le Pirate Forum

  
J'ai vu Lost Highway de David Lynch. J'ai connu ce metteur en scène il y a quelques années. C'est Jacques, pote qui m'en avait parlé de lui à propos de son film, The Straight Story.

Lost Highway est un registre bien différent de celui d'Une histoire vraie.
Un puzzle à composer et à recomposer mille fois !
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Je suis allé voir cet après-midi au cinéma Lola Montes de Max Ophuls, sorti en salle en 1955, dans une version restaurée. Je l'avais déjà vu en DVD. Les couleurs sont somptueuses.
Ce film raconte le destin tragique d'une courtisane, interprétée par Martine Carol, qui termine dans un cirque où sa vie antérieure est livrée en pâture aux spectateurs.

  
L'armée du crime de Robert Guédiguian
Superbe film sur le Groupe Manouchian, groupe de résistants FTP-MOI réunissant essentiellement des immigrés et des juifs (groupe célèbre notamment par l'affiche rouge diffusée et placardée sur les murs de France en 1944, tentative de discréditation, par le gouvernement de Vichy, de la Résistance, qui ne serait qu'un ramassis d'étrangers sans idéal patriotique, et surtout pas français).
Un film absolument indispensable car c'est (sans doute) le premier qui montre clairement le rôle majeur et parfois même particulièrement zèlé de la police française dans les arrestations (la rafle du Vel' d'hiv) et les déportations.

Le film est dur, très dur parfois. Les acteurs sont tous très bons.
J'en suis sortie ébranlée profondément.

Mais oui, un film à voir !
Et une lettre à lire (ou à relire) : la lettre d'adieu (texte original non corrigé) de Missak Manouchian à sa femme avant de se faire exécuter.

"21 février 1944, Fresne

Ma chère Méline, ma petite orpheline bien aimée. Dans quelques heures je ne serai plus de ce monde. On va être fusillé cet après midi à 15 heures. Cela m’arrive comme un accident dans ma vie, j’y ne crois pas, mais pourtant, je sais que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je t’écrire, tout est confus en moi et bien claire en même temps. Je m’étais engagé dans l’armée de la Liberation en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la victoire et de but. Bonheur ! à ceux qui vont nous survivre et goutter la douceur de la liberté et de la Paix de demain. J’en suis sûre que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoir dignement. Au moment de mourir je proclame que je n’ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit. Chacun aura ce qu’il meritera comme chatiment et comme recompense. Le peuple Allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur ! à tous ! — J’ai un regret profond de ne t’avoir pas rendu heureuse. jaurais bien voulu avoir un enfant de toi comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre sans faute et avoir un enfant pour mon honneur et pour accomplir ma dernière volonté. Marie-toi avec quelqu’un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je lègue à toi et à ta sœur et pour mes neveux. Après la guerre tu pourra faire valoir ton droit de pension de guerre en temps que ma femme, car je meurs en soldat regulier de l’Armée française de la Liberation. Avec l’aide des amis qui voudront bien m’honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes ecris qui valent d’être lus. Tu apportera mes souvenirs si possibles, à mes parents en Arménie. Je mourrai avec mes 23 camarades toute à l’heure avec courage et serénité d’un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n’ai fais mal à personne et si je l’ai fais, je l’ai fais sans haine. Aujourd’hui il y a du soleil. C’est en regardant au soleil et à la belle nature que jai tant aimé que je dirai Adieu ! à la vie et à vous tous ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m’ont fait du mal où qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous à trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendu. Je t’embrasse bien bien fort ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaisse de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cœur. Adieu. Ton ami Ton camarade Ton mari Manouchian Michel (djanigt).

P.S. Jai quinze mille francs dans la valise de la Rue de Plaisance. Si tu peus les prendre rends mes dettes et donne le reste à Armène. M.M."
  • Message par Garp, lundi 5 octobre 2009 à 10h51
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Je suis révolté et bouleversé à la fois. Ecrire avant de mourir, acte d'une profondeur inouïe. Mourir est scandaleux mais mourir exécuté est insupportable. Un livre de lettres de résistants avant l'issue fatale est publié en ce moment. Je reste consterné après cela. J'irai voir ce fim pour ne pas oublier.
L'idée d'un univers infini me rend fou

Le texte d'Aragon, interprété par Ferré:

"L'affiche rouge".

http://www.dailymotion.com/video/xdvkv_leo-ferre-laffiche-rouge

  
Je n'ai pas vu ce film, L'armée du crime.
Sur le même sujet de la résistance face au nazisme, le film de Melville L'armée des ombres m'avait profondément marqué la première fois que je l'ai vu étant adolescent. Je l'ai revu depuis. L'émotion était identique. Un film dur et bouleversant. Là également, les acteurs étaient parfaits, Simone Signoret, Lino Ventura et tous les autres

  
Moi aussi, "L'armée des ombres", je l'ai vu il y a longtemps.

Melville était un très bon réalisateur. Je retiens surtout, Le samurai.
Le ton juste. Delon et Perrier étaient impeccables !
Je ne sais pas quelle pellicule (ou le traitement) il utilisait.
Mais on ne savait pas si on venait de voir un film en noir et blanc ou en couleurs :idea:
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Je suis allé voir Mademoiselle Chambon de Stéphané Brézé avec Vincent Lindon et Sandrine Kiberlin d'après un roman d'Eric Holder. J'avais lu et aimé ce roman. Je n'ai pas été déçu par le film. Vincent Lindon et Sandrine Kiberlin, que j'apprécie beaucoup, jouent chacun très justement leur rôle respectif.
C'est une histoire très triste. L'histoire de Jean, un maçon marié, qui tombe sous le charme de l'institutrice de son fils, une femme qui nous apparaît un peu perdue dans sa vie.
Nous sommes loin du mélo larmoyant. Une rencontre faite de silences. Une rencontre ratée entre deux êtres.

  
Aujourd'hui, j'ai eu la très grande joie de revoir, en copie neuve, Pierrot le fou !

Depuis au moins 15 ans je n'avais pu le revoir sur grand écran.
Si cette copie neuve passe par chez vous, offrez vous ce plaisir !

Anna Karina fait partie de mes fantasmes de pellicule... :pyrhlov:
:bise:

  
Le meilleur Godard, le top de la couleur !
Je ne l'ai pas revu depuis un bout de temps. Mais l'autre jour, en sortant de chez-moi, j'ai vu;



Des que je croise une ford galaxy décapotable, je fais signe :D
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J'ai découvert tardivement Pierrot le fou en DVD, je n'ai jamais vu sur grand écran
Ce fut un choc. Impression d'un metteur en scène, Jean-Luc Godard, qui a intégré tout le cinéma et qui invente un nouveau langage.
Un plaisir pour les yeux avec la couleur comme le souligne Garotinho, pour le coeur grâce à Anna Karina comme le souligne Laurent et pour les neurones avec les références littéraires
J'espère qu'il passera sur grand écran à Metz :lol:

  
Mon père a été figurant sur ce film. Coupé au montage :bla:
Coin.

  
garotinho
Le meilleur Godard, le top de la couleur !
Je ne l'ai pas revu depuis un bout de temps. Mais l'autre jour, en sortant de chez-moi, j'ai vu;


Curieusement, la 404 de Pierrot et Marianne est arrivée chez moi.
Nous l'avons d'ailleurs déjà empruntée pour venir te voir l'an dernier.

J'utilise maintenant l'un de ses remplaçantes, mais je l'ai toujours :D:


  
coignet
la 404 de Pierrot et Marianne (...)

Il s'appelle Ferdinand :pyrh:

  
je ne me souviens pas très bien, mais il y avait un truc spécial avec le prénom de Pierrot. Marianne l'appelait quelquefois Pierrot et autres fois Ferdinand, non ?

Un autre doute, la 404, était blanche ou rouge ?
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Marianne l'appelle systématiquement Pierrot, et à chaque fois (pendant tout le film) il répond : "j'm'appelle Ferdinand". Il porte même un T-Shirt sur lequel est écrit "Ferdinand" (dans la scène où Marianne/Anna Karina chante "jamais je ne t'ai dit que je t'aimerai toujours")

Quant à la 404, elle est exactement comme celle des Pirates : elle est rouge :D:

  
Merci bien ! Je commence à me souvenir. Elle est me vient à la tête la chanson (très jolie !)
Voilà, elle était rouge, la 404 :cool: . C'était une couleur dominante dans le film, le bleu aussi.
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Voici Anna Karina et Jean-Paul Belmondo dans Pierrot le fou :



(depuis le site youtube)

  
Super Laurent !

Sinon, si tu aimes Anna Karina et Godard, je te suggère de voir Le petit soldat
Peut-être que tu l'as déjà vu. Si Pierrot le fou, c'est l'apogée de la couleur, Le petit soldat, c'est l'un des meilleurs noir et blanc.
Il y a une scène dans le film où le petit soldat (je ne me souviens pas le nom de l'acteur) photographie pendant quelques minutes Anna Karina à l'intérieur d'un appartement. A ne pas rater :idea:
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La couleur de Pierrot est en effet extraordinaire ; ce n'est pas de la couleur de film, mais de la couleur de photographie.
La restauration a été faite sous le patronnage de Studio Canal et de la Cinémathèque Française

D'après la communication de Béatrice Valbin-Constant (Studio Canal) et de Camille Blot-Wellens (Cinémathèque française) à l'occasion de la ressortie du film : « Tourné en Techniscope, Pierrot le fou n’avait jamais pu être vu dans sa splendeur originelle. Le processus technique nécessaire au tirage de copies provoquait une importante perte de définition et les éléments existants étaient de qualité médiocre. Le négatif original a donc été numérisé en 2K et étalonné afin d’obtenir un nouveau négatif permettant le tirage de copie de bien meilleure qualité et un élément de préservation. Quant au son, le format monophonique d’origine a été conservé, dans le respect des méthodes de travail si particulières de Jean-Luc Godard et un nouveau négatif son a été établi. »

Dans la majorité des cas, cette restauration est splendide et les couleurs d'une belle fraîcheur. Néanmoins, il est des scènes pour lesquelles la couleur est étrange. Je reverrais ma vieille bande vidéo faite d'après les anciennes copies pour me faire une meilleure idée, mais parfois, on a l'impression que lors de la numérisation les techniciens ont voulu chercher du détail dans les ombres qui n'existaient pas forcément dans l'original. En effet, dans certains scènes, comme celles tournées sous les pins sur le bord de la mer, on a l'impression d'une numérisation au cours de laquelle on a cherché à éclaircir les ombres, donnant un rendu numérique du type de ceux que, amateurs, nous obtenons parfois par erreur lorsque nous cherchons à recaler des prises de vues un peu denses. J'en ai été étonné.

Il n'en reste pas moins que ce travail est aussi un travail de sauvegarde, et que le film est maintenant à nouveau conservé sur des supports tout neufs.

Tu parles du noir et blanc du petit soldat. À mon regret, je n'ai pas encore vu ce film, qui est fort rare sur les écrans de cinéma.
Je vais chercher s'il en existe une publication en vidéo.
  • Message par HB, lundi 19 octobre 2009 à 9h10
    citer

  
C'est une couleur que j'aime vraiment beaucoup, comme celle aussi des films de Jacques DEMY, "les parapluies de Cherbourg", par exemple, pour citer le plus connu.
Par-contre dans le film ci-dessus, la salle de bain n'est pas finie, on voit encore les briques...

  
Aujourd'hui, le dernier film vu est en noir et blanc.
Le ruban blanc de Haneke.

Comme la presse en a largement parlé, je n'en dirai rien, sinon tout d'abord que c'est l'un de ces très rares films qui sont plus qu'une suite d'images animées sur pellicule, mais du niveau d'une grande œuvre littéraire, et encore, que la photographie y est absolument superbe, comme très très rarement au cinéma, même autrefois lorsqu'il était couramment en noir et blanc. Chaque plan est un tableau, et pourtant rien n'est apprêté. Du très grand art.

L'auteur a une vision du monde d'une grande noirceur, mais ça, c'est une autre histoire.

  
Le fait d'en avoir parlé m'a donné envie de le revoir. Alors, j'ai demandé à un ami de me prêter le dvd de Pierrot le fou.

J'ai retenu un détail qui peut paraître marginal, mais à mon avis, ça marque le ton du film.
A un moment donné, lorsque Pierrot et Marianne sont dans la ford galaxy, Belmondo se retourne pour parler à la caméra. Marianne lui demande; - à qui tu parles ? Réponse de Pierrot; - au spectateur.
Et quand ils sont dans le midi de la France, dans un port, Marianne fixe son regard sur la caméra. Ce qui est vraiment très rare dans le cinéma, où il y a la règle de ne jamais regarder la caméra !

Il me semble, que nous (spectateurs) aussi, d'une certaine manière, participons à une histoire où le cinéma (l'action/réflexion) est confronté à la peinture, à la bande dessinée, au récit (la voix en off de Pierrot et Marianne)...et à notre regard :wink:
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:D:

Un moment fondamental.
J'ai cherché et pas trouvé le moment exact, mais quand-même ceci :


  
Superbe, la photo !

J'imagine qu'il doit être le photogramme qui vient immédiatment après la question de Belmondo.

...un autre moment extraordinaire du film, c'est quand Pierrot et Marianne font la manche aux américains. Avec trois fois rien, quelques allumettes, une bouteille de whisky et un cigare, ils font une parodie de la guerre du Vietnam d'une inventivité inégalable !
Une scène aussi très drôle, c'est l'apparition sur le pont d'un yacht d'une princesse libanaise :D
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