Vézelay
Je résume :
La tradition attribue à un certain comte Girard et à sa femme Berthe la création vers 858 de Vézelay.
Au début du XIe, une rumeur se répand que les reliques de sainte Marie Madeleine y accompliraient des miracles.
En 1060, une bulle pontificale Léon IX reconnait la présence des reliques de sainte Marie-Madeleine à Vézelay. Pendant 250 ans, ces reliques exercent une extraordinaire force d'attraction et la colline devient un passage obligé sur le chemin de Compostelle.
Mais en 1295, le pape Boniface VIII reconnait au monastère provençal de Saint Maximin la possession exclusive des reliques de sainte Marie-Madeleine, accentuant le déclin de Vézelay. Comme quoi, les papes peuvent se tromper
.
Mais décadence ne veut pas dire appauvrissement, car l'abbaye possède de très nombreux biens fonciers que les abbés commendataires saignent à blanc en menant grand train. Puis ce sont les dégradations de la révolution. Au début du XIXe, l'église est en piteux état.
Elle est alors restaurée par Eugène Emmanuel Viollet le Duc, engagé dès 1839 par Prosper Mérimée dont il était un proche collaborateur. Viollet le Duc avait alors 25 ans. Il était autodidacte et passionné par l'architecture médiévale. Son travail à Vézelay est quelquefois contesté mais globalement, il est plutôt jugé qu'il a été assez fidèle à ce qu'il a trouvé. L'élément le plus contesté de sa restauration est le tympan neuf du porche Ouest (jugement dernier), entièrement inventé par le sculpteur Pascal. "
Misérable pastiche" qui n'a rien à voir avec l'original trouvé sur place.
Quoiqu'il en soit, la manière d'envisager la restauration des bâtiments a beaucoup évoluée en un siècle et demi et nous devons être redevables à Viollet le Duc pour ce qu'il a accompli à Vezelay.
La nef est romane. Le chœur est gothique.
Pour Nel, un des splendides chapiteaux de la basilique, le moulin mystique :
"A gauche du chapiteau, Moïse est en train de faire passer le grain à travers un moulin. L'apôtre Paul, à droite, s'empresse de recueillir ce grain à l'aide d'un sac. La forme de ce moulin n'est pas laissée au hasard : il s'agit d'une roue portant en son centre une croix. Le grain versé par Moïse symbolise donc l'ancienne loi - la Thora que Moïse avait reçue comme loi de vie pour tout Israël - qui passée à travers le corps du Christ livrant sa vie sur la croix, peut alors devenir loi nouvelle" (Vézelay - Édition La Pierre d'Angle).
Beaucoup de chapiteaux étaient en très mauvais état. Ils ont été déposés au Musée de l’œuvre et remplacés par des copies.