saintjerome
Vaste sujet que le polaroid.
Tu pratiques ?
Non, je n'ai même jamais eu en mains un appareil Polaroid.
Pire, je n'y jamais songé.
Je suis venu à la photographie en débutant dans un labo noir et blanc.
On pourrait dire que c'est à force de jouer avec les chimies et le papier sensible que j'en suis arrivé à me dire que je pourrais faire des prises de vue : le monde à l'envers.
Depuis, je reste assez profondément attaché aux gestes et aux rythmes : charger un film, attendre, le développer, travailler le résultat —autrefois au labo, maintenant au scanner et à l'ordinateur.
Je suis de plus issu également d'une sorte de tradition techniciste, qui me pousse à tenter d'utiliser du matériel reconnu comme bon, au regard de critères courants : définition, précision, contrôle de ce qu'on fait.
Le Polaroid donne un résultat brut sur lequel nous n'avons aucun contrôle, au travers de techniques donnant des résultats flous : optiques moyennes, reproduction des couleurs aléatoires.
Alors, j'ai une question : qu'est-ce qui te pousse à l'utiliser plutôt qu'un procédé photographique qu'on pourrait qualifier de normal ?
J'assortis cette question d'un commentaire : tu fais plutôt des choses séduisantes avec ce matériel bizarre, mais que t'apporte le fait qu'il soit justement bizarre, et de qualité moyenne ?
Car le geste de cadrer étant le même, pourquoi choisir un procédé limitant ?
Utilises-tu d'autres matériels ?
En complément de ce qui n'est qu'une proposition de discussion, je précise que je peux comprendre qu'on s'intéresse à savoir ce qu'on ferait avec du matériel limitant. Pendant quelques temps, j'ai pris plaisir à faire des photos avec un petit appareil photographique numérique acheté 80 euros au supermarché.