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De la photographie en voyage - entre Lorraine et Vénétie
par Jacques, pote
page créée vendredi 16 août 2013 à 17:49
  • Un peu de technique pour commencer

    vendredi 16 août 2013 à 17:49
    post 1 dans
    De la photographie en voyage - entre Lorraine et Vénétie
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  • Je vais poster quelques images suite à un périple de deux semaines qui nous a conduit de Lorraine à la Vénétie, et retour, avec une pointe en Romagne (Ravenna).

    Une fois n'est pas coutume, avant les images, du texte !
    Pour dire quoi ? Pour parler un peu technique.

    Je suis convaincu qu'il existe une dialectique entre la technique de prise de vue et le propos photographique. Ce voyage était un peu inaugural d'un nouveau virage.

    En 2003, j'avais fait l'acquisition de mon premier Leica qui fut l'un des derniers M6ttl, sur le point d'être remplacé par le M7. Je tenais à cet appareil tout mécanique, qui a fait quelques années de bons et loyaux services avec un parc optique constitué d'un 2:35 asph, d'un 50 summicron et d'un 2.8:21 Zeiss Biogon. Bons et loyaux services en inversible couleur (Ektachrome) : ne pas gâcher, bien assurer la prise de vue, prendre son temps, ...

    J'étais ensuite passé au reflex numérique APS-C, en 2008, avec zoom 16-35 et 50 : on peut mitrailler, le viseur reflex vous montre la photo au moment où on la prend, la focale varie à volonté, ...

    Depuis 2007 le téléphone puis le iPhone, une photo ludique, sans prétention autre que la spontanéité, des effets surprises,...

    Et puis fin 2012, j'ai refait le coup de 2003 en faisant l'acquisition d'un des derniers M9 produits par Leica.

    J'avais fait assez peu de photos depuis cette acquisition, l'Italie fut le banc d'essai. Le M9 était accompagné de mon iPhone ainsi que de mon boitier M6ttl chargé avec de la Tmax100. Et de mes trois fidèles optiques 21-35-50.

    Mon impression, et le résultat, sont partagés. Indiscutablement, le M9 présente une grande qualité d'image, il est discret, léger. Au plan pratique, je lui ai trouvé trois défauts : tout d'abord, un viseur approximatif dans lequel les cadres, par ailleurs mal dessinés car trop interrompus, sont bien loin des 100% ; ensuite, un écran de contrôle invisible au soleil - et pourtant du soleil, nous en avons eu !… - ce qui serait moindre mal si le posemètre incorporé avait une quelconque utilité, or la seule façon d'avoir une exposition correcte est de la contrôler illico. Voilà qui m'a changé du viseur chirurgical du M6ttl et de sa cellule pas si nulle que ça, finalement.

    Mais il a un quatrième défaut : moi. J'ai vraiment perdu l'habitude des focales fixes : jamais la bonne, il faut changer et ensuite tripoter le menu pour changer le profil de l'optique quand on a le temps, résultat de l'approximation, de la perte de spontanéité, enfin bref je ne suis pas satisfait car j'ai de la difficulté à maîtriser le sujet. Peut-être formons-nous un couple pas très bien assorti, à moins de s'en tenir à une seule focale - en l'occurrence le 50 car le 35 livre volontiers des bords magenta.
    Au passage, profil ou pas, ces bords sont bel et bien là et doivent être repris avec Cornerfix, alors que le 21 Zeiss livre des images parfaites, sans aucun vignettage ni dérive colorée… ni réglage de profil.

    Mais quand c'est réussi, alors vraiment ça vaut le coup !

    Et puis tout ça tenait dans un sac qui n'a pas laissé de souvenir particulier à mon dos.

    Les images suivront...
    Quelqu'un qui fait des images ne peut pas être rassurant
    Raymond Depardon, Errance

    Flickr
    5 commentairesajouter un commentaire au post 1 : "Un peu de technique pour commencer"
        avez-vous dit dialectique ?
    • Message coignet, dimanche 18 août 2013 à 11:01
      répondre

    Doit-on comprendre cette dialectique comme un dialogue platonicien entre ton boîtier et toi-même ?
    N'est-ce pas plus simplement lui qui propose, bien qu'inanimé, une attitude ?

    Cette attitude se révèle-t-elle différente suivant que tu utilises le M6 — télémétrique — argentique ou le M9 — télémétrique — numérique ?
    Pourquoi la focale fixe s'est-elle révélée plus contraignante avec le second qu'avec le premier ?
    La possibilité de voir immédiatement l'image enregistrée au lieu d'attendre le développement du film n'est-elle pas la raison qui te fait penser que les cadres sont moins précis (sans compter que le cadre de la diapositive ou de l'agrandisseur du laboratoire recadrait tes photos argentiques) ?

    Quelle est l'âme de ces objets inanimés ?

    Plus ancré que toi dans le système reflex, j'utilise des argentiques et un numérique, avec les mêmes optiques de focale fixe.
    Petit à petit, j'en suis arrivé à utiliser presque exclusivement le numérique pour le travail (il est rapide, pratique et fiable), et les argentiques pour le plaisir (il sont légers et m'imposent une distance — physique et temporelle — entre la prise de vue et la découverte des résultats).

    Bonne idée, en ce grand moment de silence post 15 août, de nous faire attendre avant de découvrir tes éléments de réponse.
  • Des photos maintenant

    jeudi 22 août 2013 à 20:19
    post 2 dans
    De la photographie en voyage - entre Lorraine et Vénétie
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  • Notre séjour a été relativement bref, une dizaine de jours, et itinérant. Donc plus "touristique" que nos précédents séjours à Venise ou à Rome où nous étions immergés dans la ville.
    Pour cause de chaleur caniculaire, nous avions de plus privilégié des logements dans la campagne, les Collines Euganéennes près de Padoue et la Valpolicella près de Vérone.

    Voilà, bien souvent, ce que nous avons vu des villes :


    Padua

    Un désert de chaleur !

    Par ailleurs, la Vénétie est une contrée plus rude et moins "picturesque" que la Toscane ou la Ligurie.

    Pour s'y rendre, il faut tout d'abord passer les Alpes. En l'occurrence le massif du Mont-Blanc, où nous avons eu la chance de contempler un coucher de soleil sans nuages !


    NB version soleil couchant, je dispose également de la version soleil couché.

    Nous y étions parvenus par le chemin des écoliers : le moins d'autoroute possible. Hors de question donc de prendre "le tunnel" pour rejoindre la vallée d'Aoste. Belle météo, du temps devant nous, nous voilà donc au col du Grand Saint Bernard, où passèrent en leur temps Napoléon et peut-être Hannibal.




    Dans l'ermitage de Saint Bernard se trouvent une très belle chapelle baroque ainsi qu'un souvenir de Napoléon sous la forme du tombeau de Desaix, monument incongru au milieu de cette austère rigueur :




    En revanche, une fois dans le creuset italien pas moyen d'échapper à des autoroutes bondées et donc bouchées, un vendredi après-midi entre Milan et la côte Adriatique...

    L'Italie, c'est avant tout une contrée d'Eglise, donc d'églises et autres lieux de culte. Dans cette région, les édifices visitables démarrent au Vème siècle (j'ai bien dit 5ème) et vont jusqu'au baroque avec un pic au XIIème, un tremblement de terre en 1117 ayant couché de nombreux édifices antérieurs. Du XIVème également, et pour ce qui concerne le quattrocento du mobilier mais peu d'édifices, cette période est plutôt vénitienne intra-muros.
    On se demande vraiment comment tout cela a été conservé dans cet état. Tout n'est pas photographiable (par exemple les fresques de Giotto à la chapelle des Scrovegni, à Padoue - du presque quattrocento - ou encore la basilique Saint Antoine) et l'on trouve à peu près tout sur internet, mais je poste tout de même quelques extraits :


    Ravenna, San Vitale


    Ravenna, baptistère des Ariens


    Verona, fonds baptismaux monolithique du Duomo


    Un cloître dominant la Valpolicella


    Les fresques de San Zeno, Verona


    Baroque, église Sant'Anastasia, Veronna


    Vastitude de Sainte Justine, Padua



    Au delà des édifices religieux, cette région vit également l'éclosion d'une architecture esthétique profane initié par le célèbre Andrea Palladio : je dois reconnaître que ses réalisations m'ont beaucoup impressionné :


    Villa Capra "La Rotonda"


    Villa Capra "La Rotonda"


    Basilica, Vicenza


    Teatro Antico, Vicenza


    Au delà des décors de studios de cinéma, dans la droite ligne de son Teatro Antico, il a été en particulier suivi par les architectes qui œuvrèrent le long du Canal de la Brenta, entre Padoue et Venise. J'aime beaucoup le contraste, très vénitien, entre des édifices somptueux très bien conservés et d'autres, plus modestes, qui accusent les outrages du temps :


    Villa Pisani






    Et puis bien entendu il y a ce charme indéfinissable de l'Italie, à la fois très général et très particulier à chaque région, mêlant authenticité et folklore touristique…











    Voilà (pour le moment !) pour le leica numérique. L'argentique étant encore dans les limbes, reste mon désormais fidèle compagnon photophone qui excelle à saisir les scènes de genre ou d'atmosphère :








    Revoilà Palladio avec la villa Malcontenta !







    Pour ce qui concerne l'editing, j'ai essayé de ne pas trop privilégier les "images-spectacle" - toute proportion gardée, je ne m'appelle pas Salgado - mais plutôt les photos d'ambiance.
    Evidemment ça fait un peu collègue-qui-raconte-ses-vacances-au-café mais c'est la loi du genre.

    Au plan technique, tout (sauf le photophone) est photographié en raw (DNG) et développé avec camera raw 6.7, débruité le cas échéant avec NeatImage dans PS CS5, le jpeg final de qualité 10 est en général accentué avec "smart sharpening" 120% - 0.2px (120% est peut-être un peu trop). Les images iPhone sont débruitées et enregistrées avec la même accentuation que précédemment.
    Quelqu'un qui fait des images ne peut pas être rassurant
    Raymond Depardon, Errance

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    3 commentairesajouter un commentaire au post 2 : "Des photos maintenant"

    C'est un beau voyage, et vous avez du avoir le temps de saisir les passages d'une culture à une autre, en descendant des Alpes vers la Vénétie.
    Je connais fort peu l'Italie, étant naturellement plutôt attiré par le nord, l'Allemagne.
    Pourtant, je rêve depuis toujours de voir ces villas, celles de Palladio bien sûr comme la merveilleuse Rotonde, mais aussi les plus récentes comme la Villa Pisani, et bien d'autres.

    Comme écho à ton ouverture, il est amusant de constater à quel point tu fais une photo différente avec un "vrai" appareil photo, et avec ton téléphone.

    [quotep="coignet a écrit :"]C'est un beau voyage, et vous avez du avoir le temps de saisir les passages d'une culture à une autre, en descendant des Alpes vers la Vénétie.
    Malheureusement non, le déplacement par route en Italie était impossible : nous avions une seule petite journée pour rejoindre une réservation assez lointaine, la seule que nous avions trouvée disponible. Nous avons dû nous résoudre à prendre l'autoroute, autour de laquelle le paysage est atrophié.
    Et puis nous savons peu lire le paysage villageois italien, le parcellaire, les noms de lieu-dit, ...

    [quotep="coignet poursuit :"]Pourtant, je rêve depuis toujours de voir ces villas, celles de Palladio bien sûr comme la merveilleuse Rotonde, mais aussi les plus récentes comme la Villa Pisani, et bien d'autres.
    C'est vrai que comme Brunelleschi à Florence, Palladio a ouvert une voie - ses réalisations sont très impressionnantes par le jeux des volumes et l'architecture de "l'ouvert".
    Évidemment, les société italiennes étaient des ploutocraties, en particulier Venise. Les ploutocrates souhaitaient faire l'étalage de leur richesse et de leur raffinement, rien de plus au premier ordre, et Palladio comme les autres en a profité. L'innovation radicale est-elle possible dans une société égalitariste ? Vaste débat...

    [quotep="puis coignet s'est penché sur la technique :"]
    Comme écho à ton ouverture, il est amusant de constater à quel point tu fais une photo différente avec un "vrai" appareil photo, et avec ton téléphone.
    Je vois trois raisons : le rapport au sujet - surtout les personnes, qui se laissent très facilement photographier avec un smartphone, objet familier et derrière lequel on ne se cache pas peut-être…-, la focale fixe, qui impose une attitude du photographe par rapport au cadre, la visée (optique vs indirecte).

    La focale fixe est un élément important, je pense. On ne cherche pas à faire la photo que l'appareil ne peut pas faire, donc pas de tâtonnement, de perte de temps et au final plus de spontanéité dans la composition. En fait, avoir plusieurs optiques dans son sac est peut-être un handicap.
    C'est pour cette raison que le zoom, qui fait la synthèse des deux approches, est séduisant.

    Enfin, comme tu l'avais brièvement évoqué, j'ai mis quelques détails techniques car 1) c'est un page perso, donc on en dit plus que dans un post peut-être ? 2) de la même façon que l'on explique les détails systématiques de développement de l'argentique (film-révélateur), les traitements systématiques de images numériques méritent d'être rappelés.
    En particulier l'accentuation. Même une image leica ultra-piquée doit être accentuée pour avoir une figure honnête en jpeg petit format. A chacun ses recettes : là je donne la mienne.
    Quelqu'un qui fait des images ne peut pas être rassurant
    Raymond Depardon, Errance

    Flickr

    Notre société égalitaire a connu des innovations radicales, artistiques, architecturales, si l'on considère qu'elle est à peu près égalitaire dès lors que l'on est en permanence en République (la République des Jules), et non seulement depuis 1945.

    Mais elle n'est pas capable de mettre au service d'une réalisation des moyens tels que mis en œuvre dans ces merveilleuses architectures.
    Il lui a fallu, en remplacement, créer soit le purisme, soit le décor industriel.

    Je me suis plusieurs fois fait cette réflexion ces dernières semaines, dont les loisirs ont été presque entièrement consacrés à des longues visites presque exhaustives des parcs de Le Nôtre, et de ses bâtiments attenants. Qui pourrait aujourd'hui s'offrir les jardins de Chantilly et le Grand Trianon, et, surtout, qui serait capable de les concevoir dans ce même esprit : des années de maturation pour produire, en accord avec les éléments, et avec la participation de nombreux artistes, une sorte d'art total.

    Heureusement, nous les avons gardés !

    À propos d'accentuation, que la photo soit au Leica ou non n'y change rien : le ré-échantillonnage tue les détails, et on donne ainsi en accentuant, ce qui est indispensable en effet, l'illusion qu'ils sont toujours là.
    Et concernant les données techniques lorsque l'on montre des photos argentiques : presque toutes mes photos sont argentiques, tant couleur que noir et blanc, et je ne le dis pas, ni ne précise quel film. Autrefois je le faisais, par mimétisme, ayant longtemps fréquenté un site sur lequel c'était la norme. Je me suis petit à petit aperçu qu'en fait, devant le résultat, de savoir avec quoi cela a été fait m'importe peu. Je réponds si on me pose la question, ce qui est assez rare.
    Mais je m'intéresse à ce que font les autres, et que tu aies souhaité le préciser m'a semblé au moins intéressant.
    Je crois que le seul point vraiment intéressant est ailleurs que dans la marque, et le fait d'être numérique ou non : le poids, le système de visée, le format.
    Je crois aussi que disposer de plusieurs optiques est un piège, et souvent, je voyage avec une seule : un 50 mm ou un 35 mm unique.
    Je réserve la panoplie au travail, pour lequel elle est indispensable (plusieurs très grands angles).
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