Selon Garp il y aurait
une volonté de présenter des images ordonnées, une nature maîtrisée.
et
HB y voit un lien avec une
Pas exactement, Garp. Ceci se fait indépendamment de moi, si j'ose dire : je montre ce que je vois, ce qui me frappe, ce qui m'attire et me séduit. En effet, c'est souvent la marque de l'homme sur le milieu que je remarque, ou les traces des structures naturelles sur le paysage, liées à la tectonique, à la végétation, à la nature du milieu.
Longtemps, je n'ai pas su retrouver dans mes photos ce que j'avais vu, ou transmettre ce que j'avais ressenti. Je commence tout juste à y arriver, à force d'essayer, de montrer, de recevoir les critiques des autres, de voir leurs images, vos images.
Un lien avec la vocation ? Je dirais à HB une nouvelle fois
pas exactement ; peut-être dans l'autre sens, c'est-à-dire que ma vocation de projeteur-concepteur est issue de ma manière de regarder, comme mes photos trahissent ce regard, ou plutôt cherchent à le transmettre. Notre travail d'architectes, urbanistes, analystes de l'espace, est en grande partie nourri par une démarche de transmission, par le dessin, par la photo : transmission de ce que nous percevons, et de ce que nous imaginons.
La vocation et l'expérience de Marielle sont bien différentes des miennes.
D'autres, en les mêmes lieux, perçoivent d'autres choses que moi. D'autres encore perçoivent en certains lieux des choses que je ne vois même pas. À l'évidence, Rainer, que Garp cite, voit des choses cachées que je n'ai même pas pensé à regarder, ou au mieux, que j'ai senties mais ne sais pas transmettre. J'admire et déguste ses images.
Je suis plus étonné de lire que l'un et l'autre vous classez les images de Marielle et les miennes dans une même sphère, car elles me semblent toujours fort différentes. Elle sait saisir l'instant, chose qui m'est plus difficile, voir de l'ordre caché là où je ne vois que choses éparses, mettre en valeur ce qui est fort par opposition au futile ; elle a de plus un art du cadrage —mi spontané, mi travaillé par l'expérience— qui excite parfois ma jalousie…
en conclusion
HB écrit :
Merci en tout cas de ces images
Merci à toi de les regarder, et surtout merci à toi de montrer les tiennes !