Moi je suis d'abord émerveillé lorsque je la vois entortiller son petit lien autour du sac dans lequel elle vient de délicatement insérer le
grenier tranché (c'est un pain aux céréales) en le faisant glisser tout au fond du sac et en faisant bien attention que le dernier petit morceau soit bien positionné ... en premier, comme un petit chapeau. Ensuite j'admire la dextérité avec laquelle elle inflige plusieurs rotations rapides au sac, d'un geste du poignet très sophistiqué, pour enrouler le petit lien d'une telle façon qu'une mécanique la plus perfectionnée ne saurait en faire autant.... puis avec son beau sourire elle me tend le petit sac avec son pain à présent tranché et prisonnier "Ça fait 2,50 euros ... vous fallait-il autre chose ?". ben non, alors je paye, et je sors ...
Plus tard, le midi souvent, lorsque l'heure du déjeuner est arrivée, me prends l'envie de goûter au petit pain. Ce sont les premières tranches dont je raffole ; elles sont si petites qu'elles ne peuvent servir à rien d'autre qu'à soulager une fringale naissante au moment de se mettre à table. C'est généralement à ce moment précis que tout dégénère. Car ce foutu p.... de b.... de lien de m.... est tellement bien serré que je m'en plante systématiquement un bout (vous savez ce petit bout de fil métallique très dur qui passe dans le lien et qui pique très fort) dans le doigt, et ça fait mal !!!
Pourtant, je me demande bien pourquoi, je garde les petits liens, dans la corbeille à pain. Je me dis qu'ils pourraient bien resservir. Parfois je m'essaye au geste précis de la boulangère mais je n'y arrive pas aussi bien qu'elle ; c'est un métier.
Aujourd'hui je les ai renversés sur la table. Je me suis dit que j'étais bien bête de garder tout ça ... alors je les ai pris en photo, puis je les ai mis à la poubelle.
Les petits liens de rien du tout
Photo con