Bonjour et bonne année, Garotinho !
Jacques, P., j'ai aussi eu l'occasion d'expérimenter ce que tu décris à propos de la présentation de photos sur un forum.
Mais je crois pouvoir dire qu'il y a longtemps que l'aspect rivalité, (que tu décris ainsi "
il ne s'agit plus de se satisfaire de sa production, mais de s'en satisfaire aux dépends de celle des autres, en prenant une forme d'ascendant, réel ou fantasmé"), ne me concerne plus, principalement parce qu'un forum comme celui-ci ne suscite pas de rivalités, par le ton un peu décalé qu'il entretient, que ce soit avec les
Drôle de portraits, les
galeries comprenant une part non négligeable de photos au téléphone portable, les
photos cons (fil ouvert), les discussions autour de sujets non photographiques, les interventions régulières et soutenues de quelqu'un comme Tromer par l'intermédiaire de fils comme les
Pirateries.
Le forum n'a aucun impact sur ma pratique photographique autre que le désir, lorsque j'ai envie de faire des photos et de les proposer, de les présenter au mieux, parfois un peu comme pour une publication (séries thématiques architecturales, petits reportages), ou plus simplement le plus souvent, pour amuser et distraire.
La baisse de ma production est liée à autre chose. Pendant quelques années, j'ai eu l'impression, en faisant beaucoup de gammes jamais montrées, de progresser, de trouver des angles d'attaque et des réflexes photographiques utiles à ce que je souhaite savoir faire. Maintenant, cela marque le pas, c'est à dire que j'ai le sentiment de ne pas savoir aller plus loin, de n'être pas capable de me renouveler, de faire toujours un peu la même chose sans réel progrès intéressant. De manière naturelle, cela réduit mon désir de faire et de montrer.
Concernant des espaces comme Flickr, cela ne m'intéresse pas du tout, ni pour les regarder (en dehors des liens donnés par des membres du site), ni pour m'y inscrire.
Il y a au moins trois raisons à cela.
La première est que l'aspect réseau ne m'attire pas (le système des groupes, des commentaires).
La deuxième est que j'en appréhende mal l'ampleur et que la foule anonyme du web me rebute.
La troisième est que, sans le support de discussions et de la constitution d'un petit groupe tel qu'il a pu se former ici, je ne vois pas ce que je pourrais avoir à dire (cela recoupe en grande partie la deuxième raison).
Dire, je le fais dans mon activité professionnelle, qu'il s'agisse de publier des livres, ou de travailler pour des projets urbains et architecturaux.
À froid, devant la page blanche d'un Flickr, je n'ai, de manière naturelle, rien à dire.
Je ne sais pas montrer des photos si je n'ai rien à dire.
Il faut aussi aborder le regard sur les photos des autres.
Sur Flickr ou équivalent, il faut avoir la présence d'esprit, le courage de les chercher et d'aller les visiter.
Ici, je découvre celles que l'un d'entre nous a eu envie de nous montrer et, par exemple, j'ai toujours plaisir à voir ce que Paga a eu l'idée de nous proposer, ou ce que Orville ou jbz ont pu inventer, lorsqu'ils en ont eu envie.
Passer régulièrement ici, c'est un peu comme lire un petit journal. C'est complètement différent.
Enfin, et cet aspect compte certainement et se trouve au plus haut point personnel ; contrairement à vous tous, lorsque j'écris ou montre des photos ici, je le fais dans un "espace" que j'ai construit et conçu pour cela. Je ne suis pas l'auteur de FlikR. Si tel avait été le cas, peut-être aimerais-je Flickr ?
Concernant le format web, il est vrai qu'il est appauvrissant. Mais, en dehors de certains cas où la lumière est très belle et où j'ai pu avoir envie de m'en repaître, je ne montre pas des photos pour cela, mais plutôt pour ce qu'elles racontent, ou parfois pour (prétention...) leur cadrage et leur graphisme. Le format web ne génère en conséquence pour moi aucune frustration, d'autant qu'il est plutôt meilleur que celui d'une publication papier de qualité courante.
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note : que ceux que je n'ai pas cités n'en tirent pas ombrage...
À la Sainte Prisca ne pas en faire tout un cas.