Alors que mon temps de repos estival m'en laissait un peu le loisir, je suivais de ci de là les aventures de quelques Forums amis afin de ne point estiver ignare de ce qui dans le monde se passe.
Somnolent quelque peu, sans doute en raison d'un trop rapide et violent retour aux pixels picdéliens, je fus alerté par un bruit sec rompant avec la tranquilité de cet après-midi bas-normand...
A pas mesurés je cherchai à l'extérieur d'où provenait le bruit.
C'est alors que je la vis : petite bergeronnette, posée KO, sur le dallage devant la maison.
La petite sotte venait de se prendre une vitre en plein vol et, dieu du ciel avec elle, ne s'était point le cou rompu !
Je me souvins alors d'une émission de radio, fort passionnante entendue au début de l'été qui donnait la parole à une
défenseuse :? des oiseaux qui pestait contre le nombre de décès de nos amis emplumés qui venaient s'exploser les vertèbres dans les murs vitrés de nos architectures ignorantes de leur fragilité qui n'a d'égale que l'élégance de leur vol.
Au passage elle lança un appel à tous (nos amis) les architectes afin qu'ils puissent trouver un moyen pour enrayer cette hécatombe. Je pensais alors en moi-même (si c'est possible
) qu'elle avait bien raison...
Au cours de cette fort judicieuse chronique écologique elle donna au journaliste très motivé (comme le sont tous les stagiaires qui se tapent la tranche horaire la plus facile à à savoir de 4h00 à 6h00 du matin) qui posait des questions, un conseil que, par quel hasard, j'avais gardé dans un coin de ma mémoire (dont la capacité de stokage est pourtant proche du débordement).
- Tout d'abord s'assurer que l'oiseau n'est pas mort
(Chercher le poul, le coeur, chacun sa méthode...)
- Ensuite prendre délicatement le volatile par derrière (avec dignité s'il vous plaît) afin qu'il ne soit pas effrayé de vous voir approcher.
- Le déposer délicatement dasn un carton, puis le laisser reprendre ses esprits. (Ces deux derniers conseils ne valent pas pour un oiseau mort
)
Je me mis donc en quête d'un carton que je trouvais fort heureusement assez vite dans un coin de la cave destiné justement à stoker les cartons.
Dame bergeronnette, avec délicatesse approchée par l'arrière, fut saisie avec la douceur et la dignité que je vous laisse deviner, puis déposée dans un carton prestigieux.
Par respect pour le moment difficile qu'elle traversait je retournais à mon écran, heureux d'avoir, qui sait, en ce beau dimanche qui concluait un joli mois de juillet, évité à dame bergeronnette de se faire croquer par sieur matou dont la progéniture rescapée de l'an dernier avait également décidé de squatter mon jardin... je vous en reparlerai sans doute, ou peut-être.
Une bonne heure passée je voulus aller prendre des nouvelles de la petite estourbie.
Me penchant sur le carton, je m'aperçus qu'elle s'était envolée.
Pas un au revoir, pas de mot de remerciement, pas de
cui-cui merci l'ami...juste posé, là au fond du carton, en signe, qui sait, de reconnaissance...
... un petit caca d'oiseau.
Mais comme dit le proverbe : "Petit caca d'oiseau, merci vaut" !