonneries (cochonnailles
) où je réussis à acheter quelque en-cas. Le moral remonte, moins angoissée, l'espoir d'arriver saine et sauve, je reprends la route malgré le jour déclinant. Bientôt, les premières effluves marines m'indiquent que, cette fois encore, j'ai surmonté tous les obstacles.
J'arrive à Granville. Après une bonne nuit dans une charmante auberge, je remonte encore un peu vers le nord, vers la pointe, vers le bout de ce coin du monde où, pénétrée de cet indicible bonheur toujours recommencé et toujours intact de voir ma quête couronnée de succès, je peux enfin refaire provision de ces délicieuses, inimitables et authentiques carottes du cotentin: