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Vendredi dernier, la DDE des Alpes de Haute-Provence, sous la direction de Catherine Flachère, organisait une journée de présentation du travail conjoint des élus, représentants de l’État, architectes et urbanistes, devant madame la préfète du département, et la presse régionale.
Cinq opérations en cours ont été visitées, présentées à la fois par les maires concernés, le maître d’ouvrage (M. Muller, SAH2P), et les architectes auteurs des projets. Tous ces projets ont fait l'objet de concours, les équipes d'architectes ayant été sélectionnées sur présentation de leurs projets et méthodes de travail. Il s'agit essentiellement de travaux de revitalisation de centres anciens, de création de logement social et d'équipements, d'aménagement d'espaces publics.
La SAH2P est un maître d'ouvrage spécialisé en logement social, réalisés avec les financements PLA (Prêts Locatifs Aidés), qui sont des prêts de la Caisse des Dépots et Consignations, à 2,75 %, destinés à la réalisation de logements sociaux (dits couramment HLM). La SA est une Société Anonyme, comme son nom l'indique. Tous les départements possèdent des opérateurs, SA ou publics (les OPHLM, et les OPAC), qui sont destinés à la réalisation de logements sociaux. Tous ces opérateurs ne sont pas prêts à financer les opérations les plus difficiles, comme c'est le cas en réhabilitation en centre ancien.
C’est cette journée organisée par la DDE-04 (des Alpes de Haute-Provence) que je vous propose de suivre, à travers ce petit reportage photographique, que j’ai fait alors que j’étais aussi partie prenante, devant présenter mon propre projet au cours de la visite de terrain (réalisé en association avec Philippe Laurent, architecte).
L'enjeu est important à plus d'un titre pour les organisateurs : il s'agit de fédérer les acteurs de ces opérations et de partager des expériences, mais aussi de faire prendre conscience aux élus des potentialités de leurs villes, et de sensibiliser les plus hauts représentants de l'Etat à ces problèmes spécifiques, qui sont souvent en partie méconnus dans leur ampleur par le Ministère, surtout concernant le sud-est de la France, qu'ils ont tendance à percevoir comme un lieu de villégiature enviable, sans toujours peser l'état de délabrement de nombre de centres anciens, même dans de grandes villes.
Dans les Alpes de Haute-Provence, département historiquement peu habité, la pression foncière devient depuis quelques années particulièrement forte, avec la croissance du bassin d'emploi d'Aix-en-Provence, le phénomène de « rurbanisation », et le développement de Cadarache.
Le travail réalisé par cette équipe très soudée est particulièrement remarquable, et ce sont, pour nous autres, auteurs de projets d’aménagement et d’architecture, des auxiliaires précieux (pour autant que nous souhaitions passer du temps à concevoir des projets à la fois modestes, et beaucoup plus complexes que les opérations standards neuves pour des opérateurs privés). C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité l’évoquer ici.
Nous étions cinquante, et le déplacement de site en site était assuré en autocar.
Projet de la ville de Peyruis
L’architecte Gilles Broccoli est chargé de réaliser la réhabilitation d’un petit ensemble immobilier, la construction d’un immeuble neuf, et l’aménagement d’une placette publique, en plein centre ancien dense. Devant la maquette du projet, à l’extrême gauche, madame la préfète, de face, le Maire de Peyruis, avec le micro, M. Muller, responsable d’opération, et derrière lui l’architecte, qui prendra ensuite la parole à son tour pour présenter sa démarche.
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Dans le car
Pas de temps perdu : la DDE avait préparé de petites vidéos à propos de chaque site, pour préparer les visiteurs, et des intervenants pouvaient également prendre la parole, pour expliquer leur rôle.
Ici, l’architecte du SDA (Service Départemental de l’Architecture, dépendant du Ministère de la Culture) présente son service, et la politique française en matière de patrimoine urbain et paysager.
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Saint-Michel-l’Observatoire
Une exceptionnelle maison seigneuriale du XVe siècle, partiellement en ruine, a été réhabilitée, recevant au rez-de-chaussée et dans les belles caves voûtées, un office du tourisme, un musée de l’astronomie, et dans les étages, du logement social. Les fenêtres à meneaux ont été restaurées, ainsi que l’escalier hélicoïdal, qui distribue les logements.
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Forcalquier
En plein centre ville, un îlot insalubre attend sa réhabilitation depuis 20 ans… Le projet complexe comprend du « curetage » : les ruines irrécupérables sont démolies, (de manière souvent très délicate, à la main et à la brouette, pour préserver les immeubles mitoyens qui seront réhabilités), des jardins publics et privés sont créés pour rendre les bâtiments conservés habitables suivant les critères d’aujourd’hui (prospects, lumière). Un projet contemporain, patrimonial, un projet d’architecture et un projet d’urbanisme : une réflexion complète.
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Le maire de Forcalquier présente la démarche de sa ville. (Projet de l’architecte Gilles Broccoli)
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Villeneuve
En entrée du vieux village, face à la mairie, devant l’église, une place publique est réaménagée, et un immeuble neuf doit créer le lien entre la nouvelle place et le centre ancien. L'immeuble comporte 11 logements et un commerce. (Projet de Philippe Laurent et moi-même).
Pour ce faire, trois modestes petites maisons, et des entrepots, sont démolis.
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Prenant la parole après le maire, et après moi, Philippe Laurent présente le travail fait sur maquette, pour la création d’un jardin public et l’aménagement de la place de la mairie. À ses côtés, Catherine Flachère (DDE-04).
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Pour rendre la journée plus spectaculaire, l’entreprise de démolition vient tout juste de commencer.
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Sisteron
La ville de Sisteron a lancé une étude générale sur son centre ancien il y a 6 ans. L’architecte Olivier Cadart a été chargé d’étude. Le micro à la main, il présente sa démarche devant Catherine Flachère (au centre avec le matériel de sono), le député-maire (à droite), et la préfète (face à l’architecte, à droite sur la photo).
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Visite guidée dans les rues de Sisteron. La ville est assez spectaculaire, en raison de très forts dénivelés entre la partie haute du centre ancien, et les bords de Durance, la différence de niveau entre deux rues pouvant atteindre 4 étages. Certaines rues passent sous d’autres, les andrônes, qui sillonnent les îlots du centre. Pour des raisons morphologiques et structurelles évidentes, l’action sur ce type de bâti est complexe et délicate.
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En cette journée de grève dans le service public français, ce témoignage concerne l’importance du rôle des dits services, souvent décriés, dans l’aménagement de notre pays…
A noter que malgré cette activité remarquable, on est loin de couvrir les besoins en logements neufs dans le département.
Leica M6 et 2/50, APX-400 & TMAX-400 (photos 9 et 10) _____________________________________ Si vous avez le courage de lire un peu plus... contexte urbain en centre ancien dans le sud-est
Pendant l’exode rural, depuis la fin du XIXe siècle jusqu’aux années d’après seconde-guerre mondiale, les centres des villes n’ont cessé de se densifier. Les îlots des centres, qu’ils soient d’origine médiévale, ou fondés aux XVII et XVIIIe siècles, ont été construits jusqu’à saturation, les cours et jardins étant supprimés, les immeubles surélevés.
En France, à partir du début des années 1970, et tout particulièrement dans le sud-est, les centres anciens des petites villes ont été petit à petit abandonnés par leurs habitants, aspirant au calme, et souhaitant disposer d’espace. Les notables, commerçants, petits bourgeois, ont préféré abandonner leurs maisons de ville vétustes, au profit d'une "villa" à la campagne. Pendant plusieurs décennies, dans de nombreuses rues principales, les étages ont ainsi cessé d’être habités, les rez-de-chaussée étant souvent encore occupés par des commerces, dont l'emprise pouvait même interdire l'accès aux étages. Depuis ces dernières décennies, la vacance est encore plus préoccupante, car les commerces, qui maintenaient une vie dans ces rues non habitées, ferment à leur tour, en raison souvent de leurs emprises modestes dans un parcellaire ancien.
Aujourd'hui, les études de reconquête des centres anciens tentent de trouver les moyens de réinvestir des lieux ressentis comme "historiques", patrimoniaux, qui charment encore les passants, mais que leurs anciens occupants ne voudraient plus habiter : les propriétés sont morcelées, les ayant-droit parfois introuvables, les toitures sont en ruine, les cours de petites dimensions, les rues étroites.
Il faut de la constance de la part des élus, un savoir-faire technique de la part des opérateurs fonciers, et la réflexion tourne généralement autour de la création de logements neufs aux normes, d'espaces publics nouveaux, tout en conservant un bâti dont l’intérêt patrimonial est reconnu. Aujourd’hui, on ne réalise plus des opérations de rénovation telles qu’on les programmait dans les années 1970 en démolissant des quartiers pour repartir sur une tabula rasa : on réhabilite. Ces réhabilitations ne peuvent être menées sans recours à l’investissement public, et on ne peut bien entendu pas non plus tout attendre du public : les études d’aménagement en centre ancien tentent de définir les lieux d’action publique suivant trois critères : - l’état du bâti est tel qu’aucun privé ne réalisera quoi que ce soit de lui-même, même disposant d’aides financières ; - la remise en état, la mise en valeur sous-entend une opération financièrement déficitaire, surtout s’il faut démolir en partie ; - l’investissement réalisé par le public permettra de débloquer une situation : rendre l’endroit attractif, pour, par effet d’entraînement, susciter l’intérêt d’investisseurs privés, ou des propriétaires, qui pourraient alors bénéficier des aides traditionnelles.
Ces opérations se réalisent généralement en créant du logement social, communément appelé HLM. Bien entendu, les crédits PLA (Prêts Locatifs Aidés) qui servent au financement du logement social, sont insuffisants pour réaliser du logement dans les conditions particulières de la réhabilitation en centre ancien. Les financements doivent être cherchés dans toutes les directions possibles : la Caisse des Dépôts finance certaines études de dynamisation des centres anciens, le Ministère de l’Équipement et du Logement aide également les villes qui mènent une politique d’aménagement raisonnée, le Ministère de la Culture soutient les réhabilitations lorsque le patrimoine bâti le mérite, les DDASS permettent d’aider au relogement lorsque des occupants sont encore installés dans des logements insalubres.
Dans les Alpes de Haute-Provence, sous l’impulsion donnée par la directrice de l’Habitat et du Logement à la DDE, Catherine Flachère, l’État conseille les élus, pilote les opérations dans de petites et moyennes communes au patrimoine fragile et dégradé, avec l’aide du SDA (Service Départemental de l’Architecture), et du maître d’ouvrage en logement social SAH2P (Société de construction de logement social), qui réalise les opérations de réhabilitation, ou reconstruction, dans des contextes difficiles que généralement les opérateurs évitent. |
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7 commentaires • ajouter un commentaire au post 1 : "DDE des Alpes de Haute-Provence"
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- insoL, vendredi 19 octobre 2007 à 14:19
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Il est désolant d'assister à ce dépérissement des centre-villes, au bénéfice de "conurbations pseudocampagnardes", et c'est ce qui se constate aussi dans une ville moyenne comme Bruxelles, indépendamment de ce qu'il a été convenu d'appeler "la bruxellisation".
On devrait donc se féliciter des efforts consentis pour encourager le retour d'habitants même si ce ne sont pas les mêmes.
Mais, à ce propos, j'ai un doute quant à la réussite d'opérations qui encouragent l'occupation de quartiers rénovés, par une population relativement hétéroclite pour ne pas dire "étrangère" (d'une manière ou l'autre : économique, sociale, culturelle, …) et, forcément, dans une certaine promiscuité.
Pour ma part, en matière d'habitat, je ne crois plus aux vertus de la mixité sociale ou culturelle.
"Même le sage ne peut vivre en paix si son voisin en a décidé autrement" (citation approximative)
Mais bravo, quand même, à ceux qui ont le courage de tenter le coup !
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édité 1 fois par insoL dimanche 21 octobre 2007 à 15:42 |
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- coignet, samedi 20 octobre 2007 à 17:59
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insoL : votre remarque est intéressante.
Après avoir, généralement involontairement, mais pas toujours, créé de la ségrégation sociale dans les quartiers nouveaux, on se préoccupe actuellement beaucoup de mixité.
Dans les petits centres, celle-ci existait généralement de fait, ne serait-ce que parce que les quartiers étaient tout petits.
Lorsqu'ils sont abandonnés en partie depuis plusieurs années, il n'y a plus de mixité, car ceux qui les occupent alors sont les plus pauvres et les plus vulnérables :
- soit simplement les plus pauvres parce que le foncier ne vaut plus grand chose (j'ai travaillé pour des villes du sud-est dans lequelles le prix du foncier était devenu tellement faible (à un jet de pierre du Luberon pourtant) que de petits immeubles ou maisons de villes se vendaient quelques 50000 à 80000 francs français à la fin des années 1990 (80000 FF = 12000 euros), ce qui pour une petite maison de ville signifie des prix au m2 de 150 euros... ça laisse rêveur, c'est évidemment une catastrophe pour une ville que son centre ne vale ainsi plus rien sur le marché immobilier.
- soit les victimes des "marchands de sommeil", qui logent des travailleurs saisonniers dans des chambres sans hygiène et parfois sans eau courante, travailleurs véritables prisonniers, qui n'osent pas se plaindre aux autorités françaises.
Toute la difficulté dans le montage des programmes est de contenter tout le monde :
- les plus vulnérables qui ont peur d'être expulsés ou simplement mis à la rue
- les quelques voisins appartenant encore aux classes moyennes qui ont peur que le public leur impose des HLM (symbole pour eux de logements pour pauvres et immigrés —désignés parfois pudiquement et avec élégance dans le sud-est par le vocable "populations")
- les investisseurs qui sont prêts à partager quelques frais de reconquête de quartiers s'il pensent en tirer quelque bénéfice rapide (et l'initiative privée est indispensable pour qu'un projet soit pris en compte par la collectivité et "fonctionne")
- les élus, qui souhaitent la plupart du temps œuvrer pour tous, mais aussi ne pas être détestés après leur intervention, qui rencontrera toujours des oppositions.
Ainsi, dans ces petites opérations, la mixité c'est :
- conserver les quelques habitants en place (on considère pour certains que les logements vétustes qu'ils occupent constituent un parc social de fait, qu'il faut remplacer) ;
- permettre à de nouveaux arrivants de touver du logement décent ;
- réouvrir des commerces et des activités ;
- donner envie à des locaux de revenir en centre-ville, réhabiliter eux-même leur patrimoine abandonné ;
- susciter de la réhabilitation par les privés, pour mettre également sur le marché du logement locatif non social.
insoL encore : où a été prise votre photo, et quand ? |
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Même s'il y a des difficultés, c'est vraiment admirable que vous ayez trouvé en France ces moyens de financement pour réhabiliter l'ancien. |
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- marielle, samedi 20 octobre 2007 à 18:41
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Avec un oeil de candide, je ferais plusieurs remarques, qui vont toutes dans le sens d'une admiration pour le travail réalisé par les différents intervenants :
- travailler dans la réhabilitation plutôt que dans la construction moderne : contrainte liée au respect du patrimoine, contrainte d'espace, plus grande humilité me semble-t-il aussi. J'imagine davantage de difficultés, pour un résultat moins ouvertement éclatant, mais plus profond et plus noble
- travailler dans le social. C'est un choix politique, un choix de vie que j'admire
- organiser une telle journée, valoriser le travail de chacun, fédérer les intervenants, partager les expériences, les projets, faire prendre conscience aux uns et aux autres (les élus ou représentants de l'Etat, en premier chef) du travail réalisé : tout simplement magnifique !
Le reportage photographique vu de l'intérieur de Laurent, ainsi que le texte didactique et particulièrement clair qui l'accompagne sont passionnants !
Si chacun d'entre nous pouvait ainsi faire une sorte de reportage sur son métier ou les activités qui lui tiennent à coeur, ce serait vraiment extraordinaire ! |
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[quotep="marielle"]...Si chacun d'entre nous pouvait ainsi faire une sorte de reportage sur son métier ou les activités qui lui tiennent à coeur, ce serait vraiment extraordinaire !
Vous croyez que montrer un cabinet d'assurances est attirant ? |
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- coignet, dimanche 21 octobre 2007 à 15:17
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[quotep="Elle a aussi dit :"]ou les activités qui lui tiennent à cœur
Et puis, le cabinet d'assurance, avec ton regard, ça doit être pas si mal. Tu sais si bien noter la vie, telle qu'elle se déroule. |
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- insoL, dimanche 21 octobre 2007 à 15:49
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Marielle et garotinho ont raison et … je deviens vieux.
Mais je ne pense pas, en effet, qu'il y ait des exemples de "mixité", durable, qui soient spontanés.
C'est pourquoi je ne crois pas trop aux "incitants" actuels et les excellents textes de Coignet le laissent entrevoir, à mon avis.
Espérons toutefois qu'avec les nouvelles générations, plus tolérantes, cela puisse fonctionner, mais ce sera toujours à condition que les modes de vie soient, au moins, "compatibles" ou après de pénibles rééquilibrages.
(voir citation approximative ci-dessus)
Pour Coignet :
je trie beaucoup en ce moment et cette photo m'est passée entre les mains par hasard.
C'est une diapositive, mise sous cache par moi et je n'ai aucune idée précise du lieu ou de l'époque de la prise de vue.
Mais cela devait se situer dans Le haut Var, avant le début des années nonante (quatre-vingt-dix).
De plus, je constate seulement maintenant que j'ai scanné une importante partie de la cache, à gauche.
Mais j'ai corrigé grâce à la possibilité d'éditer. |
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Concernant ces projets, je crois qu'il faut relativiser les problèmes pouvant naître de la volonté de mixité.
Ce sont chaque fois de petits projets, qui, avant tout, cherchent à trouver le moyen d'amorcer la reconquête de quartiers en cours d'abandon, en partie ruinés.
On manque de logement social en France, et de logement locatif tout court, et c'est l'un des moyens, à la fois, de faire revenir du monde dans les centres anciens, mais aussi, de financer des travaux avec des crédits publics.
Il faut aussi relativiser les choses : les gens qui bénificient de ces logements sont des gens solvables, salariés, modestes, mais souvent appartenant plus aux classes moyennes qu'aux déshérités au RMI. Car les organismes HLM ont tout à fait besoin de percevoir des loyers.
Mais en effet, lorsqu'on intervient dans les quartiers les pires, il faut reloger les gens qui y vivaient dans des conditions indignes (opérations RHI, de résorption de l'habitat insalubre).
C'est le travail de tous les intervenants de penser une redistribution des logements, espaces nouveaux créés, pour ne pas créer de conflits, qui leur seraient tout simplement dommageables : personne n'a envie de voir les bâtiment dégradés, ni ces quartiers tranquilles de petites villes, devenir des guettos. Mais, ils le deviennent justement souvent tout seul, avant intervention !
De plus, il s'agit également de véritablement rétablir des conditions d'habitabilité de base, souvent tout simplement disparues, et de rétablir dans leur dignité des beaux bâtiments, sans les destiner à n'importe quoi.
Ainsi, à Saint-Michel l'Observatoire, cet exceptionnel ensemble reçoit un musée au rez-de-chaussée, et des logements dans les étages. Les gens qui y vivent sont ravis d'avoir un logement moderne, dans un bâtiment hors-norme, en ambiance de village. Les voisins sont évidemment également tout à fait contents d'avoir comme voisins un bâtiment habité, et non une ruine qui menaçait les passants, même si ce ne sont plus de vieux ruraux comme eux, mais des urbains, venus de Manosque.
A Sisteron, une grande partie des immeubles qui forment cette façade exceptionnelle au-dessus de la Durance, ne sont plus habités.
Les parties communes, les andrônes (ces petites rues couvertes qui sillonnent les cœurs d'îlots), sont en semi-ruine.
A Forcalquier, en plein centre ville, une place publique peut donner d'un côté sur ce bâtiment (sera-t-il conservé en activité par la nouvelle carte judiciaire ?)
et de l'autre côté, sur ceci, en ruine depuis 30 ans, et dans un état inquiétant depuis 25 ans.
Ces projets sont tellement longs à monter qu'il faut généralement au minimum 5 ans entre les esquisses et diagnostics, et le premier coup de pelle.
Ici, il a fallu 25 ans : 25 ans que deux rues, 20 immeubles, sont murés, en ruine, en plein centre-ville, dans l'une des régions les plus enviées d'Europe...
Mixité, dans ce cas ? Les gens qui y vivront sont des gens comme vous et moi, qui auraient pensé certainement au départ, avoir un logement dans un des ces immeubles comme on les conçoit le plus souvent, en dehors des centres villes, avec des logements standardisés. Ils seront dans l'ensemble ravis, respectueux de ce qu'on leur a fourni, et les voisins, qui ont suivi pas à pas le projet, par l'intermédiaire d'une association de quartier, depuis les origines, allant jusqu'à faire reculer certains maires, et remettre en cause les projets, seront aussi tout à fait contents, car ils auront une placette publique, des jardins et des immeubles habités comme voisins.
Je peux vous assurer que ce type d'opération donne toujours de très bons résultats, en terme de qualité de vie. |
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Deux ans et demi plus tard, les projets et chantiers ont avancé, et certaines opérations ont été livrées, ou sont en cours de livraison.
Le DDE est devenue successivement DDEA (Direction Départementale de l'Équipement et de l'Agriculture, la direction des routes ayant été attribuée aux Départements), puis DDT (Direction Départementale des Territoires).
Ces bouleversements n'ont pas empêché la Directrice du Service Habitat et ses collaborateurs de continuer leur œuvre passionnée, et une nouvelle visite des sites a été organisée, pour sensibiliser les divers services de l'État, et les élus, à la politique de réhabilitation des centres anciens, et à la production de logement social.
Ce matin, nous avons ainsi visité successivement deux opérations, à Peyruis, où un îlot du centre ancien a été recomposé, réhabilité et partiellement reconstruit, puis Villeneuve. La journée de visites s'est achevée l'après-midi à Forcalquier.
À Peyruis, c'est l'architecte Gilles Broccoli qui présente son projet, accompagné par le Maire, et Catherine Flachère, Directrice du Service Habitat de la DDT.
L'opération de logement a permis de créer 10 logements sociaux, et de recomposer cette place centrale.
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Bâtiments recomposés, patrimoine réhabilité, et éléments d'architecture contemporaine constituent la matière de ce projet très apprécié.
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L'assemblée s'est ensuite déplacée à Villeneuve, où elle a été reçue par le Maire, qui, accompagné par Catherine Flachère, présente le projet, sa genèse, et ses objectifs pour l'avenir.
Ici, il s'agissait de recréer, face au bâtiment récent de l'Hôtel de Ville, l'entrée du vieux village, au moyen d'un bâtiment neuf recevant des services publics (bureaux de la Communauté de Communes ILO), et 10 logements sociaux.
Les architectes ont bien entendu pris la parole, mais l'un d'eux étant également votre photographe, vous le les verrez pas.
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Le signal du départ vers le repas de midi est donné !
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L'opération la plus spectaculaire visitée cet après-midi était la réhabilitation lourde et complexe d'un îlot dans le centre ancien de Forcalquier.
En Mairie de Forcalquier, Catherine Flachère et l'architecte Gilles Broccoli présentent l'historique mouvementé et complexe de ce projet qui aura mis 13 ans à aboutir.
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Il s'agit d'un îlot dense, en ruine et inhabité depuis les années 60 en plein centre ville, comprenant deux épaisseurs bâties sur une dénivellation d'une dizaine de mètres. Les densités atteintes rendaient l'ensemble inhabitable au regard des critères de confort contemporains.
Dans la partie basse, les immeubles à l'alignement sur la rue ont été conservés, nécessitant des démolitions fines et délicates, pour restaurer les éléments d'architecture d'intérêt patrimonial, conserver des structures porteuses, et dégager sans dommage les ruines en vue de la reconstruction partielle.
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En partie haute, l'alignement sur la rue a été intégralement démoli, pour créer une place en gradins, permettant de donner une double orientation aux immeubles réhabilités et reconstruits. L'ensemble sera livré en juillet, et les aménagements de ce nouvel espace urbain sont en cours.
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L'architecte explique sa démarche aux visiteurs, en grande partie des élus et fonctionnaires municipaux de villes connaissant des problèmes similaires, et souhaitant entreprendre études et travaux. Le nouveau directeur du Service Habitat de la DDT de Vaucluse était également présent, pour prendre connaissance du travail mené par son homologue des Alpes de Haute-Provence.
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Des terrasses ont été aménagées, en recherchant une hiérarchie entre les futurs espaces privatifs des occupants des immeubles, et les espaces publics donnés à la ville.
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En partie basse, les immeubles conservés accueilleront dans leurs rez-de-chaussée des ateliers d'artistes. C'est une volonté municipale.
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En partie haute, par un fin travail de constitution de murs de soutènements, exécutés avec les pierres récupérées dans les ruines antérieures, l'espace urbain futur est en cours de finition,
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donnant aux immeubles privés riverains un nouveau cadre ouvert et aéré.
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Photographié au 28mm à décentrement |
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5 commentaires • ajouter un commentaire au post 3 : "DDT 04, réhabilitation, "greffes urbaines""
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Sans rapport avec les écrits , je reste sur le cul par la qualité des couleurs de cette dernière série.
Philippe |
édité 1 fois par Philippe H lundi 14 juin 2010 à 23:16 |
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- coignet, lundi 14 juin 2010 à 22:34
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Nikon D700 et 3,5/28mm PC |
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Tres belle qualité je trouve. |
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- HB, mardi 15 juin 2010 à 8:06
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Très belle qualité d'images, Laurent, comme à ton habitude, il n'y a pas que le capteur qui y fait, la balance des blancs est indispensable tout comme le cadrage et le traitement pour finir, tu as réussi les trois, bravo |
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Ce que j'aime dans ce fil, ce n'est pas tant les photos ou les cadrages ou les couleurs (toutes et tous très réussis, je suis bien d'accord) que le fait que de telles réunions existent.
Je trouve ça beau, ce partage, et l'envie commune de continuer ces opérations de logements sociaux avec tout le savoir-faire et la volonté des différents intervenants.
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