le Pirate Forum
    La Briante, roman

  
La Briante




Roman en cours d'écriture


Avant propos.

Toute ressemblance avec des personnes existantes n'est pas totalement fortuite.
Pour respecter l'intimité des personnages les prénoms ont été changés.
Seul le chien porte son véritable nom.

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Fatigué par la monotonie de ce voyage en train, Yves n’avait qu’une seule envie ; trouver cet hôtel dont Norbert lui avait parlé. Restait à prendre le métro, voire un taxi. Ce qu’il avait lu le matin dans Le Parisien lui fit rapidement choisir la première solution.

En cet automne une partie de Paris était en effet devenue un gigantesque embouteillage. Forts de leur arrivée aux commandes de l’Hôtel de Ville, les élus verts avaient décidé de tenir une de leur promesse : rendre la vie impossible aux voitures ! La mise en place des infrastructures du chantier du futur tramway avait vite exaucé ce vœu…

Passer de la campagne au sous-sol du métro était à chaque fois pour Yves une véritable épreuve. Les odeurs fortes faisaient partie de son quotidien, surtout en cette fin d’été lorsque les agriculteurs après les récoltes « engraissent » la terre avant de la retourner en vue des prochaines semailles. Fumet de lisier et autre fumier sont le lot des résidents en bordure de champs, lorsque le matin, ouvrant les fenêtres, ils vous envahissent les narines. Bien que surpris chaque fois, Yves peut alors se dire : « Tout va bien, il y a encore des paysans sur terre ! » Mais le métro n’est pas le Perche, et cette odeur de vieille urine faisandée n’a rien de comparable. Il se dit alors que les écolos feraient mieux de se préoccuper du confort olfactif des parisiens…


Tant bien que mal il arrive sans joie à la station Daumesnil, la plus proche de sa destination.
  • Message par HB, mercredi 7 juillet 2010 à 19h36
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On attend la suite ( t'as déjà la première de couv :wink: )

  
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C’est une drôle d’ambiance qui règne sur la ville en cette rentrée. Les terrasses des cafés sont encore remplies de consommateurs. Qui sont-ils ? D’heureux touristes qui profitent de dernières belles journées ? Des parisiens encore en vacances et qui se traînent agréablement ? Répondre à cette question n’avait guère d’importance ; d’ailleurs il ne chercha pas davantage à le faire…

L’hôtel n’est pas ce que l’on appelle « De grand luxe » néanmoins il y trouva le nécessaire pour envisager son séjour dans de bonnes conditions. Un lit confortable, un coin pour écrire et une salle de bain fraîchement refaite à neuf. La fenêtre s’ouvrant sur une rue, passante mais isolée par un double vitrage : belle invention pour les citadins. Un de ses souhaits avait été respecté : un peu de verdure où porter le regard. En l’occurrence une vue assez sympathique sur l’ancienne voie ferrée qui ceinturait Paris, aujourd’hui transformée en « coulée verte » pour faire le bonheur des mères de familles en quête d’espace et laisser aller leurs marmots joyeusement se dépenser après l’école, où les jours de beau temps. D’ailleurs une jeune femme avec une poussette cane, visiblement accompagnée de sa petite fille, passait sous la fenêtre. Il ne put s’empêcher de penser à Caroline. Où était-elle à cette même heure, avec qui se promenait-elle ? Pensait-elle seulement à son papa, tellement tout seul dans cette ville tellement trop grande pour lui ?

Les quelques vêtements furent vite sortis du sac et rangés dans l’armoire. La trousse de toilette trouva machinalement sa place sur l’étagère au dessus du lavabo.
Le rideau de douche était étrangement coloré par rapport au reste de la salle de bain. Cela lui rappela quelques bons souvenirs…
  • Message par Tito, jeudi 8 juillet 2010 à 13h40
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:D bah oui, ça démarre bien, j'adore :bise:

  
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. 3

« Mon petit papa chéri, je t’aime trop fort et je te fais des gros bisous d’amour ».
Une fois encore il n’avait pas résisté au plaisir de relire le petit mot sur le dernier dessin que Caroline lui avait donné à la fin de « ses » vacances. Il n’avait pas encore fait développer les quatre rouleaux de pellicule, mitraillés sans retenue tout au long de ces quinze jours de bonheur. Les films étaient là dans son sac, avec l’appareil. Mais il n’y avait pas de pellicule : pas envie, plus d'envie…

Cela faisait à présent sept ans qu’il était séparé de sa femme avec laquelle il avait vécu quatre années de ce qu’il imaginait être le bonheur. Jusqu’au moment de la naissance de leur fille arrivée à la fin d’un amour qu’il croyait tout autant éternel. Virginie s’était peu à peu désinvestie de leur relation, comme si aucun des projets qu’ils avaient faits ensemble ne tenait plus la route. Ce fut un lent mais inéluctable délitement. Il avait cru durant la grossesse que les liens se renforceraient ; il n’en fut rien. Bien au contraire. Au fur et à mesure que le ventre de sa femme s’alourdissait, le plaisir qu’ils avaient à être ensemble s’évaporait. Elle se remplissait de vie et leur relation se vidait d’amour. La seule rencontre qu’ils décidèrent d’avoir avec un thérapeute de couple n’y changea rien.

- Oui, entrez !
- Pardon monsieur, j’ai oublié de vous dire que le dîner était servi à partir de 19h00.
- Merci mademoiselle mais je ne vais pas dîner à l’hôtel.

La jeune fille qui s’occupe des chambres venait de le sortir de ses pensées nostalgiques.
Il aurait bien aimé que cette tentative de réconciliation aboutisse : mais la rupture était inscrite. Virginie devenait de plus en plus absente. Elle le laissa tout de même assister à la naissance de leur fille puis il se résigna à quitter la maison. Le divorce par « consentement mutuel » ne fut qu’une formalité.
Tellement facile, tellement plus facile que de lutter pour continuer à vivre ensemble. En un an tout était rompu.
  • Message par HB, samedi 10 juillet 2010 à 10h39
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Lâché par brides, ce récit est des plus plaisants à lire et las d'attendre la suite :bise:

  
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Robert venait de lâcher la bêche en se tenant le bas du ventre. La douleur était revenue.

Il la connaissait et bien que s’y étant habitué, elle finissait toujours par le surprendre. Jamais au bon moment.
Heureusement il était seul dans le jardin. Enfin presque. Juste le chien, Amadou. La Rolande était sans doute aux lapins ou aux poules et elle n’avait pas pu l’entendre jurer le « nom de Dieu de merde » qui s’était échappé de sa moustache. Il ne se faisait guère d’illusion sur ce qui l’attendait à vouloir ainsi cacher ce mal qui le grignotait petit à petit depuis une bonne paire d’années. De toute façon, à part le curé à qui il s’était un jour confié, personne ne se doutait de l’ampleur du mal. La Rolande elle-même avait fini par croire à ces « coliques » passagères héritées de l’arrière grand-père qui, selon l’expression transmise aux descendants mâles, en avait lui « suffisamment chié » pour ne pas avoir besoin d’en faire tout un plat ! La formule ne manquait jamais de faire rire enfants et petits enfants lors des repas de famille ; sauf que là, le Robert, il avait plutôt envie d’en chialer…

Le chien s’était remis à renifler les vers de terre qui s’agitaient à chaque coup du croc dans la bonne terre bien grasse du jardin. Cette année encore on ne manquerait pas de patates. C’est qu’il fallait les voir les parisiens, avec leurs yeux grands écarquillés devant les cageots remplis dans la cave. Pourtant ce n’étaient que des patates ! Oui mais Caroline le disait bien « les patates à papy Robert ».
Et qui dit patates, dit frites…


Dimanche matin Caroline était repartie avec sa mère et son nouveau mari, un genre d’australien y parait.

Le Robert il avait bien du mal à la comprendre cette Virginie. Un jour elle avait épousé Yves, son fils ; elle était comme on dit «entrée dans la famille», acceptée comme une fille. Puis en pleine grossesse, la cata, séparation, divorce et tout le tintouin.
« C’est comme ça aujourd’hui » qu’elle avait dit la Rolande ! On continue de l’aimer quand même. Et puis il y a la petite Caro.

Mais quand même, il avait vu son fils pleurer à quarante cinq ans, comme un gosse. Et ça, c’est dur pour un père.

  
La Briante
. 5

-Dis Robert t’as vu que le renard il est encore venu travailler aux poules cette nuit ?

Sacré renard. Celui-là ça fait au moins trois semaines qu’il essaye de le piéger. A force il finit presque par le trouver sympathique.

- Oui, j’ai vu. Mais il a pas réussi à entrer cette fois. En tout cas l’Amadou il a rien entendu non plus. A croire qu’il devient sourd comme son maître !

Brave chien cet Amadou. Il devait son nom à l’admiration que Robert portait à un célèbre chansonnier. Peut-être pas très flatteur pour ce dernier, mais pour le chien sans doute. En plus ils avaient en commun l’amour du vélo. Le premier pour ses fameux commentaires du Tour de France dont Robert se souvenait avec émotion, le second pour aimer courir après tous les vélos qui s’approchaient un peu trop près de la cour. La petite Caroline n’avait jamais vraiment compris le rapport, mais le chien du papy c’était quelque chose. Même qu’une fois, elle avait deux ans, elle avait décidé de dormir avec lui pour pas qu’il s’ennuie la nuit.

En resserrant un peu sa ceinture Robert se dit qu’il faudrait un jour mettre sur le tapis cette douleur dont il imaginait bien la cause. Son père était parti d’un cancer du colon et tous les symptômes dont il se souvenait avoir été le témoin, étaient entrain de lui cogner dans le bide. Triste héritage.

« Qu’est-ce qu’elle va devenir la Rolande si je dois partir me faire opérer ? » Le curé l’avait rassuré en lui disant qu’ils avaient bien assez d’amis au village pour qu’elle ne reste pas bien longtemps sans visite et sans aide. Et puis que d’aller à l’hôpital c’était quand même pas se rendre au cimetière d’office. Ça, en revanche, ce fut plus difficile à lui faire admettre. Vue la réputation de l’hôpital, fallait sans doute mieux y aller en visiteur qu’en client…

- Dis donc curé, le père Loumière non plus c’était pas grave son truc qu’il avait dans le ventre. N’empêche que quand ils l’ont ouvert, et bien ils l’ont refermé aussi sec. Et il est mort deux jours après !
Voilà le genre de réflexions que le curé devait entendre lorsque le Robert se laissait aller à la confidence sur sa santé. Il avait beau user de tous les stratagèmes, il était bien difficile de faire admettre que, parfois, soigner pouvait aussi signifier guérir. Mais comment ne pas le comprendre, alors que tant d’exemples illustraient de façon terrifiante la piètre réputation de l’hôpital ?


- Vas-tu répondre ? T’entends donc pas le téléphone ?
Elle savait se faire entendre quand il le fallait la Rolande. La maison était grande et visiblement celui qui appelait le savait, car il laissait sonner longtemps.
  • Message par HB, samedi 17 juillet 2010 à 8h24
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T'as plus de courage que moi, toujours aussi en attente de la suite :wink: :bise:

  
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. 6

En reposant le téléphone Virginie alluma machinalement une autre cigarette. Yves n’était plus à la ferme de ses parents.

On ne peut pas parler de jeune femme puisqu’elle a quarante deux ans. Pourtant on dirait une adolescente, et la tenue qu’elle porte chez elle renforce son look juvénile. Un marcel de son compagnon et un bas de jogging s’accrochant avec peine sur des hanches frêles et quasi malingres qui ressemblent davantage au résultat d’un régime draconien qu’à la pratique régulière d’un entraînement d’athlétisme. A moins que ce ne soit un début d’anorexie. Seule sa poitrine généreuse, (souvenir de la grossesse ?), permettait de la classer parmi les femmes de son âge.

Mike, le propriétaire du marcel et son compagnon depuis un an, était parti au travail, déposant au passage Caroline à l’école.

Depuis qu’Yves avait ramené la petite après « ses » vacances, elle était étrangement silencieuse. Auparavant si joyeuse et toujours prête à mettre la folie dans la maison à la moindre occasion, elle semblait porter sur ses épaules un invisible fardeau. Virginie avait voulu en parler avec Rolande pour de savoir s’il s’était passé quelque chose pendant qu’Yves et sa fille étaient à la ferme. Mais Robert l’avait assuré que tout s’était bien passé. « Comme d’hab. » avait-il ajouté, reprenant une des nouvelles expressions de Caroline qui faisait rire Mike mais l’énervait, elle. Cette façon de s’approprier le langage des adultes ne lui plaisait pas. Elle y voyait pour sa fille un moyen un peu simple de s’affranchir des années d’enfance qu’elle avait encore à traverser. Heureusement le lapin en peluche resté près du bol de céréales témoignait que Caroline était bien encore une petite fille. La discussion avec Robert ne l’avait pas rassurée pour autant. Une mère se trompe rarement lorsqu’il s’agit de « sentir » son enfant. Elle aurait voulu envoyer balader la cuisine et tout le bazar qui y traînait ce matin, mais pourtant pas plus que les autres matins. Cette rentrée était difficile.
Caro dans une nouvelle école, Mike accaparé par un job enfin décroché après tant de galères et elle, promue responsable du développement publicitaire de la boutique de vêtements pour enfants, récemment ouverte dans la galerie marchande d’un supermarché à vingt minutes de la sortie de la ville.

La cigarette à moitié fumée alla rejoindre les autres tordues au fond du cendrier.

- Il faut que je prenne un bain !

Ah! Quand même!
Alors, il va falloir mettre à jour la 4ème de couverture :wink:

...et je me perds dans les personnages: Virginie = Valérie ? ou bien 2 épisodes de la vie sentimentale (et matrimoniale) d'Yves?
(C'est compliqué les affaires de coeur, parfois :-) )

Et la vente des droits pour le cinéma ? :-)

  
Solange
(C'est compliqué les affaires de coeur, parfois :-) )

C'est ben vrai, ça :D:
Correction faite....Yves n'est pas un coureur de jupes même si le jour s'y prête :mrgreen2:

Tromer
...Virginie s’était peu à peu désinvestie de leur relation,... Virginie devenait de plus en plus absente...
:mrgreen:

(Aurais-tu vu trop de jupes, aujourd'hui?)

  
:marteau:
Problème de traduction.
J'écris en normand au départ...
:kl:

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