Publié : mercredi 3 octobre 2012 à 9h05
page précédente, commentant ces photos, insoL a écrit :
Je vote pour la seconde (magnifique).
Mais ce sujet implique fatalement la série, la série, la série … indéfinie … Sauf « miracle » ! (Toujours possible)
Et, j'ai souvenance d'un « photographe d'art » qui photographiait les fientes de mouettes !
C'était très beau … aussi ! Si si !
Mais ce sujet implique fatalement la série, la série, la série … indéfinie … Sauf « miracle » ! (Toujours possible)
Et, j'ai souvenance d'un « photographe d'art » qui photographiait les fientes de mouettes !
C'était très beau … aussi ! Si si !
Généralement, je photographie ce que je vois, et ce n'est pas toujours de la tarte.
Ces micropaysages ne constituent pas une série, mais appartiennent à un thème.
En permanence, j'ai en tête plusieurs échelles de vision, lorsque mes yeux se posent sur les choses, et je perçois tant la globalité de l'environnement dans lequel je me trouve, que des détails, des notations, qui m'évoquent immédiatement des analogies, ou des micro-mondes parallèles, au travers de vues supposant des distorsions de la perception.
Voir en grand le petit est l'effet de l'une de ces distorsions. Comme voir du mouvement, des
détails, du flou, ou des textures.
Dans le cas des micropaysages, le truc peut sembler rapidement bateau, car il s'agit entre autres d'adopter un cadre qui est celui du maquettiste, jouant alors de l'opposition entre géants et lilliputiens.
Mais il s'agit aussi d'une convention, pour représenter des choses que je vois, ce qui me semble résumer globalement la pratique générale de la photographie.
À propos d'architecture, Le Corbusier (par ailleurs un peu cinglé) a réussi une assez belle définition (limitative, comme toute tentative de ce genre) :
L'architecture est le jeu savant, correct et magnifique des volumes assemblés sous la lumière. Nos yeux sont faits pour voir les formes sous la lumière ; les ombres, et les clairs révèlent les formes. [...] (Vers une architecture, 1923)
La photographie serait le jeu (savant) correct (et magnifique) d'assembler des portions de réel dans le cadre sous la lumière...
dans le cadre de l'instant décisif (Images à la sauvette, Verve, 1952) : On doit situer son appareil dans l’espace par rapport à l’objet, et là commence le grand domaine de la composition.
Pour moi, cet instant décisif n'est pas tant celui où tel ou tel événement est littéralement saisi au vol comme on le dit souvent (un personnage entre dans le champ, etc.), mais celui où se noue l'intime conviction que l'esprit du photographe, le cadre matériel du viseur, et le monde extérieur se rencontrent.
Mon regard se focalise naturellement sur ces petits événements que je photographie, et même dans les quatre photographies postées hier soir, il n'y a pas dans mon esprit série, qui supposerait de refaire plusieurs fois de suite la même chose, mais une vue aérienne (la première), une composition tendant à l'abstraction (la seconde), une tentative de montrer le travail de l'eau et du vent (la troisième), un jeu de rôle, le photographe prenant le point de vue de la fourmi (la dernière).
D'autres de mes séries montrées au fil des années dans ce sujet sont d'une nature différente : certaines par exemple explorent un micro lieu, comme une sorte de reportage. D'autres jouent surtout d'un aspect graphique par analogie (le sel), etc.
Je ne pense pas que cela différencie ces photos d'autres photos faites dans un cadre plus conventionnel, en ce sens qu'elle cherchent à montrer quelque chose que je vois et ressens, le jeu n'étant en ce sens pas abstrait ni réellement formel.
Je n'imagine pas qu'il en soit de même pour le photographe effectuant de belles vues de fientes de pigeons, car c'est la technique (son matériel macro et son sens consommé de l'éclairage par exemple), qui vont en partie faire la photo, lui permettant d'accéder à une vision dépassant la vision humaine (Leica exceeds the perception of the human eye dit la publicité. )
Mes photos ne dépassent en rien la vision humaine, elles proposent un cadre, tel qu'il me vient naturellement (si l'on peut dire qu'il est naturel de voir dans un cadre, vision de l'esprit induite par la culture, tant picturale et graphique, que photographique).
Enfin, ces photos ne doivent pas plus au hasard que la pratique normale qui consiste à photographier à hauteur d'homme, à faire des reportages ou des portraits.
C'est un thème, qui n'implique pas série, et surtout pas indéfinie, car elle est définie par ce que je vois et souhaite transmettre d'une part, ainsi que par sa conclusion, qui est la réussite ou non du projet... De nombreuses tentatives faites depuis des années ne vous ont pas été montrées ici car je n'y ai pas retrouvé ce que je souhaitais après développement des films, chose en tous points égale aux autres domaines photographiques que je pratique, en dehors de la photographie documentaire, qui est en général exempte de déchets car, tant que ce que je souhaite montrer est sur le cliché et qu'il est correctement exposé et mis au net, je considère alors l'exercice comme réussi.