Le Pirate

Fin août, lors d'un séjour dans le Nord-Cotentin, nous avons croisé la route de Paul, paysan de la Hague.
Il fabriquait des bottes de paille à la main, après avoir coupé son avoine à la faux.
Gestes d'antan, qui perdurent tant que Paul vivra.
Nous nous sommes arrêtés, nous l'avons regardé faire, nous l'avons photographié tout en l'écoutant parler de son pays du bout du monde.















Hasselblad 500 C/M + 2,8/80 Planar + Fuji Superia 400

Est-ce le même Paul que celui de Rémi Mauger ?
http://www.pauldanssavie.com/1.html
http://www.liberation.fr/portrait/010160409-hors-champs

Oui, c'est lui !
D'ailleurs, quand nous nous sommes arrêtés pour le regarder travailler, il nous a demandé : "Vous me connaissez ? Vous n'avez pas vu le documentaire à la télévision nationale ?"
Et nous : "Euh... non"

(Je ne suis pas très au courant des pipoles)

Le documentaire est excellent, plutôt dans la veine Depardon que pipole...

Quant aux images, je les aime beaucoup, surtout la 2ème, qui présente bien l'effort requis par la tâche en même temps que le cadre de vie.

Dans le contexte, c'est de l'humour, bien sûr !


J'imagine bien le type de documentaire, bien évidemment éloigné du documentaire sensation. J'aimerais le voir (et l'ai d'ailleurs commandé en DVD : reste à trouver le temps de le voir)

Ce qui m'a fait rire, c'était qu'il nous aborde en disant : "vous me connaissez", absolument certain que nous avions vu le documentaire, et que c'était pour ça qu'on le regardait travailler.
En réalité, nous avons stoppé la voiture tout net en voyant ce paysan faire des bottes de paille comme autrefois. Je n'en avais jamais vu, et voulais aller le voir faire de plus près, tout simplement.

Pour la blague, je me doutais bien ;)

Les gens "d'ici" ont souvent, pour ceux de cette génération surtout, un rapport aux medias assez particulier, qui les fait considérer la "télé" de façon très différente selon qu'il s'agit de "FR3" ou de "la première", des infos régionales ou des émissions de "l'aut'con d'la télé" (comme disait Desproges en s'auto-désignant).

Ajout : en fait, ces gens ont moins de recul et acceptent plus facilement ce qui est dit d'eux sur une "télé locale" que sur une nationale, forcément parisianiste.

Beau témoignage, comme toujours.

J'aime beaucoup l'avant dernière.

Dans cette belle série, ma préférence va à la 3

Cet homme me rappelle un vieux paysan lorrain, aujourd'hui décédé, qui cultivait les fraises et les pommes. Un dur travail auquel participait bien évidemment son épouse. Il aimait parler de son amour de la terre.

C'est du bieau
Beaucoup de souvenirs qui remontent. Quand mon grand père m'emmenait "glaner" et qu'au passage il refaisait des bottes. Sans ficelle il tressait des liens avec la paille et je retrouve dans les photos des mains de Paul l'incroyable dextérité des ces pognes... j'ai tenté de nombreuses fois de renouveler ces gestes ... je n'y suis jamais arrivé !

Etonnant !
Je suis perplexe devant ce mélange de touchante simplicité et de, relative, notoriété.

Mais j'imagine le bonheur des Pirates en croyant découvrir ce personnage "tout simplement".

Beau personnage, mis en valeur par une maîtrise totale du format carré, en couleur et un scan parfait, excellent travail sur tout la ligne, grand bravo et merci, Marielle

Comme vous l'avez compris ci-dessus, j'ai aussi rencontré Paul, de La Hague. Nous ne savions en effet pas du tout qu'il était devenu une sorte de star paysanne, mais, stupéfaits de voir encore un homme faire des bottes d'avoine à la main, courbé sur la terre, nous nous sommes approchés de lui, pour lui parler et lui demander l'autorisation de le photographier. Nous ignorions qu'il en avait l'habitude, depuis que l'auteur d'un documentaire sur le pays de la Hague avant et après l'usine de retraitement, le lui avait déjà demandé pour une chaîne de télévision.
infos sur l’image dans les albums
Le voir travailler est impressionnant. À genoux au sol, il alterne un geste d'embrassement des tas de céréales coupées préparées à l'avance pour la préparation des bottes, les bras levés, et, courbé au sol, il les attache avec une ficelle rapidement extraite d'une liasse précoupée. J'ai voulu photographier l'enchaînement de ses gestes.
infos sur l’image dans les albums
Dans un premier temps, il arrache une ficelle de la liasse qu'il jette immédiatement au sol, puis il se courbe et embrasse l'avoine, pour enfin glisser la ficelle dessous et la lier.	infos sur l’image dans les albums
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Les ficelles sont préparées à l'avance, avec un nœud pour servir de butée lorsqu'il forme rapidement un nœud coulant après avoir réuni une botte.
infos sur l’image dans les albums
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Nikon F2AS - 1,4/50 Ais - Agfa Vista-100

Intéressant et intéressante mise en page.

Cette complémentarité dans vos regards croisés (hum, c'est bien dit ça ) est un vrai réjouissement pour qui, comme moi et beaucoup ici, savent goûter de la simplicité des choses. Et quand, de plus, le tout est harmonieusement montré on ne peut que se réjouir d'avoir, de temps à autre, loisir à venir ici se régaler les yeux, l'âme et parfois plus si affinités....

Note aux bénés qui seraient encore dans le coin : savez-vous comment seront, par la suite, logées les bottes ?

Je sais peu de choses mais je sais qu'il viendra avec son tracteur et une remorque.

Ah bon ! Quand même !  Il a un tracteur !

Alors qu'il pourrait avoir un bel âne du Cotentin !

Quelles jolies bêtes ! De vraies peluches dans la brume !

Ils sont absolument charmants !

Marielle, superbe séquence de l'approche du sujet !

Très bonne la photo des ânes

Voici d'ailleurs sa maison, à Paul

Sanglier, merci pour ce complément.
Tu es donc allé lui rendre visite, toi aussi ?

Allez voir, Paul est maintenant une star de summilux !

bonjour,
en fait j'ai vu le film et par hasard en étant au resto on l'a vu passer à pied. Je l'ai suivi sachant que j'avais vu dans le film la vache sur sa maison.
je ne l'ai pas interpellé.

Au hasard d'une lecture distraite dans une salle d'attente j'ai trouvé dans un magazine de fin de semaine, d'habitude plus riche en photographies qu'en analyse profonde, cette revue de presse d'un personnage qui ne nous est pas inconnu.
Il me semblait évident de le présenter ici. Je ne sais si nos amis rouges en ont eu connaissance Peut-être que le fameux D.R. en fait partie

La phrase de la une est vraiment savoureuse et colle bien au bonhomme