Publié : dimanche 18 novembre 2007 à 15h04
Il me semble qu'il y a là l'idée qu'il existe une sorte d'état idéal à préserver.
Evidemment, suivant les époques et les références culturelles, cet idéal évolue.
En tant qu'urbaniste et architecte, je suis confronté presque quotidiennement à cette question, qui n'est jamais posée en termes philosophiques, mais en terme d'évidences assénées : le médiéval c'est beau, le XVIIe aussi, etc.
De plus, depuis quelques années, tout est patrimoine. Vous verrez tel ou tel architecte d'un CAUE (Conseil Architecture Urbanisme Environnement) réclamer, à l'occasion de travaux sur un ensemble immobilier, la sauvegarde d'une vitrine orange des années 1975-78, de peur de commettre un impair, et que plus tard on dise que notre patrimoine méconnu a été détruit...
Cette double idée que tout est patrimoine, et qu'il existe un âge d'or perdu dont les traces sont à graver dans nos villes et nos paysages, font que l'initiative est particulièrement freinée dans notre pays, dont le citoyen moyen est aussi extrêmement frileux devant toute idée d'évolution de son cadre.
Elle est aussi sous-tendue par l'idée que l'homme "d'avant" savait ce qui était beau et bon, et se trouvait plus proche d'un état de nature : le cadre qu'il a produit est donc, ainsi, considéré d'une valeur supérieure à celui qu'il pourrait produire aujourd'hui, et presque, dans l'inconscient collectif, assimilé à un état non seulement de nature, mais de pureté originelle.
Evidemment, suivant les époques et les références culturelles, cet idéal évolue.
En tant qu'urbaniste et architecte, je suis confronté presque quotidiennement à cette question, qui n'est jamais posée en termes philosophiques, mais en terme d'évidences assénées : le médiéval c'est beau, le XVIIe aussi, etc.
De plus, depuis quelques années, tout est patrimoine. Vous verrez tel ou tel architecte d'un CAUE (Conseil Architecture Urbanisme Environnement) réclamer, à l'occasion de travaux sur un ensemble immobilier, la sauvegarde d'une vitrine orange des années 1975-78, de peur de commettre un impair, et que plus tard on dise que notre patrimoine méconnu a été détruit...
Cette double idée que tout est patrimoine, et qu'il existe un âge d'or perdu dont les traces sont à graver dans nos villes et nos paysages, font que l'initiative est particulièrement freinée dans notre pays, dont le citoyen moyen est aussi extrêmement frileux devant toute idée d'évolution de son cadre.
Elle est aussi sous-tendue par l'idée que l'homme "d'avant" savait ce qui était beau et bon, et se trouvait plus proche d'un état de nature : le cadre qu'il a produit est donc, ainsi, considéré d'une valeur supérieure à celui qu'il pourrait produire aujourd'hui, et presque, dans l'inconscient collectif, assimilé à un état non seulement de nature, mais de pureté originelle.