34 commentaires 6 posts
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Depuis le croquis à l'atelier
mercredi 3 février 2010 à 20:31
post 1 dans Histoire d'escalier
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En général, ça commence par des gribouillages informes.
Puis vient le moment de la lente mise en forme détaillée
pour produire les documents nécessaires à l'artisan pour fabriquer l'escalier.
Celui-ci achète du bois brut tout juste débité en planches
Puis réalise un patron des principaux éléments, en utilisant nos plans.
Voici les marches en cours de fabrication, avant la pose sur le chantier.
Et les déchets, qui pourront être recyclés, ou servir de bois de chauffage !
La suite au prochain numéro. |
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1 commentaire • ajouter un commentaire au post 1 : "Depuis le croquis à l'atelier"
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- Tromer, jeudi 4 février 2010 à 13:29
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J'aime beaucoup ce genre de "gribouillages". Ils me font penser à ceux d'un certain Philippe Demougeot qui exprime ses talents sur France Cinq dans l'émission "Question maison". Je m'arrange souvent le samedi matin pour être rentré du marché afin de le voir gribouiller sur un mur, une feuille voire une planche
Les photos des planches de bois et des marches en attente me touchent beaucoup et me rappellent l'ambiance de l'atelier d'Evelyne.
Du dessin à la montée des marches, encore un reportage passionnant, à suivre donc |
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À l'atelier
vendredi 5 février 2010 à 20:38
post 2 dans Histoire d'escalier
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Voici où l'escalier est attendu.
Le menuisier et le peintre discutent de la mise en œuvre des finitions.
Le client descend sans escalier.
À l'atelier, on termine la fabrication des éléments de l'escalier qui seront assemblés sur le chantier lundi.
L'ensemble sera suspendu à la trémie, fixé sur les lisses de bois qui y ont été scellées.
Ces barreaudages verticaux serviront à la fois à suspendre l'escalier, et de garde-corps.
Ils seront assemblés à chaque marche dans des entailles qui restent à réaliser.
À cet effet, des gabarits ont été préparés. Voici celui qui est utilisé pour les marches de la partie circulaire de l'escalier.
Ici, le menuisier est en train de positionner celui qui lui sert à préparer les marches droites.
Voici les marches prêtes pour le chantier
les éléments tournés qui seront insérés entre chaque marche, formant le noyau central
et la partie de garde-corps qui rejoindra le dernier élément du noyau.
Le matin même, sur le chantier, un autre petit escalier avait été posé.
à suivre ! |
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10 commentaires • ajouter un commentaire au post 2 : "À l'atelier"
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- Proteus, vendredi 5 février 2010 à 22:12
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Une série très captivante et fort bien réalisée sur la fabrication d'un escalier. J'attends la suite avec impatience |
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- HB, samedi 6 février 2010 à 9:13
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ah ça y est quand même, on va pouvoir monter J'adore |
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- danyves, samedi 6 février 2010 à 10:36
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joli; joli ! |
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Magnifique, un sujet qui me ramène à mon enfance, quand ma mère gribouillait de pareilles choses dans la chambre qui allait devenir par la suite ma chambre.
Ensuite travailler le bois c'est une chose magnifique, être menuisier, dans des travaux comme celui ci, c'est un peu comme être sculpteur
Un moment j'avais même failli me lancer vers cette profession... qui sait, peut être dans pas longtemps.
Laurent, j'apprécie vraiment la façon simple et efficace, avec laquelle tu arrives à nous présenter un tel sujet.
Je l'ai remarqué ailleurs aussi, tes photos sont souvent épurées, à la fois dans les cadrages et dans les couleurs, c'est une chose qui est loin de mes capacités mais que j'estime beaucoup
PeppinOMeccanicOPeppinOMeccanicOPeppinOMeccanicOPeppinOMeccanicO |
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- coignet, dimanche 7 février 2010 à 16:19
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Ce n'est certainement pas si loin de tes capacités, et j'admire aussi tes photos. Je conseille à tous de voir ton site, et en particulier ses portraits de roms.
Concernant la couleur, c'est le résultat de beaucoup de travail pour comprendre et maîtriser les techniques, et surtout, éduquer l'œil.
Acquérir les bases techniques du traitement de la couleur est assez facile. Il suffit de patience et persévérance et lisant les manuels, et en faisant des milliers d'essais. Ce dernier aspect est de loin le plus important car il comporte en lui l'élément majeur : il faut éduquer son œil.
Je commence à savoir faire les choses correctement, mais il y a encore du chemin à faire pour que ce soit pro. Il est des circonstances où je ne m'en tire pas du tout !
Concernant les cadrages, la simplicité est chez moi une obsession. Si ça se voit, ça fait plaisir, car cela montre que les efforts ne sont pas vains. Je photographie beaucoup dans l'espoir d'acquérir à la fois un savoir faire, et une touche personnelle.
Ce n'est pas très modeste n'est-ce pas, mais sans buts, que fait-on ?
Un petit mot à propos de l'escalier ?
J'aime énormément l'ambiance des menuiseries, et tous les métiers du bois.
Concevoir un ensemble qui va être réalisé par un menuisier ou un charpentier est l'un des choses qui m'intéresse le plus.
Celui qui travaille ici aime son métier, et le fait particulièrement bien. Il est au moins aussi content que moi de faire cet escalier, raison pour laquelle j'ai eu l'idée d'en faire l'histoire en image. |
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Bien que mon père ait été mécanicien, j'ai vraiment découvert le sens profond du travail des artisans dans mon chantier de rénovation.
Il se trouve, par un curieux hasard, que je lisais en parallèle "La condition de l'homme moderne" d'Hannah Arendt. Elle y (re)fait la distinction entre travail, oeuvre et action afin de percer à jour les travers fondamentaux de la société technologique du 20ème siècle.
L'oeuvre est conçue pour durer et servir, et ce sont les oeuvres qui font le monde de l'Homme ; leur fin guide la main de l'artisan, qui les conçoit à partir d'un plan, mental ou réel (un plan).
L'artisan, le plus souvent solitaire et silencieux, est donc un faiseur de monde. Il fabrique pour durer.
Alors me revient à l'esprit le mot de Cartier-Bresson : la photographie n'est pas un art ; je ne suis pas un artiste, je suis un artisan. Les photographies font-elles notre monde ? je vous en laisse juge.
Laurent pratique la photo comme l'artisan qu'il est, voilà la raison pour laquelle ses images durent.Quelqu'un qui fait des images ne peut pas être rassurant Raymond Depardon, ErranceFlickr |
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- orville, dimanche 7 février 2010 à 19:42
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Passionnant cet escalier, on a hâte de connaître la suite.
Va-t-il nous faire Le coup de l'escalier?"Quand tu ne ris pas tu ne vis pas" |
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- insoL, lundi 8 février 2010 à 13:49
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Ah ! La maîtrise de la couleur par Coignet, c'est un peu ce qui fait que je "poste" si peu !
Car, non seulement je ne maîtrise pas (*) mais je me demande quelle différence il y a entre ce qui apparaît sur mon écran et les vôtres.
Mais, malgré cela, quand nous saurons tout de l'escalier de Coignet, j'espère pouvoir vous raconter une autre histoire d'escalier.
* Par exemple, je n'ai pas pu équilibrer les deux photos de "tags" envoyées récemment.Faut, faudra, faudrait … Il aurait fallu. |
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- Tromer, lundi 8 février 2010 à 14:22
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[quotep="insoL"]Ah ! La maîtrise de la couleur par Coignet, c'est un peu ce qui fait que je "poste" si peu !
Je trouve cela dommage...même si parfois ça me gagne !
Je pense que le tôlier a beaucoup à apprendre à certains (mais il reconnaît modestement lui-même devoir s'offrir encore un stage ou deux chez un grand manipulateur de pixels parisien), ce qui n'est pas une raison pour se retenir de montrer ses photos ! |
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[quotep="Jacques, pote"] "La condition de l'homme moderne" d'Hannah Arendt. Elle y (re)fait la distinction entre travail, oeuvre et action afin de percer à jour les travers fondamentaux de la société technologique du 20ème siècle.
L'oeuvre est conçue pour durer et servir, et ce sont les oeuvres qui font le monde de l'Homme ; leur fin guide la main de l'artisan, qui les conçoit à partir d'un plan, mental ou réel (un plan).
L'artisan, le plus souvent solitaire et silencieux, est donc un faiseur de monde. Il fabrique pour durer.
Voilà un livre que je vais acheter avant de partir vers "le Soleil Levant" Merci pour le conseil indirect Jacques Pote
PeppinOPeppinOMeccanicOPeppinOMeccanicOPeppinOMeccanicO |
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sur le chantier
lundi 8 février 2010 à 21:28
post 3 dans Histoire d'escalier
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Voici la suite attendue de l'histoire de l'escalier.
Aujourd'hui, les menuisiers ont travaillé toute la journée pour monter l'escalier sur le chantier.
En début d'après-midi, il reste à rejoindre l'étage.
L'escalier comporte un demi tour hélicoïdal, et se termine par une volée droite.
Le plus délicat à ce stade est de positionner proprement la première marche formant transition entre l'hélice et la volée droite.
Pendant ce temps, à l'étage en dessous, le peintre est en train de faire ses finitions.
L'escalier a été conçu comme un vrai mécano.
Par sécurité, certains éléments plus délicats ne sont achevés que sur place.
Cette marche de transition, une fois ses cotes vérifiées, va recevoir les préparations finales, permettant de fixer le garde corps central nécessaire pour cette dernière volée.
On utilise le même élément de guidage qu'en atelier.
Il reste à positionner maintenant définitivement cette marche, et à bloquer le noyau central de l'ensemble.
Vérification des niveaux : l'exécution a été menée avec une remarquable précision : le niveau est parfait !
On peut donc engager la phase finale !
La suite au prochain numéro… |
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7 commentaires • ajouter un commentaire au post 3 : "sur le chantier"
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Si beau que ça donne envie de monter et descendre à longueur de journée. PeppinOMeccanicOPeppinOMeccanicOPeppinOMeccanicO |
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[quotep="coignet"]
J'adore celle-là !
Oui, ce petit reportage donne envie d'avoir le même chez soi, à monter et descendre sans cesse ! |
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- Proteus, lundi 8 février 2010 à 22:33
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Sans vouloir flatter le "Pirate en chef", je trouve ce reportage excellent
Cet escalier est de toute beauté. Je fais également parti de ceux qui admirent l'habileté des artisans |
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- Tromer, mardi 9 février 2010 à 9:24
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Je plussoie et mon esprit facétieux me fait imaginer la possibilité, pour les jours où il ne serait pas nécessaire ni de monter voire même de descendre, de faire se replier sur lui-même ce magnifique assemblage, un peu comme on le fait avec un éventail. Je sais, c'est con, mais c'est la vue préférée de marielle qui m'y fait penser...
NB. J'espère qu'un autre accès est prévu pour monter d'éventuels gros meubles...
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- coignet, mardi 9 février 2010 à 10:42
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Tu verras dans la suite du reportage qu'il sera difficile à replier…
Oui, il a un autre accès : la maison est semi-enterrée, et les deux niveaux sont accessibles de plain-pied depuis l'extérieur.
Mais cet escalier est un peu plus large que la largeur standard habituelle qui est de 90 cm. Ici l'on a 1 mètre de passage :
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- HB, mardi 9 février 2010 à 11:11
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Beau travail, Laurent, quand je ferai ma nouvelle maison, je te ferais signe ( maison en bois ) |
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- Tromer, mardi 9 février 2010 à 11:17
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Merci Coignet pour la précision. Effectivement un mètre de large doit apporter un confort supplémentaire pour ce type d'escalier.
HB tu peux en attendant ton chantier demander au tôlier de t'envoyer les quelques chutes visibles au début du reportage à moins que La diva ne les aient déjà emportées pour faire un joli feu Là haut dans la montagne...
Ici on peut aussi chanter ensemble
Note aux béné(e)s : Je savais pas que José avait un aïeul dans les ordres (le bon ordre !!!) |
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dernière main
mardi 9 février 2010 à 14:43
post 4 dans Histoire d'escalier
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Ce matin, les trois dernières marches avaient été mises en place, et le garde-corps commencé.
Les mêmes pièces de bois verticales sont à la fois des suspentes pour chaque marche, et les barreaux du garde-corps.
Leur fixations sur les marches ont été terminées, et les trous sont fermés avec de petits bouchons de bois qui, après ponçage, seront presque indiscernables.
Il reste encore à préparer les barreaux de garde-corps en fermeture de la trémie, avant de mettre en place la lisse haute.
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7 commentaires • ajouter un commentaire au post 4 : "dernière main"
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- Tromer, mardi 9 février 2010 à 15:33
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Je serai curieux de voir la sortie haute de l'escalier dans son environnement définitif |
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Il y en a qui ont de la chance d'avoir un tel escalier chez eux...
Il faut :
- la place
- l'argent
- un bon menuisier
- et surtout un architecte de talent
(personnellement, il me manque quelques items - mais pas le plus important d'entre eux ) |
édité 1 fois par marielle mardi 9 février 2010 à 20:53 |
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- Tromer, mardi 9 février 2010 à 22:52
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[quotep="coignet"][quotep="Tromer"]Je serai curieux de voir la sortie haute de l'escalier dans son environnement définitif Je ne sais pas quel genre de canapés seront là, si c'est le sens de ta curiosité.
Non ce n'est pas là ma curiosité
Il semble que les propriétaires du lieu fassent preuve d'un certain goût (choix de l'architecte et du dallage entre autres ) et je serai curieux de voir comment s'intègre cette sortie d'escalier une fois teintée... mais il ne sera peut être plus aussi facile de faire des photos (quoique, pour ton book...) |
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- coignet, mardi 9 février 2010 à 23:11
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Le bois restera assez clair après traitement.
Un peu comme le plafond du plancher de bois visible sur certaines photos, qui a été traité avec un produit incolore, après avoir été construit par le même menuisier.
Il sera tout de même un peu plus clair, car les poutres et le plancher sont en pin, et l'escalier en fresne.
Il aura des photos après le travail du peintre et le grand nettoyage avant emménagement des futurs habitants. |
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- orville, mercredi 10 février 2010 à 10:48
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Toujours passionnant ; il ne manque que l'odeur du bois que l'on coupe.
Mais pourquoi du frêne pour un escalier ?
Je sais qu'on l'utilise pour des châssis de voitures et de corps de guitares mais pour les escaliers je n'y connais rien."Quand tu ne ris pas tu ne vis pas" |
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- coignet, mercredi 10 février 2010 à 11:01
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Pour son aspect, le bois étant clair et de veinages fins, et pour sa robustesse, en particulier sa résistance aux chocs. |
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finitions
jeudi 11 février 2010 à 11:22
post 5 dans Histoire d'escalier
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Ce matin, c'est réunion autour de l'escalier : vous reconnaissez l'un des menuisiers, puis de gauche à droite, l'un des peintres, le maçon, et le maître de l'ouvrage.
Pendant que tout le monde s'amuse, il y a tout de même quelqu'un qui travaille.
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livraison
jeudi 25 février 2010 à 21:34
post 6 dans Histoire d'escalier
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Il n'y a maintenant plus que le peintre.
L'escalier est protégé en attendant la livraison.
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9 commentaires • ajouter un commentaire au post 6 : "livraison"
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- HB, vendredi 26 février 2010 à 10:03
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Très bel ouvrage Laurent. Je regrette cependant ( cause normes sécurités ) que la rambarde soit un peu haute par rapport à la largeur Et par rapport à la hauteur sous poutres, à moins que ce soit un effet d'optique |
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- coignet, vendredi 26 février 2010 à 15:28
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Oui, tu as raison, il est interdit de faire un garde-corps moins haut, et nombreux sont les cas où on le regrette.
Souvent, lorsque je trouve belle une proportion de garde-corps, j'en prends les mesures, pour constater que nous n'aurions pas le droit de le construire de nos jours.
[quotep="insoL"]quand nous saurons tout de l'escalier de Coignet, j'espère pouvoir vous raconter une autre histoire d'escalier.
Je crois que maintenant vous savez tout.
Nous sommes donc à présent curieux de connaître cette autre histoire d'escalier |
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Superbe, vraiment, de voir la gestation...ou les premiers pas de ton escalier
Moi, je ressens l'escalier comme un temps entre deux autres temps.
Il m'est arrivé de monter et descendre, pendant plusieurs mois, dix étages pour aller voir ma mère à l'hôpital. Quand je montais l'escalier, l'anxiété, la crainte et l'espoir montaient encore plus vite que moi-même.
Sinon, l'escalier est sans doute le sujet le plus fréquent dans les rêves. Je me permets de vous conseiller une toute petite nouvelle de Dino Buzzati,
"Le rêve de l'escalier". |
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Instructions pour monter un escalier
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- coignet, dimanche 28 février 2010 à 17:24
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Garotinho, pour toi, je ne vois qu'une citation possible… (au moins entre toi et moi) :
Tout le monde a certainement remarqué déjà que le sol parfois se plie de telle façon qu'une partie monte à angle droit avec le plan du parquet et que la partie suivante redevient parallèle à ce premier plan, cela pour donner naissance à une nouvelle perpendiculaire, opération qui se répète en spirale ou en ligne brisée jusqu'à des hauteurs extrêmement variables. En se penchant et en posant la main gauche sur une des parties verticales et la droite sur la partie horizontale correspondante, on est en possession momentanée d'une marche, ou degré. Chacune de ces marches, formée comme on le voit de deux éléments, se situe un peu plus haut et un peu plus avant que la précédente, principe qui donne un sens à l'escalier, vu que toute autre combinaison produirait des formes peut-être plus belles ou plus pittoresques mais incapables de vous transporter d'un rez-de-chaussée à un premier étage. Les escaliers se montent de face car en marche arrière ou latérale ce n'est pas particulièrement commode. L'attitude la plus naturelle à adopter est la station debout, bras ballants, tête droite mais pas trop cependant afin que les yeux puissent voir la marche à gravir, la respiration lente et régulière. Pour ce qui est de l'ascension proprement dite, on commence par lever cette partie du corps située en bas à droite et généralement enveloppée de cuir ou de daim et qui, sauf exception, tient exactement sur la marche. Une fois ladite partie, que nous appellerons pied pour abréger, posée sur le degré, on lève la partie correspondante gauche (appelée aussi pied mais qu'il ne faut pas confondre avec le pied mentionné plus haut) et après l'avoir amenée à la hauteur du premier pied, on la hisse encore un peu pour la poser sur la deuxième marche où le pied pourra enfin se reposer, tandis que sur la première le pied repose déjà. (Les premières marches sont toujours les plus difficiles, jusqu'à ce qu'on ait acquis la coordination nécessaire. La coïncidence des noms entre le pied et le pied rend l'explication difficile. Faites spécialement attention à ne pas lever en même temps le pied et le pied.) Parvenu de cette façon à la deuxième marche, il suffit de répéter alternativement ces deux mouvements jusqu'au bout de l'escalier. On en sort facilement, avec un léger coup de talon pour bien fixer la marche à sa place et l'empêcher de bouger jusqu'à ce que l'on redescende.
Julio Cortazar, Cronopes et Fameux, 1962 |
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- coignet, jeudi 18 mars 2010 à 11:51
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[quotep="le 8 février, insoL avait écrit :"]quand nous saurons tout de l'escalier de Coignet, j'espère pouvoir vous raconter une autre histoire d'escalier.
Alors insoL
Pouvez-vous nous raconter cette autre histoire d'escalier ? |
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- HB, jeudi 18 mars 2010 à 11:58
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Je n'ai malheureusement pas d'histoire d'escalier, la tienne en tout cas est superbe |
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Joli travail, Laurent.
J'entend le craquement du bois qui travaille...
A ce propos, j'ai une histoire d'adolescent qui sait qu'il rentrera à une heure tardive, via un escalier qui craque.
Afin d'éviter tout problème avec les parents, et pour se permettre de rentrer plus tard que prévu, voici un stratagème.
Avant de partir de la maison, planquer pyjama et pantoufles au rez de chaussée.
Rentrer (trop tard, au milieu de la nuit) et ouvrir la porte d'entrée en faisant le moins de bruit possible.
Enfiler pyjama et pantoufles (planquer les vêtements imbibés d'odeur de bière et de tabac...) et prendre soin de monter les escaliers à reculons.
Si on est surpris, il suffit de prétendre qu'on descendait pour boire un verre d'eau fraîche...
Et le tour est joué!
Il y a bien entendu quelques pré-requis architecturaux, comme celui d'habiter une maison avec les chambres à l'étage. Et il faut que l'escalier ne soit pas trop dangereux pris en marche arrière! |
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- Tromer, jeudi 18 mars 2010 à 14:18
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Gaffe Phil...j'ai entendu dire que parfois des ados passaient ici....pour nous lire en douce... On est mal, on est mal |
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Pas de risque : j'habite en RDC
Mon adolescente peut lire le Pirate tant qu'elle veut |
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