Solange
Je ne suis pas du tout d'accord avec cette vision "misérabiliste"! De plus, établir un lien entre "pauvre immigré" et la "sauvagerie" d'un monde capitaliste occidental me semble assez démagogique? Cette question du "vivre à crédit" au dessus de ses moyens tend bien sûr vers une impasse dès lors que la courbe de la croissance économique s'infléchit. C'est un jeu et un pari et comme tels le résultat se traduit par gains et/ou pertes..
Les subprimes ont été inventés pour composer avec la solvabilité décroissante des classes populaires, alors que les classes supérieures s'enrichissaient de plus en plus.
S'enrichissant, elles consomment des produits financiers dont elles attendent un rapport supérieur au taux de croissance économique qui ne peut guère excéder 3% dans une économie "évoluée".
Le différentiel doit être fabriqué par le système financier.
Si les pauvres ne peuvent plus consommer, la machine se grippe à moins de passer dans une économie mafieuse. Il leur faut donc consommer, en particulier de l'immobilier dont la hausse continue du prix sans raison est un des moteurs du différentiel ci-dessus.
On remplace donc la consommation directe (fordisme) par du crédit hypothéquaire. Les risques sont tels que l'on doit les partager largement, y compris au dehors des frontières : on les titrise.
Tout cela est une pyramide de Ponzi géante. Ceux qui tombent dans le piège n'ont pas le choix. Ils alimentent la bulle, ensuite elle crève et eux avec. Selon Greenspan, je cite ses mémoires, il est indispensable de proposer ces produits et ainsi courir ce risque si l'on veut maintenir une adhésion populaire au capitalisme version Chicago.
Pour les fêtes, je recommande la lecture de quelques ouvrages de Daniel Cohen, de Greenspan, de Jorion (voir son
blog également), Krugman, ... La bulle immobilière est un grand classique du genre...